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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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du désarmement, c'est de la frime.
    « Ce qu'il faut marquer, c'est que cette conférence, malgré tout le bruit qu'on en fait, n'est pas une conférence sur le désarmement. »

    « Sous peine de mort »
    Conseil du 8 mars 1967.
    Couve explique comment, à la question multilatérale de la non-prolifération, les Américains et les Russes viennent d'en ajouter une autre, qui ne concerne qu'eux : celle des missiles antimissiles. Sans du tout entrer dans ce sujet, le Général s'exprime avec une gravité subite.
    GdG : « Je crois qu'un jour ou l'autre, sous peine de mort (il a détaché les mots), il faudra bien aborder la question cruciale du désarmement atomique. C'est une des raisons pour lesquelles, en vue de ce débat fatidique, nous devons avoir un armement atomique, pour avoir pleinement voix au chapitre. »
    Il a si souvent clamé que la construction de notre force atomique nous garantissait la paix, qu'il y a de quoi être surpris. Mais depuis quelque temps, depuis que cette force est devenue une réalité, il en mesure le poids moral.
    1 Voir plus loin, III e partie, ch. 3.
    2 Sol-sol balistique-stratégique : fusées du plateau d'Albion.
    3 Mer-sol balistique-stratégique : fusées pour les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins.
    4 Le Redoutable, premier des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, sera essayé à la mer en 1969 ; il était alors équipé d'engins MS BS atomiques à fission « exaltée » ; le remplacement par des missiles à tête thermonucléaire aura lieu en 1976.
    5 Le projet de loi sur les trois nouveaux établissements publics de recherche (ANVAR, CNEXO, IRIA) et sur les nouvelles orientations de la recherche a été discuté et adopté par l'Assemblée en première lecture le 30 novembre 1966.
    6 Le Mal français, chap. 9, « Cerveaux d'État ».
    7 Robert Dautray (né en 1928) est entré au CEA en 1955. En 1967, il s'y occupait du réacteur nucléaire de Grenoble. Il a été haut-commissaire du CEA de 1993 à 1998. Il est membre de l'Académie des sciences.
    8 Jean Viard, adjoint de Jacques Robert, lui succédera en 1970 comme directeur des applications militaires. Il mourra en 1972.

Chapitre 14
    «LE SURGÉNÉRATEUR PHÉNIX, ÇA TRANCHERAIT LA QUESTION DE L'ÉNERGIE POUR TOUTE L'HUMANITÉ »
    Salon doré, mardi 10 janvier 1967.
    Je dois me rendre en Guyane pour y mettre au point la création du centre de tir de Kourou. J'ai demandé audience au Général pour lui en parler.

    « Kourou, c'est une grande ambition de la France »
    À propos de la Guyane, le Général se montre soucieux de la place faite aux Armées :
    GdG : « Les militaires n'ont pas démérité. Ils ont tout de même acquis une bonne expérience à Hammaguir. On ne peut pas faire comme s'ils n'existaient pas. Hammaguir va fermer ; le centre de tir du Pacifique n'a pas besoin de fusées ; Kourou va être une affaire de civils. Arrangez-vous pour donner du travail aux militaires.
    AP. — Nous y avons réfléchi, avec Messmer. Nous avons pensé à une formule qui ne compromettrait pas la maîtrise d'oeuvre du CNES, tout en exploitant l'acquis de l'armée : ses spécialistes des fusées seraient employés comme ingénieurs-conseils, à la demande du CNES.
    GdG. — C'est bien. Mettez ça en musique avec Messmer. Si vous vous entendez avec lui, ce n'est pas moi qui vais vous dissocier. »
    Pour redonner du moral à l'armée, éprouvée par la décolonisation ou tentée par l'atlantisme, il a beaucoup misé sur les armes modernes. Hammaguir a été un élément fort de cette difficile entreprise. L'amertume des pionniers militaires est remontée jusqu'au Général, qui l'a prise en compte.
    Il acquiesce également à l'objectif psychologique que je lui décris pour mon voyage en Guyane : « Le temps est venu de faire comprendre à l'opinion nationale et internationale qu'après le lancement des champs de tirs nucléaires de Polynésie, la construction du pas de tir de Kourou et l'aménagement qu'il entraîne deviennent à leur tour une grande ambition de la France. »

    « Il faut que les entreprises locales en profitent elles aussi »
    Conseil du 18 janvier 1967.
    Retour de Guyane, je rends compte de mon inspection du site : « Ça se présente bien. Les calendriers et les devis sont respectés.
    Les militaires vont pouvoir être associés. Mais l'insertion dans l'économie locale fait problème. Ce n'est pas la première préoccupation du CNES. Les chefs d'entreprise locaux sont mécontents, et les élus se

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