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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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spécial, avec ses règles à lui. Il faut faire la fusion, et donner une liberté d'affectation aux policiers. Ce ne sera pas facile. Il y a des privilèges. Ce sera nécessairement échelonné, mais il faut que la loi prévoie, organise et ménage cette fusion progressive.
    « C'est une question qui est à l'ordre du jour depuis toujours. Elle est apparue avec une évidence nouvelle à cause de l'affaire Ben Barka. Il faut profiter de tout, même des mauvaises affaires, pour réformer ce qui doit l'être. »
    Le Général, comme le judoka, aime transformer une faiblesse en force.
    1 Cf. C'était de Gaulle , t. II, V e partie, ch. 6.
    2 Ministre de la Justice.
    3 Chef du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) depuis 1962.
    4 Georges Figon, repris de justice, qui a participé à l'enlèvement, s'est suicidé le 17 janvier, au moment où, après deux mois d'une traque bien inefficace (alors que les journaux ne cessaient de publier ses déclarations), il allait être arrêté.
    5 Leroy, chef d'études au SDECE, impliqué dans l'affaire.
    6 Des indications avaient filtré sur la position du Général demandant qu'on aide la justice.
    7 En 1911, Guillaume II, inquiet des entreprises françaises sur le Maroc, envoya un croiseur devant Agadir pour signifier qu'il entendait participer à la curée.
    8 Yvon Bourges m'a succédé dans les fonctions de ministre de l'Information.

Chapitre 4
    « JE NE LES AMNISTIE PAS POUR ÊTRE PARDONNÉ PAR EUX »
    Conseil du 31 mars 1966.
    La loi d'amnistie consécutive à l'élection présidentielle est à l'ordre du jour. En plus des dispositions devenues habituelles pour les contrevenants, lesquelles suscitent les discussions habituelles à propos du recouvrement des amendes, un ensemble de mesures touche aux condamnés de l'OAS.
    Pompidou : « Ces textes sont très bien venus et ils sont généreux. Ils seront très bien accueillis. Mais il faudra que le gouvernement reste très ferme dans la discussion au Parlement, pour ne pas se laisser déborder.

    « On peut être bête et méchant »
    GdG. — Il y a deux problèmes bien distincts. Celui des auteurs de crimes particulièrement odieux, ils sont environ 70. Et celui des chefs, une dizaine ; certains sont graciés, comme le général Gouraud et le général Nicot. Le général Faure va l'être.
    Edgar Faure (osant empiéter sur le territoire présidentiel de la grâce). — Ferrandi 1 n'est pas un personnage bien redoutable.
    GdG. — Ferrandi a été le mauvais génie de Salan.
    Faure (persistant). — Il est surtout bête.
    GdG. — On peut être bête et méchant ( Hara-Kiri 2 commence à déteindre).
    Pompidou. — Il ne s'agit pas, mon général, de discuter votre droit de grâce. (On réprime des sourires, chacun se souvenant de l'affaire Jouhaud 3 et devinant que le Premier ministre donne une leçon au nouveau venu.) Mais cela pose un problème de cohérence : les graciés peuvent échapper à la loi d'amnistie que nous examinons.
    GdG. — On pourrait mettre dans la loi une disposition qui dirait en somme : dès lors que les condamnés sont graciés, ils sont amnistiés.
    Fouchet. — Il ne faut pas oublier que la plupart des gens dont on parle ont commis des crimes affreux. Il faudra que le ministre del'Intérieur les surveille de près. Vous aurez beau les amnistier, ils ne vous pardonneront jamais, mon général.
    GdG. — Je ne les amnistie pas pour être pardonné par eux. »

    « La collaboration, ça a été très compliqué »
    Conseil du 25 octobre 1967.
    Joxe 4 : « Pendant la session de printemps, une proposition de loi d'amnistie sur tous les faits relatifs à l'Algérie a été déposée. Nous ne l'avons pas laissée venir à l'ordre du jour, mais le Premier ministre a déclaré à la télévision qu'il l'étudierait. Il faut donc que le gouvernement prenne position. Je rappelle que des lois successives ont amnistié les membres des forces de l'ordre et les combattants du FLN, puis les mineurs, puis les auteurs d'infractions punissables d'une peine inférieure à dix ans. Il y avait eu 1 480 amnisties avant la fin de l'année 64. La loi de juin 1966, consécutive à votre élection, a amnistié 1 907 personnes de plus. Il reste 374 cas, dont 164 sont des personnes en fuite, condamnées par défaut.
    « On pourrait envisager d'amnistier tous ceux qui restent, y compris ceux qui sont à l'étranger, en n'excluant que les crimes de sang et les quelques chefs de l'organisation. Cela pour

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