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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3
Autoren: Alain Peyrefitte
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vingt-cinq ans. Le meilleur des hommes ne peut pas rester pur et dur quand il mijote vingt-cinq ans dans ce milieu.
    « Les polices sont concurrentes. Il y a la Sûreté nationale, la police judiciaire, la DST. Ça n'est pas acceptable ! Il faut une seule police, avec un seul chef. Et qu'on la mette dans le creux ! Il n'y a qu'un personnage qu'on peut muter dans la police parisienne, c'est le préfet de police. C'est absurde !
    « La question doit être prise corps à corps. Qu'on aboutisse !
    « La PJ à Paris, comme le SDECE, c'est composé d'inamovibles. Qu'on en finisse !
    « Le code de procédure pénale est absurde. Le juge d'instruction est chargé de tout. Il est submergé, il doit tout faire tout seul. Le malheureux, comment voulez-vous qu'il s'en sorte ?
    « Le code ouvre l'instruction aux inculpés, aux avocats de la partie civile. Il en sort des abus, et une exploitation journalistique éhontée. Le code est à reprendre. Corrigeons-le. Et en attendant, que le parquet prenne en charge l'information du public, au lieu de laisser opérer tous ces avocaillons !
    « Il y a des décisions à prendre aujourd'hui, aujourd'hui (il tape du plat de la main sur la table) :
    « Un, inculper les Marocains en cause. On verra comment se comportera le gouvernement du Maroc. Fort mal sans doute. Nous en tirerons les conséquences diplomatiques. Nous retirerons notre ambassadeur.
    « Deux, le SDECE sera rattaché au ministère des Armées, et son chef sera remplacé. Il faut qu'avant de nous séparer, M. Messmer nous propose celui qui aura la responsabilité du SDECE.
    « Trois, la police est à réorganiser de fond en comble.
    « Quatre, il faut que la justice aille au fond de cette détestable affaire, il faut qu'elle la purge, et qu'elle juge au besoin par contumace.

    « J'invite le gouvernement à faire le nécessaire pour que tout cela soit fait.

    « Vos policiers sont restés entre le zist et le zest »
    Edgar Faure. — Est-ce que Leroy ne devrait pas être inculpé ? Par exemple pour non-assistance à personne en danger ?
    GdG. — C'est l'affaire du juge, ce n'est pas la nôtre.
    Debré. — On oublie trop que le SDECE ne doit pas avoir d'activités sur le territoire.
    GdG. — Oui, en principe, mais c'est trop facile à dire. Pendant l'affaire algérienne, le SDECE s'occupait de Tunis, de Belgrade ; mais il agissait aussi en France. Il est difficile de délimiter son action. L'essentiel est que les polices soient commandées.
    Pompidou. — Ce serait une erreur de croire que le SDECE était vraiment au courant des projets concernant Ben Barka.
    GdG. — Le gouvernement laisse à la justice le soin d'établir les culpabilités. Mais il veille à ce que la justice suive son cours et à ce que les policiers soient commandés. »
    Frey revient sur ce qu'on sait des mobiles des uns et des autres. Il veut montrer ainsi que l'enquête policière a mis au jour bien des éléments : « Ce sont les services de police et non pas les juges qui ont porté le fer là où il fallait.
    GdG. — N'insistez pas sur vos policiers. Ils n'ont pas trouvé très vite. Ils étaient paralysés par le copinage. Ils sont restés entre le zist et le zest. Ils sont restés huit jours avant de coffrer leurs collègues.
    « Sur tout cela, secret absolu. Il y aura un communiqué et je ne veux aucune autre déclaration ni commentaire. »
    Mais le Général n'a pas oublié la consigne donnée à Messmer :
    GdG : « Alors, monsieur le ministre des Armées, vous avez un nom ?
    Messmer. — Mon général, je propose, pour prendre le commandement du SDECE, le général de division Guibaud. Il a l'avantage de n'avoir jamais servi dans les services spéciaux. Il a l'intelligence et l'autorité nécessaires.
    GdG. — Soit.
    Pompidou. — Je recommande à nouveau une discrétion totale ; et je compte qu'elle soit mieux observée que la dernière fois 6 . »
    Encore une fois, la colère du Général est celle de la nation offensée et humiliée. Offensée par le sans-gêne d'un ministre étranger qui croit pouvoir régler ses affaires sur notre territoire ; humiliée par la participation de fonctionnaires français, et par ce qu'elle révèle de médiocre autorité dans le haut commandement. Mais sans doute de Gaulle est-il le seul Français à ressentir aussi vivement l'offense et l'humiliation.

    « Le gouvernement marocain a violé la souveraineté de la France »
    Conseil du 26 janvier 1966.
    Couve raconte dans le plus scrupuleux détail la mise en
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