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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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en cours se poursuit ! Et ça n'est pas la peine de se fatiguerpour imaginer d'autres solutions que les chiffres stricts du rapport Massé.
    Pompidou. — Il est vrai que les conclusions du rapport Massé sur EDF et la SNCF sont assez floues.
    GdG. — C'est parce que, pour ces deux entreprises, il laisse le choix entre deux pourcentages ! Mais soyez sans inquiétude, on se ralliera toujours au pourcentage le plus élevé !
    « Il y a deux principes à suivre :
    « 1. Ne rien faire avant la fin de la grève des mineurs. Vos types, vous leur direz : "On verra ça plus tard."
    « 2. Il ne faut rien accorder de plus que le rapport Massé. Pourquoi en rajouterait-on ? Si on en rajoute pour les uns, on ne pourra pas empêcher qu'on en rajoute pour les autres, les mineurs compris !
    « Alors, tant pis si vos gens ne sont pas contents. On aura des coupures de courant. C'est tout. »

    « Les enfants de chœur qui ont bu les burettes »
    À la fin du Conseil, le Général reprend : « L'épreuve était inévitable avec le service public. C'est en train de se terminer, même si ce n'est pas encore fini. De tout cela, le bilan ne doit pas être mauvais.
    « Les entreprises publiques, dans la situation où elles sont — les Charbonnages, les plus méritants, EDF, le moins méritant, la SNCF qui est entre les deux —, ne peuvent moralement et matériellement paralyser la collectivité nationale. Pour les mineurs, c'est éclatant et terrible pour l'avenir de la profession minière. Leurs syndicats n'auront pas fait une bonne opération professionnelle, même s'ils ont un peu plus de rattrapage qu'il ne leur en avait été tout d'abord proposé.
    « À la SNCF, s'ils veulent embêter tout le monde, ils n'auront pas grand avenir. Ils ne peuvent pas ne pas sentir qu'ils dépendent de la bonne volonté de l'État pour leurs investissements. Ils n'ont pas intérêt à trop tirer sur la corde. On a vécu longtemps sans chemins de fer. Ils feront la grève pendant les vacances ? Je ne le crois pas, tout ça est artificiel.
    « L'essentiel, c'est que la grève soit terminée sur les chiffres définis par le gouvernement d'après le rapport Massé.
    « Quant aux autres, qu'ils attendent ! On n'est pas à leurs ordres ! »

    Après le Conseil, le Général me dit :
    « On a bien vu, pendant cette crise, qu'il y a, avant tout, un problème d'information. C'est par l'information qu'on peut rattraper l'opinion et isoler un groupe hostile au gouvernement.Sinon, tout le monde, aussi bien, pourrait se mettre ensemble contre le régime.
    « Faire la guerre aux patrons, c'est idiot, sauf pour les communistes, parce que la collectivité nationale ne suit pas.
    « La CGT ? La lutte des classes est son thème favori, c'est son fonds de commerce ; mais le peuple ne marche plus.
    « La CFTC ? Ce sont les enfants de chœur qui ont bu les burettes 1 .
    « Les mineurs ont fini par accepter ce qu'ils considéraient d'abord comme insultant. Cette affaire n'ira pas sans retour de flamme. Leur profession a perdu. Le pays s'est aperçu de deux choses : qu'on peut se passer du charbon français, et qu'il coûte très cher au contribuable. L'avenir de la profession est donc menacé. Il n'y a pas eu d'altération sensible de l'économie nationale pendant tout le mois de mars. On s'est débrouillé. On a fait appel à l'étranger, à d'autres sources d'énergie. L'industrie, les administrations ont utilisé le mazout. La France a continué à tourner. L'économie devait être paralysée, le gouvernement devait tout lâcher ! Jamais la pression n'avait été aussi forte. Et pourtant, le gouvernement n'a pas reculé.
    « Les meneurs des mineurs (il a sûrement cherché l'allitération) ont cru qu'on se trouvait dans les mêmes circonstances qu'en 1789, quand l'Ancien Régime était aux abois, ou qu'en 1945, quand la puissance de la CGT et la représentation proportionnelle fournissaient la preuve de la puissance des communistes. Ils ont cru soulever un formidable tollé contre le gouvernement. Ils ont cru renverser des privilèges. Ce qui est arrivé, c'est, au contraire, qu'ils sont apparus comme des privilégiés. Détenteurs de privilèges jadis pleinement justifiés, aujourd'hui périmés. »
    Il conclut l'entretien par cette citation : « Il n'est si mince goujat qui ne se croie autorisé à corriger les fautes d'Hamilcar.» Je lui avoue ne pas la connaître : « Voyons ! me dit-il, visiblement déçu. C'est dans Salammbô. »

    « Ils se foutent éperdument

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