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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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des types de formation intellectuelle qui débouchent sur le professionnel.
    Chirac. — L'orientation professionnelle, c'est capital. Je pensais que la mission de l'ONIOP serait plus poussée de ce côté-là. Je souhaite qu'il fasse bien de l'orientation professionnelle.
    GdG. — Ne confondons pas tout. L'académie, les services académiques, ils ne faisaient rien en ce domaine parce qu'ils n'existaient pas. Ils vont exister et ils devront faire beaucoup. Mais ils ne peuvent pas tout faire. Il ne faudrait pas trop demander aux professeurs orienteurs qui restent des universitaires. Le placement, ce n'est pas leur affaire.
    « Cette réforme était depuis longtemps nécessaire et attendue. La voici enfin, il faut l'approuver et la faire réussir. Il faudra veiller à certains points.
    « La connexion entre le Plan et l'orientation. Il faut une articulation entre l'orientation universitaire et le placement professionnel. Mais il ne faut pas les confondre.
    « Le choix des orienteurs. Cela doit être capital. Il faudra bien les choisir, mais aussi bien les former. Les orienteurs ne doivent pas être des gens de parti pris. Ils doivent avoir fait d'abord leurs preuves comme pédagogues. Ils ne doivent pas faire carrière comme orienteurs, ni rester indéfiniment dans cette fonction.
    «Les parents d'élèves, ou plutôt les associations de parents d'élèves, ce n'est pas la même chose. Il ne faut pas se laisser influencer par leurs pressions. Ils ne font pas partie des commissions, mais ils y assistent. Ils sont consultés. Le ministre veillera à ce qu'ils n'empiètent pas. »

    Pompidou : « L'Éducation nationale, je m'en suis beaucoup occupé »
    Matignon, mardi 16 janvier 1968.
    Lors des voeux du Nouvel An, Pompidou m'a glissé un mot que je prends sur le moment pour une plaisanterie : « Je me demande si nous pensons la même chose en matière d'Éducation nationale. » À la réflexion, je m'inquiète de l'inquiétude qui perce sous le propos. J'ai souhaité un entretien pour en avoir le coeur net, et c'est aussi son souhait.
    Si nos idées ne concordent pas en tout, ce que je sens bien, je préfère ne pas commencer par développer les miennes, et de courir ainsi le risque d'une réaction expéditive. En revanche, s'il m'explique sa pensée, je trouverai toujours le moyen de m'y adapter.
    AP: « Le plus simple, lui dis-je, serait peut-être que vous me disiez ce que vous avez en tête. »
    Il a dû s'y préparer, car il se lance aussitôt.
    Pompidou: « En effet, nous ne devons rien nous cacher l'un à l'autre. Cela fait maintenant six ans que nous sommes ensemble. Vous êtes un des seuls à être entré au gouvernement en même temps que moi et à ne jamais en être sorti. (En fait, le seul avec Pierre Dumas.) J'ai une grande confiance en vous et dans ce que vous faites. Mais c'est vrai que je ne sais pas très bien ce que vous avez l'intention de faire ni où vous voulez en venir.
    « Mes idées à moi en matière d'Éducation nationale ? Elles sont simples. Je n'en avais pas beaucoup en entrant au gouvernement. Je ne me suis pas occupé de ce problème dans la première année, je devais apprendre mon métier et il y avait beaucoup d'autres problèmes plus urgents encore. Puis j'ai nommé M. Fouchet. C'était une idée du Général. Moi, je n'aurais pas pensé à lui. Une fois qu'il était là, il était essentiel qu'il y reste longtemps parce que le ministère avait souffert d'une instabilité du fait des circonstances: démission de Boulloche, départ de Joxe pour l'Algérie, démission de Sudreau 3 . Il était essentiel de laisser le même ministre pendant longtemps. Il m'est vite apparu qu'il fallait que je m'en mêle de près. Je m'en suis donc beaucoup occupé. Je n'avais pas d'idées préconçues. Que l'on fasse deux cycles ou trois cycles dans l'enseignement secondaire, ça m'était égal. J'étais prêt à accepter beaucoup de choses. Mais les choses se sont peu à peu dessinées et voici les grandes lignes de ce qui m'a paru essentiel.

    Pompidou : « Les enseignants, coûte que coûte, il faut les agiter »
    « D'abord, remuer ce corps enseignant. Ce sont des gens conservateurs et même réactionnaires, comme les petits épiciers ou les petits cultivateurs. Ils appartiennent aux catégories de la nation les moins tournées vers l'avenir, les moins adaptées au progrès. Coûte que coûte, il faut les agiter et les faire évoluer.
    « Et puis, mettre les établissements d'enseignement à la

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