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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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font leurs porte-voix. Nous allons mettre sur pied un comité mixte pour mettre en présence les responsables : du CNES, de l'économie, de l'administration, sans oublier les élus locaux.
    GdG (soupçonneux). — Je me suis laissé dire que les entreprises dites locales étaient en réalité des filiales d'entreprises métropolitaines : de grands forestiers, des entreprises de travaux publics.
    AP. — Il y a quelques filiales, c'est vrai, mais pour l'essentiel ce sont bien des entrepreneurs locaux.
    GdG. — Alors, il faut les associer. Le site va beaucoup apporter à la Guyane, des bénéfices, de l'activité de construction. Il faut que les entreprises locales en profitent elles aussi.
    « C'est une grande affaire qui concerne plusieurs ministères. Je demanderai donc à plusieurs d'entre vous de se rendre sur place, pour y régler rapidement les problèmes qui ne manqueront pas de se poser dans le domaine de leurs attributions. »

    « Les satellites de télécommunications seront utiles »
    Conseil du 22 février 1967.
    Je fais une communication sur la mise en orbite des deux satellites Diadème 1 . Cette expérience met fin au programme de quatre tirs, conçu pour valider le lanceur, la fusée Diamant, et aussi les mécanismes de poursuite. Les satellites reprennent la méthode Doppler pour la navigation, grâce à des moyens de géodésie très poussés. Ils ne sont pas tout à fait sur l'orbite prévue, à cause d'une faiblesse de poussée du troisième étage de la fusée, mais ils fonctionnent et intéressent les Américains et les Anglais.
    GdG : « Je retiens trois choses. 1) La fusée : c'est une réussite, sauf pour le troisième étage, ce qui doit pouvoir être amélioré. 2) Le satellite : je vois qu'il remplit d'aise les savants, que le Bureau des longitudes exulte. Mais on est en devoir de se demander si l'intérêt de l'expérience répond aux dépenses qu'elle fait naître. 3) Notre réseau de poursuite fonctionne bien.
    AP. — C'est le propre de toute recherche fondamentale de ne pasrépondre à une utilité évidente. Mais l'utilité est bien là, puisqu'il s'agit de mettre au point des mécanismes de navigation pour les avions supersoniques.
    GdG. — Ouais. En tout cas, les satellites de télécommunications seront utiles. Quels sont les projets en ce qui les concerne ?
    AP. — C'est le projet SAROS, déjà financé à hauteur de 8 millions. La question est de savoir si nous ferons le SAROS seuls, ou avec les Allemands, ou avec tous les Européens. Le rendez-vous d'Intelstat est en 1970. Pour ne pas le manquer, il vaudrait mieux sans doute éviter la lourde procédure de l'entreprise européenne.
    GdG. — Nous verrons. Mais nous prenons d'ores et déjà la décision de mettre sur orbite un satellite de télécommunications. Qu'il soit bien compris et entendu qu'ayant terminé avec un programme scientifique, nous abordons le programme des satellites de communications. Il n'est donc pas vrai que le programme qui s'achève n'aura pas de lendemain. (Se tournant vers Bourges avec ce regard sévère que je connais bien :) Il serait bon que l'information, je veux dire la presse et l'ORTF, s'en persuadent. »

    « Notre intérêt national est que nous arrivions à faire des moteurs »
    Conseil du 10 mai 1967.
    Je suis passé de la Recherche à l'Éducation nationale, mais comment ne pas m'intéresser à la vie bouillonnante de mon ancien domaine ? D'autant que le CNRS est sous ma tutelle.
    Bettencourt 2 (qui assure l'intérim de Chamant, ministre des Transports) rend compte de conversations avec Allemands et Anglais à propos de l'Airbus : « Les Anglais veulent y mettre leur moteur Rolls. On peut les suivre si Rolls-Royce collabore vraiment avec la SNECMA. Un rapport sera remis en juillet et il faudra alors se décider très vite.
    Messmer. — Je suis confiant que le rapport montrera que l'Airbus sera un bon appareil, que l'on vendra en série, avec bénéfice. Ce ne sera pas une entreprise hasardeuse comme le Concorde. Mais cela demande une mise de départ d'un milliard, qui n'est pas prévue au Plan.
    GdG. — C'est la première question, qui est financière. Mais tout aussi importante est la question des moteurs. Nous en passons par les Anglais, à moins que nous nous en remettions à Pratt et Whitney ! Les Anglais ne vont-ils pas encore abuser de la situation ? Ne comptent-ils pas faire le moteur seuls, en nous laissant uniquement la cellule ? Qu'y gagnerons-nous au total ? Notre intérêt

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