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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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MINISTRES OU QU'ILS SOIENT MINEURS... »
    Pompidou, le mardi matin 2 avril 1963 : « Le Général m'a dit : "On traite Peyrefitte de propagandiste ! Il a bien de la chance ! Il y gagne, dans cette affaire." »
    Après avoir ri, Pompidou ajoute sérieusement : « La presse n'est pas mauvaise. Elle ne présente pas nos propositions comme des concessions. C'est tout ce que je demande. »

    Pompidou : « Qu'il n'y ait ni vainqueurs ni vaincus »
    Au Conseil du 3 avril 1963 , Bokanowski fait le point des négociations entre les syndicats et les Charbonnages. L'accord s'est fait sur les chiffres annoncés la semaine précédente. Une table ronde étudiera l'avenir de la profession. On sent la volonté d'en finir. Sur le carreau des mines, il y a une nette reprise chez les agents de maîtrise ; il n'y a cependant pas encore de faille chez les mineurs.
    Pour Gaz de France et Électricité de France, les organismes syndicaux ont mis en cause les chiffres de Massé. Gaz de France et Électricité de France s'estiment donc frustrés. Bokanowski évoque le risque de grèves surprises, de grèves tournantes, de coupures de courant, etc., et demande l'autorisation de faire des propositions nouvelles.
    GdG : « Le rapport Massé a dit que le rattrapage d'EDF devait se chiffrer à 3,6 %. Vous dites que ce chiffre n'est pas suffisant. Alors, si vous ne vous en tenez pas au rapport Massé, où allons-nous ?
    Pompidou. — Massé a déposé ses conclusions, le gouvernement les a adoptées, il faut s'y tenir. Ainsi, on enterrera le rattrapage. Ce rapport a permis à tout le monde de sauver la face. Grâce à lui, il n'y a ni vainqueurs ni vaincus. »
    Je ne suis pas sûr que le Général aime cette formule de Pompidou. Dans sa vision de l'État, il faut qu'il y ait un vainqueur, l'État, et un vaincu, la corporation qui l'a bravé. Mais il ne veut pas engager une polémique avec son Premier ministre. Il fait comme s'il n'avait pas entendu.
    GdG : « Qu'est-ce que tout ça coûte ? »
    Giscard avoue n'avoir pas encore pu chiffrer l'ensemble de l'opération.
    « De toute façon, reprend le Général, EDF a-t-elle intérêt àmaintenir ses brimades, ses provocations à l'égard du public ? Elle s'est bien mal conduite !
    Bokanowski. — Si nous prenons une attitude ferme, nous risquons l'explosion. Peut-être pas une grève générale et unanime, mais des grèves sporadiques qui dureront plusieurs semaines.
    GdG. — Si cet effort ne suffit pas et qu'il y ait quand même une grève, quel avantage aura eu le gouvernement à ne pas s'en être tenu au rapport Massé ?
    Triboulet. — La question est de savoir qui négocie. Est-ce que c'est ce président d'EDF, qui avait écrit, je dis bien écrit, il y a quelques années : "Je suis indigné de ce que le gouvernement me charge de vous dire ! " ?
    GdG. — S'il a roulé les prédécesseurs de l'actuel ministre de l'Industrie, il le roulera lui aussi. Le ministre de l'Industrie, je le crains, n'est pas équipé pour résister à ses mies et à ses macs.
    « En tout cas, quand cette affaire sera réglée, d'une façon ou de l'autre, il faudra régler l'avenir d'EDF.
    Pompidou. — Les agents d'EDF pensent comme s'ils appartenaient à une affaire privée : elle pourrait gagner de l'argent et avoir des tarifs plus élevés.
    GdG. — Cette conception ne vaut rien. On a tout donné à EDF, à commencer par ses investissements, son réseau, ses installations. Pour combien comptent les crédits ouverts par EDF elle-même ?
    Giscard. — Pour zéro.
    GdG. — C'est l'État qui lui a fait cadeau d'à peu près tout ce qu'elle possède. Tous ces calculs, ce sont de mauvaises plaisanteries. Ce sont des fumisteries, dont ils abusent. Et ils abusent de la clientèle.

    « Ne faites rien avec EDF avant que la grève des mineurs soit finie »
    Giscard. — Il faut s'en tenir strictement aux chiffres de Massé. Notamment pour l'entreprise qui est la moins à plaindre, c'est-à-dire EDF.
    GdG. — Et la moins populaire.
    Giscard. — Il y aurait un grand inconvénient à aller dans une autre direction. Notre position serait affaiblie pour les autres négociations.
    Jacquet. — Il faut peser ce que coûte une grève, quand il suffit d'une petite prime pour l'empêcher.
    Pompidou. — La notion de prime est, de toutes, la pire ! Le rattrapage n'est pas dramatique : ça a quelque chose de définitif. Mais la prime appelle la répétition !
    GdG. — De toute façon, ne discutez avec personne tant que le conflit

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