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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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pas dans quel sens il faut aller.)
    « Elles seront moins propres que les précédentes. Elles ne présentent aucun danger pour aucune population, mais les détecteurs, beaucoup plus sensibles qu'il y a un an, peuvent nous exposer à des retombées politiques aux Nations Unies. Il ne faudra pas s'en émouvoir. Francis Perrin, avec toute l'autorité qui s'attache à son nom, a pu dire que si la radioactivité doit monter en Polynésie, c'est parce que les gens achètent de plus en plus de montres phosphorescentes. »

    « Khrouchtchev m'a dit: " La bombe, vous savez, c'est très cher " »
    Évidemment, « ça coûte cher ». Le Général est le premier à le savoir. Eisenhower le lui a dit 4 . Les Russes le lui ont dit aussi.

    Au Conseil du 6 juillet 1966, après son voyage en URSS, il nous raconte une anecdote, sans commentaire.
    GdG : «Le 25 juin, au Cosmodrome soviétique, j'ai dit à MM. Brejnev, Kossyguine et Podgorny, qui étaient avec moi dans la même voiture, que nous allions incessamment faire au Pacifiquedes expériences atomiques. Je leur ai raconté que, lors de la visite de Khrouchtchev en 1960, alors qu'il était avec moi à Rambouillet, je lui ai dit : "Nous avons procédé ce matin au Sahara à notre deuxième explosion atomique. Tout a très bien marché. Je tiens à vous le dire afin que vous ne l'appreniez pas par les journaux." M. Khrouchtchev m'a répondu textuellement: "Je comprends votre joie. Nous-mêmes avons éprouvé la même en d'autres temps. Mais, vous savez, c'est très cher." Mon récit n'a provoqué aucune réaction de la part de mes interlocuteurs, sauf celle-ci : "Ah oui ! C'est très cher ! " »
    « C'est très cher », même pour les Américains, même pour les Russes. Pour eux, c'est le prix d'une paix qu'ils auraient pu s'assurer à bien moindre coût, en renonçant à leurs visées impériales antagoniques. Mais pour nous, face à ces visées impériales, c'est le prix de l'indépendance.
    1 On attendrait au trou ou au gnouf. Mais le Général est coutumier de cette approximation (voir C'était de Gaulle, t. II, I re partie, ch. 8).
    2 C'est précisément ce qui se produira au moment de l'indépendance des Nouvelles-Hébrides, en 1980, devenu alors l'archipel de Vanuatu. Aucun Président de la République ne s'y était rendu depuis 1967.
    3 Voir plus loin, III e partie, ch. 4.
    4 Voir plus haut, p. 148.

Chapitre 10
    « IL NE FAUT PAS QUE MON VOYAGE EN RUSSIE SOIT UN FEU DE PAILLE »
    Salon doré, 22 septembre 1966.
    Je dois aller en Russie, pour mettre en vigueur les deux accords-cadres signés lors du séjour du Général à Moscou trois mois plus tôt.
    Il s'informe et me donne ses instructions sur les quatre domaines de cette coopération.

    « Tout ça, ce sont des chimères de scientifiques »
    AP : « Il y a d'abord l'espace : un satellite scientifique, un autre de télécommunications, un autre de météorologie. Ce dernier ne pose aucun problème : recherches peu coûteuses bien qu'intéressantes. En revanche, pour le satellite scientifique, le prix est énorme : 110 millions.
    GdG. — Tout ça, ce sont des chimères de scientifiques. Ce satellite scientifique, qu'est-ce que nous pouvons en attendre ? Qu'est-ce qu'il peut nous rapporter ?
    AP. — C'est de la science fondamentale et on ne peut jamais savoir d'avance ce qu'on en obtiendra. Peut-être rien, peut-être des découvertes qui vont bouleverser de tout autres domaines que celui où l'on cherchait. Enfin, je serai réservé. Sur le satellite de télécommunications aussi. La densité des télécommunications entre l'Europe occidentale et l'Europe orientale ne justifie pas un système à part de télécommunications.
    GdG. — Ce que vous me dites ne me surprend pas. Sur tout ça, nous n'avons rien à cacher aux Russes. Nous n'avons qu'à leur dire la vérité. Nous n'avons pas beaucoup d'argent. Nous faisons de la coopération avec les Américains et nous avons encore beaucoup à apprendre. C'est également l'intérêt des Russes que nous ne nous coupions pas du reste du monde occidental. Les propositions soviétiques sont arrivées trop tard pour les gros lanceurs, car nous étions déjà pris par ELDO, et nous avions fait de telles dépenses qu'il aurait été absurde de ne pas aboutir à quelque chose (j'enregistre le satisfecit tardif) ; trop tard aussi pour les télécommunications, puisque nous sommes liés aux Américains par Intelsat 1 jusqu' à la fin de1969. Mais dites-leur que tout ce qu'ils nous

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