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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3
Autoren: Alain Peyrefitte
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tous les ministres aident la justice. Cela dit, on a vraiment l'impression que le juge d'instruction se laisse manoeuvrer par les avocats de la partie civile. Le garde des Sceaux doit y veiller.
    GdG. — Le juge d'instruction mènera son instruction d'autant mieux que les ministres coopéreront avec lui. Il faut aller jusqu'au bout de la vérité. »
    À l'évidence, le Général est moins méfiant de la justice que ses ministres. Il a la conscience tranquille. Il n'est pas tout à fait sûr que tout le monde l'ait autant que lui. Il veut en avoir le coeur net.

    « Nous tirerons toutes les conséquences »
    Conseil du 19 janvier 1966.
    Foyer expose longuement, mais de son débit le plus rapide, tout ce que l'on sait déjà de l'affaire, dont l'instruction progresse. Il déplore que le secret de l'instruction soit si mal préservé. On ne peut pas parler d'une « police parallèle » qui serait impliquée dans les événements. Il y a simplement eu participation, à titre individuel, de quelques agents des services de police.
    Pompidou se montre plus incisif : « Il s'agit d'une affaire préoccupante et à bien des égards désolante. Elle révèle l'action sur notre sol de personnalités étrangères, y compris un ministre de l'Intérieur. Oufkir a participé lui-même. Des membres des services français, de la police et du SDECE, sont coupables de complicité active et de participation au crime. Cela traduit, à l'intérieur de nos services, des défaillances. Mais les chefs de service ne semblent pas avoir couvert le moins du monde leurs subordonnés ; ni le préfet de police Papon, ni le général Jacquier 3 , qui n'étaient pas au courant eux-mêmes. L'information est difficile. Les étrangers sont en fuite. Et il n'y a pas eu de coopération entre les services. Les polices se détestent, ensemble elles détestent les services spéciaux, et tout ce monde déteste la justice. De son côté, la justice a eu tendance à faire le procès de la police, plutôt que de l'affaire Ben Barka. Tout cela est humain ; c'est le fait de vieilles habitudes, ça n'en est pas moins très fâcheux.
    « La presse a été informée d'une manière totalement tendancieuse par les avocats de la partie civile, qui constituent en fait le comité politique du principal candidat de l'opposition à la présidence, M. Mitterrand.
    « Il faudra réfléchir aux conséquences quant à l'organisation des services de police.
    GdG. — Le coup a été monté à partir du Maroc par Oufkir. Je ne l'admets pas. Je l'ai dit au Roi par l'intermédiaire de l'ambassadeur. Le Roi n'a pas pu ou pas voulu désavouer les coupables. Nous tirerons toutes les conséquences. La première est d'inculper les Marocains qui sont ou seront impliqués.
    « Les Marocains ont trouvé des concours en France avec une facilité lamentable. Je ne parle pas des hommes de main. Chacun en recrute, toutes les polices le font. Mais je parle des services de police. Il y a des choses peu claires, des complicités. Je ne l'admets pas. Il faut aller jusqu'au bout de la vérité et des conséquences.

    « Les services spéciaux ne sont pas assez tenus en main »
    « Les services spéciaux ne sont pas assez tenus en main. Il n'est pas acceptable que leur chef n'ait pas été tenu au courant. La police, c'est la même chose. Il n'est pas acceptable que les chefs n'aient pas été immédiatement prévenus.
    « Enfin, maintenant, la justice est saisie. Qu'on l'aide ! Qu'on l'aide par tous les moyens ! Or ce n'est pas ce qui s'est passé. On n'en a pas fait assez, du haut en bas de l'échelle. Dans l'enquête menée par la police, il y a eu des retards, tenant au fait que le ministre de l'Intérieur marocain était dans le coup. Cela pouvait se comprendre. Mais une fois l'instruction ouverte, il fallait y aller à fond.
    « Il y a eu ce fâcheux incident Figon 4 . Le système inavouable des indicateurs, cela a des conséquences évidentes. On les ménage, on ne les arrête pas, ils se suicident. Tout cela n'est pas acceptable.
    « Il faut intervenir. Que tous les services, que tous les ministres, concourent à aider la justice à faire son métier.
    « Et puis, il faut en finir avec cette indépendance du SDECE. Il est théoriquement rattaché au Premier ministre. Mais il fait ce qu'il veut. Il faut le rattacher au ministre des Armées, pour qu'il soit placé dans une hiérarchie, dans un encadrement. Et il ne faut pas que les agents y restent trop longtemps. Leroy 5 y est resté
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