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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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les familles en sont d'accord. Réservons cette notion de décision autoritaire au dernier stade de l'escalade, quand il y a désaccord.
    GdG. — Bien sûr. Pas la peine de parler de décision quand il n'y a pas de problème. Nous prenons des décisions quand il y a problème. »
    Cet arbitrage me convient et me soulage. J'en sollicite un deuxième, dont je devine ce qu'il sera, mais pour en avoir le coeur net.

    « La question est tranchée »
    AP: « 2°) Au cas où il n'y a pas accord entre les familles et la délibération du conseil d'orientation, y aurait-il recours devant une commission ou examen d'appel ? Chacune des deux formules a ses avantages. Mon prédécesseur, et je crois aussi le Premier ministre, avaient une préférence pour la formule de l'examen, non pas par laxisme, mais au contraire pour éviter tout laxisme, craignant que la commission d'arbitrage ne soit l'objet de pressions et d'interventions, alors que l'examen a un caractère anonyme et strict auquel tout le monde est habitué. Au surplus, il ne saurait s'agir que d'un examen d'appel. Ne le passeraient que les enfants à propos desquels il y aurait litige et il ne donnerait un résultat favorable que dans une proportion très faible. À l'encontre de cette thèse, on peut dire que l'examen a le défaut de donner une réponse par succès ou échec, et qu'il est fâcheux d'assimiler à un échec l'affectation au technique.
    GdG. — Faire un examen, c'est contraire à ce que nous avons voulu. Cela ne tient pas compte de l'observation des élèves, de l'existence d'un dossier, qui donne une idée plus juste qu'un examen passé à la va-vite. Et puis il ne faut pas diriger vers le technique les recalés d'un examen.
    Pompidou (ne voulant pas donner l'impression au Général qu'iltraîne les pieds, et qu'il est à l'origine de ma question). — Je considère la question comme tranchée depuis le Conseil qui s'est tenu à l'Élysée en 1966. Je le dis simplement pour mémoire, parce qu'il n'est pas question dans mon esprit de revenir sur cette décision: je considérais l'examen comme un moyen intéressant parce qu'il permet de faire jouer un réflexe traditionnel de respect. Un examen peut montrer qu'il y a des talents qu'on a méconnus. (Pompidou a libéré sa conscience, mais il s'inscrit dans la continuité des arbitrages du Général.)
    GdG. — La question est donc tranchée, ce sera une commission. L'orientation est bien une orientation, pas le résultat d'un examen.

    « Qu'est-ce que c'est que les parents d'élèves ? Les parents des mauvais élèves ? »
    « Il faut régler ce problème de l'orientation une fois pour toutes: il faut vouloir l'orientation, il ne faut pas composer avec cette décision; il ne faut pas biaiser. Il faut aller carrément de l'avant.
    « Vous ne voulez pas de l'expression : " le Conseil d'orientation décide ", mettez donc "le Conseil d'orientation se prononce au vu du dossier ". (La formule que je proposais — " le Conseil délibère au vu de... " — lui paraît insuffisante. Il délibère, certes, mais il se prononce — même s'il ne décide pas. La langue française est pour lui un nuancier où il sait choisir sa nuance.)
    « Il faut que l'organisation du conseil d'orientation soit précisée par décret. Il s'agit d'une institution importante qui ne doit pas être remise en cause par des arrêtés trop faciles à changer. Il faut mettre dans le décret le rôle des orienteurs, leur origine, comment ils sont choisis et leur destin, ce qu'ils deviendront.
    « La question de choisir les orienteurs est très importante. Il ne faut pas se laisser entortiller par des psychanalystes et autres fumistes qui ne font qu'encombrer le monde sans déboucher sur rien, avec en plus des arrière-pensées et essentiellement celle de nous embêter. Non, ce qu'il nous faut, ce sont des gens sérieux ayant fait leurs preuves au point de vue pédagogique, des hommes qui comptent, des hommes sur lesquels on puisse compter en tant qu'hommes.
    « Quant à vos parents d'élèves, je me demande bien pourquoi vous les mettez. Qu'est-ce que c'est que les parents d'élèves? Les parents des mauvais élèves ? Toutes ces associations, ce sont des groupes de pression, comme les associations d'anciens combattants. Il ne faut pas que les parents puissent participer à la délibération sur l'avenir de leurs propres enfants. Il ne faut pas qu'ils puissent faire pression pour qu'on ouvre les vannes.
    AP. — Ne nous dissimulons pas qu'au

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