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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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poursuivent, dans la dignité. Les Américains se sont montrés accommodants. L'opération va leur coûter cher. Des cérémonies d'adieu ont lieu dans une atmosphère très convenable. On se quitte à l'amiable.
    GdG. — Eh bien, je constate que tout le monde est content. Nous avons donc fait ce qu'il fallait faire. »
    1 Dès décembre 1964, de Gaulle l'a annoncé à Bohlen, ambassadeur des États-Unis. Voir C'était de Gaulle , t. II, I re partie, ch. 10.
    2 Supreme Headquarters of the Allied Powers in Europe, le grand quartier général de l' OTAN, à Rocquencourt, près de Versailles.
    3 En effet, l'Autriche et la Suisse étant neutres, leur espace aérien ne peut servir aux vols militaires de l' OTAN.
    4 Aux élections régionales de Hesse et de Bavière, quelques candidats d'extrême droite viennent d'être élus.
    5 Selon laquelle la République fédérale n'entretient pas de relations diplomatiques avec les États qui reconnaissent l'Allemagne de l'Est comme État souverain. Elle a été formulée en 1955 par Hallstein, alors secrétaire d'État aux Affaires étrangères.

Chapitre 3
    « NOUS ALLONS EN RUSSIE »

    « Pas tout à fait revêtu de probité candide et de lin blanc »
    Conseil du 15 juin 1966.
    Avant son grand voyage en Russie, le Général évoque l'état d'esprit dans lequel il l'entreprend :
    GdG : « Nous allons en Russie. Pas tout à fait revêtu de probité candide et de lin blanc, mais sans arrière-pensées et sans préjugés. Nous y allons pour voir un peu plus clair dans l'orientation des Soviets et pour les éclairer sur nos orientations propres. Il se passe des choses dans le monde, notamment dans les rapports Est-Ouest. Peut-être y sommes-nous pour quelque chose, mais ça devait arriver. Je voudrais voir vers où les Soviets sont orientés et ce qu'ils consentiraient à faire ; ou du moins, vers où ils sont orientés et ce qu'ils ne consentiront pas à faire.
    « Il n'y a pas de perspective de signer un traité, mais un accord économique et un accord spatial, qui seront peut-être signés à Moscou s'ils ont pu être paraphés entre-temps. Il y aura en outre un communiqué, et peut-être une déclaration, qui n'exprimerait pas autre chose qu'une volonté de considérer d'une façon pratique les problèmes européens, et essentiellement le problème allemand, lequel ne sera réglé, s'il doit l'être jamais, que par un accord auquel toute l'Europe serait partie, et l'Amérique également. En fait, tout cela est du domaine du sondage.
    « Les Soviets attachent à cette rencontre une grande importance.
    Nous aussi. Nous aborderons tous les sujets que nous voudrons : rien de moins que l'Europe, l'Orient, l'Afrique, l'Asie. Sur tous les problèmes de la planète, nous avons quelque chose à dire et à écouter.
    « Ce sera relativement long. Nous irons à Novossibirsk, la ville scientifique, à Baïkonour, la base spatiale, grand mystère ! et aussi à Leningrad, à Kiev, à Volgograd.
    « Ils ont l'air bien disposés et nous le serons aussi. Au-delà des politesses, tout dépend de ce qu'ils voudront faire. Il y aura chez eux de la spontanéité, avec une dose de ruse difficile à discerner.
    « Il n'y aura pas de Conseil des ministres pendant ce voyage. Mais je donnerai au Premier ministre un mot pour qu'il puisse en tenir un si c'était nécessaire. Nous ferons un Conseil à notre retour, probablement vendredi après-midi. »
    Ce sera le samedi 2 juillet : en ce temps-là, on travaillait le samedi.

    « Une lutte entre le désir du contact et le souci de se défendre »
    Conseil du 2 juillet 1966.
    Couve : « Les conditions de l'accueil ont été exceptionnelles. Les autorités se sont mises en quatre. Le général de Gaulle logeait au Kremlin. Le premier depuis Lénine, il a parlé au balcon de la municipalité. La population s'est rassemblée en masse, dans des démonstrations d'amitié qui ont été remarquables par leur ampleur, mais aussi, apparemment du moins, leur spontanéité. Brejnev, Kossyguine et Podgorny, la troïka, ont participé à toutes les conversations ; le dernier, tout en étant très au courant des choses, ne semble pas jouer un rôle comparable à ses deux collègues. Kossyguine est un administrateur capable, dont l'autorité s'affirme. Brejnev paraît le plus doctrinaire. Il n'a pas l'expérience gouvernementale de Kossyguine ; mais il est intelligent, dégourdi et informé. C'est lui qui menait la conversation du côté russe ; mais l'équipe paraît

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