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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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n'avons fait qu'anticiper un changement profond de l'Alliance, laquelle a été organisée en fonction de la Guerre froide, et appelle donc une mise à jour. »
    C'est une vue des choses assez optimiste !

    « L'Allemagne, il faut rester au contact »
    Conseil du 9 novembre 1966.
    Couve : « En Allemagne, la crise politique est sérieuse, et c'est la première depuis 1948. Elle tient à l'usure du pouvoir, aggravée par la faiblesse du Chancelier Erhard. Il semble incapable de gouverner, comme de démissionner. En arrière-fond, il y a un doute sur la politique nationale : elle s'est complètement reposée sur les Américains ; or, depuis quelques semaines, les Allemands découvrent avec stupeur qu'ils ne peuvent pas compter sur les Américains pour épouser leurs querelles.
    GdG. — La Guerre froide s'atténuant, l'Allemagne est à la dérive et, Adenauer disparu, la vérité apparaît aux Allemands. Il est à craindre que, faute de rechercher des arrangements avec les Russes, l'Allemagne reste en porte-à-faux. Mais Dieu sait où elle peut aller. Il faut donc rester au contact avec elle, l'orienter vers des voies pacifiques et veiller à ce qu'elle ne tourne pas mal. Mais en pareil cas, elle aurait beaucoup de monde contre elle ! »

    « Avec Kiesinger, les relations seront faciles, tout au moins quant aux sentiments »
    Conseil du 30 novembre 1966.
    Couve : « Erhard a finalement démissionné. Pour éviter des élections générales, la CDU le remplace par Kiesinger, qui a convaincu Willy Brandt et les socialistes de former une "grande coalition". Brandt a exigé pour lui-même le portefeuille des Affaires étrangères. Le Bundestag doit introniser demain cet arrangement de partis.
    GdG. — Avec Kiesinger, les relations seront faciles, tout au moins quant aux sentiments. Brandt n'est pas mal disposé. Erhard était inconsistant, Schröder était systématiquement hostile. Quant à l'Allemagne, elle a de l'ambition, mais son régime ne s'y prête guère. On exagère la comparaison entre l'extrême droite 4 et les débuts de Hitler. Les conditions qui ont fait Hitler ne sont pas réunies, et Hitler n'est pas là, on le saurait. Les entreprises successives de Hitler ont été abondamment servies par la carence de ses voisins. Aujourd'hui, la France s'est redressée et la Russie pèse de tout son poids. Nous n'avons pas mis l'Allemagne en pièces, mais la Russie la maintient en deux morceaux. Il est dérisoire de penser, comme l'ont vu Erhard et Schröder, que la réunification se fera par une politique de force. Il n'y a donc pas d'autre voie qu'une détente générale européenne. Il n'y a aucune raison pour nous de changer de politique vis-à-vis de l'Allemagne. »

    « Les Allemands ont pris conscience qu'ils n'atteindront pas leur but par la guerre froide »
    Conseil du 18 janvier 1967.
    Kiesinger et Brandt ont fait leur visite ad limina le 13 janvier. Couve : « Le changement est profond pour les rapports avec l'Est. C'est l'abandon de la doctrine Hallstein 5 : la reconnaissance de la RDA par les démocraties populaires n'est plus un obstacle aux contacts que Bonn prend avec elles. Mais ils demeurent réservés sur la ligne Oder-Neisse. Dans le domaine nucléaire, ils se contentent de l'OTAN. Donc, une bonne impression, mais l'expériencenous dira s'ils savent mieux résister aux pressions des Anglo-Saxons que l'équipe précédente.
    GdG. — Ce voyage a été important, dans la mesure où il a contribué à donner conscience aux Allemands du fait qu'ils n'atteindront pas leur but par la guerre froide, ni à plus forte raison en l'aggravant. À cet égard, il y a un changement capital chez eux. Ils reconnaissent que c'est la voie de la détente qui est pour eux la plus prometteuse. Ils sont donc plus engageants vis-à-vis de nous. Il faut s'efforcer d'en tirer parti dans le cadre des Six, notamment pour la question monétaire.
    « Dans l'affaire du Marché commun, ils ne disent pas la même chose que nous, mais ils ne passent pas outre à notre volonté si nous l'exprimons clairement.
    « Le Chancelier Kiesinger est un homme courtois. Il est au fait des affaires et fait bonne impression. M. Brandt est ambitieux, avec des vues politiques et des capacités. Nous verrons si l'attelage ira loin. C'est de notre côté qu'il penchera, en tout cas pour commencer. »

    « Je constate que tout le monde est content »
    Conseil du 22 mars 1967.
    Couve : « Les évacuations des états-majors et des troupes de l'OTAN se

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