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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3
Autoren: Alain Peyrefitte
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commandement.
    « Quant aux entreprises, il faut les contraindre à exporter, par incitations ou par sanctions fiscales. Que faisons-nous des élèves formés par HEC ?
    « Le gouvernement doit mener sans relâche un effort pour devenir exportateur. Nous n'avons pas de vrais représentants commerciaux en Amérique latine ni en Orient. Les exportateurs doivent se grouper pour se payer des réseaux de représentants stables sur les marchés extérieurs.
    Pompidou. — L'obligation d'exporter est inscrite dans le Plan. Je rappelle aux ministres l'objectif : une augmentation annuelle de 10%.
    GdG. — Il importe de bien distinguer l'essentiel dans ce qui se passe. Dans le cadre du Marché commun, les choses ne vont pas si mal. Mais c'est au détriment de nos exportations ailleurs. Économiquement aussi, la France doit être présente partout dans le monde. »
    Il ne veut pas de l'invasion américaine, de la disparition du tarif extérieur commun. Mais le protectionnisme lui fait horreur. Il sait que l'immobilisme, la conservation des situations acquises, cherchent à se protéger de toute concurrence. Pour que la France devienne conquérante sur les marchés, elle doit aussi s'ouvrir, et relever le défi que les autres nous lancent par leur esprit de conquête.
    1 Voir infra, ch. 10 : « La participation, ce n'est quand même pas la lune ! ».
    2 François-Xavier Ortoli est commissaire général au Plan depuis 1966 ; il est nommé ministre de l'Équipement et du Logement en avril 1967.
    3 Inspecteur des Finances.
    4 Claude Lasry, conseiller d'État, secrétaire général du Conseil d'État de 1963 à 1966.
    5 Voir supra, p. 53-54, Conseil du 9 mars 1966.
    6 Le nombre des demandes d'emploi non satisfaites est, en moyenne, de 141 200 en 1965, de 147 100 en 1966. Il passera à une moyenne de 190 000 en 1967.
    7 En prévision des élections de mars, Valéry Giscard d'Estaing a, le 10 janvier 1967, présenté la position des Républicains indépendants. « Oui » au Président de la République, à la stabilité, à la politique internationale. Le « mais » demandait d'ajouter « certaines orientations fondamentales pour l'avenir » : « modernité sociale, construction européenne », etc.
    8 Charles de Chambrun, secrétaire d'État au Commerce extérieur de janvier 1966 à avril 1967.
    9 Georges Villiers, président du CNPF pendant vingt ans, depuis 1946, auquel Paul Huvelin a succédé en juin 1966.

Chapitre 6
    « CE CONCORDE EST UN GOBE-MILLIONS »
    Conseil du 2 février 1966.
    Messmer expose la douloureuse situation : « Le coût initialement prévu était de 1 860 millions de francs, dont la moitié à la charge de la France, soit 930 millions. Les évaluations les plus récentes montrent que ce coût doit être multiplié par quatre.

    « Les administrations laissent passer les mensonges »
    GdG. — Ce Concorde est un gobe-millions 1 . McNamara m'a dit un jour qu'il y a une loi de la nature budgétaire, au moins en matière d'armements : il faut toujours multiplier le devis initial par le nombre π, 3,1416. Avec 4, vous êtes même au-delà. McNamara ajoutait : "Les experts mentent, les industriels mentent", et je lui ai dit : "Les administrations laissent passer les mensonges."
    Messmer. — L'une des raisons du dépassement est qu'il y a eu changement de projet. On est passé de 4 000 à 6 000 kilomètres de rayon d'action, de cent à cent cinquante passagers, et d'un tonnage de fret de cent à cent cinquante tonnes. Quoi qu'il en soit, il faut trouver, pour 1966, 260 millions de crédits de paiement en plus de ce qui était prévu. A défaut, on prendrait des retards incompatibles avec la concurrence américaine.
    Pisani. — Il y a ce qu'on appelle un créneau, de quatre ou cinq ans, avant que les Américains aient réalisé leur supersonique. Si Concorde est réalisé à la date voulue, nous sommes dans ce créneau. C'est une opération à la limite du raisonnable, mais elle peut être tentée. Actuellement, nous ne connaissons pas encore tous les paramètres commerciaux et techniques. M. Messmer et moi, nous constatons qu'il n'y a pas un véritable responsable de l'opération, mais des comités divers. Nous envisageons donc de créer un poste confié à un ingénieur général du ministère des Armées.
    Debré (d'autant plus à l'aise sur ce dossier qu'il le prend en marche). — Je suis préoccupé du fond et des procédures. Pour le fond, dans l'immédiat, on nous dit tout à coup qu'il faut doubler le
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