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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3
Autoren: Alain Peyrefitte
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que le Général n'a jamais été à l'aise dans le système de l'entreprise capitaliste. Or, ce qui intéresse le plus souvent les investisseurs, notamment américains, ce n'est pas de « faire un placement », c'est de tenir la barre.

    « Les gens ne comprennent pas, c'est trop compliqué »
    Conseil du 23 mars 1966.
    Pompidou : « Il n'y a pas assez d'épargne. Ou plus exactement, l'épargne individuelle est une épargne à vue. Le goût de la liquidité bien rémunérée affecte la nature de l'épargne. Il faudra faire oeuvre d'imagination pour mobiliser cet argent flottant. Il est important de prendre conscience de cette situation, en raison de la tendance naturelle des ministres à dire : "Laissez-moi faire un emprunt." On aurait des emprunts pour tout.
    GdG. — Le goût du flottant ne disparaîtra que lorsque la stabilisation se sera confirmée pendant un temps assez long pour rassurer sur l'intérêt de l'épargne.
    Edgar Faure. — Je crains que le phénomène ne soit durable etgénéral. Parce qu'il n'est pas économique, mais sociologique. L'épargne à courte vue, pour payer les vacances, pour acheter un téléviseur, remplace l'épargne à long terme. C'est général.
    GdG. — Oui, on n'épargne plus pour ses vieux jours. La Sécurité sociale et les retraites assurées ont supprimé ce réflexe.
    Pompidou. — Il y a une épargne à vue qui serait utile collectivement : les gens devraient acheter des actions. Seulement, voilà, ils ne le font pas.
    GdG. — Les gens ne comprennent pas, c'est trop compliqué. »
    Le Général est toujours plus proche des gens que ses ministres, qui le sont plus que leurs fonctionnaires.

    « Les conséquences ne seront agréables pour personne »
    Conseil du 31 mars 1966.
    Debré évoque diverses amputations de crédits, dont chacune a de quoi faire trembler un ou plusieurs ministres.
    GdG : « Vous avez situé le problème. On ne va pas en discuter aujourd'hui. Pour le moment, tenons-nous-en aux principes : il faut équilibrer ce budget ; il faut garder l'évolution des dépenses publiques en rapport avec le PNB ; il faut que le budget ne comporte rien en lui-même qui favorise l'inflation. Les conséquences ne seront agréables pour personne. On y reviendra. »
    Elles ne seront surtout pas agréables pour ceux qui auront dans quelques mois à mener la campagne des législatives...

    Conseil du 2 juillet 1966.
    Debré tient à signaler que l'exécution du budget 1966 sera difficile, à cause de la Sécurité sociale.
    Pompidou : « Le problème de la Sécurité sociale devient plus vite plus important que prévu. Cela peut se résoudre pour l'année par une légère augmentation de la cotisation patronale. Le problème de fond devra être soumis à la prochaine Assemblée.
    GdG. — On ne peut pas en rester là. On ne peut pas attendre plus de six mois à ne rien faire.
    Jeanneney. — Quoi qu'on fasse, les dépenses vieillesse et maladie augmenteront plus vite dans les années à venir que le PNB. Il y a là une donnée qu'aucune réforme ne peut supprimer. Ce dont il s'agit, c'est la suppression des abus.
    GdG. — Dès à présent.
    Jeanneney. — Dès à présent, on restreint la liste des médicaments remboursables. D'autre part, je suis en train d'élaborer une modification de l'administration centrale, pour préparer la réforme.
    GdG. — Mais la réforme elle-même ? Il est indispensabled'aborder franchement et rapidement ce problème de la Sécurité sociale. »
    Le Général presse inexorablement ses ministres, plus sensibles que lui aux élections qui se profilent à l'horizon.

    « La pénétration par l'Amérique des entreprises des pays membres »
    Conseil du 9 novembre 1966.
    Debré a travaillé le sujet des investissements étrangers 5 . Mais la conclusion va plutôt dans le sens obligatoire du libéralisme. Il nous présente aujourd'hui un projet de loi qui assouplit le contrôle des changes et facilite les mouvements de capitaux.
    GdG : « Votre communication a bien dit quelles sont nos ambitions. Je souligne que le traité de Rome n'avait nullement prévu la situation que crée la pénétration par l'Amérique des entreprises des pays membres. Il avait prévu et organisé l'interpénétration des six pays par les entreprises de leurs partenaires, mais il n'imaginait pas que les Américains seraient les grands bénéficiaires de l'opération, avec la connivence de nos cinq associés. Ce n'était pourtant pas sorcier de l'imaginer. C'était même le
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