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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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successeur, avait donné tous pouvoirs à Salan dans la soirée du 13 mai. Dans la nuit, dès son investiture, Pierre Pflimlin les lui avait confirmés.
    4 Cette jeune femme, officier de l'armée de l'air, profitait des rotations d'avions militaires entre la métropole et l'Algérie qui allaient chercher des blessés, pour transmettre oralement des informations entre l'antenne gaulliste de Paris et celle d'Alger. Peu après l'installation du Général à Matignon, elle entra à son service de presse. En janvier 1959, elle devenait attaché de presse du Premier ministre Michel Debré, avant d'assurer les mêmes fonctions auprès de moi à partir d'avril 1962.
    5 Proche collaborateur de Michel Debré, ancien secrétaire administratif du RPF, député UNR de la Seine, député à l'Assemblée parlementaire européenne et plus tard, par deux fois, ministre du Général.
    6 Le général Dulac, chef d'état-major du commandant supérieur inter-armées en Algérie, était allé rendre visite au général de Gaulle à Colombey fin mai, pour obtenir confirmation des messages adressés par les gaullistes au général Salan.

Chapitre 16
    «LE COMTE DE PARIS A DONNÉ UN COUP DE MAIN À LA FRANCE»
    Après le Conseil des ministres du 4 juillet 1962, qui suit l'indépendance de l'Algérie 1 , le Général, soulagé, me dit:
    «L'important, c'est que, pendant les opérations de vote, il n'y a pas eu de combats; il n'y a même pas eu de désordres; l'ordre public n'a jamais été troublé. C'est ce qu'il faut retenir de toute cette triste histoire. C'est un signe. S'il se confirme, vous allez voir que les Européens qui se sont précipités en France devraient pouvoir retourner. »
    Devant le Conseil, il est fort prudent. Devant moi, il l'est un peu moins: il exprime l'espoir auquel il s'accroche.
    Après un silence, il ajoute:
    « Enfin, ça a été dur, mais nous avons fini par y arriver.
    AP. — Quand même, tout en vous réjouissant d'avoir mis un terme au conflit, vous avez dû être peiné d'amener nos couleurs.
    GdG. — Naturellement, que j'ai été peiné! Mais il faut toujours voir où est l'essentiel pour la France. L'essentiel, c'était de tirer le pays de ce guêpier, ce n'était pas de garder la souveraineté sur des djebels et sur des sables.
    AP. — C'est exactement ce que disait le comte de Paris dans son Bulletin. Il vous a quand même donné un coup de main!
    GdG. — Il a donné un coup de main à la France. Il a placé le débat à sa véritable hauteur. Plus tard, on se rendra peut-être compte que le plus grand de tous les services que j'ai pu rendre au pays, ce fut de détacher l'Algérie de la France; et que de tous, c'est celui qui m'aura été le plus douloureux. Avec le recul, on comprendra que ce cancer allait nous emporter. On reconnaîtra que "l'intégration", la faculté donnée à dix millions d'Arabes, qui deviendraient vingt, puis quarante, de s'installer en France comme chez eux, c'était la fin de la France. Le comte de Paris l'a compris tout de suite et a agi en conséquence. Pourtant, à lui aussi, encore plus qu'à vous et à moi, ça devait faire du chagrin, de voir disparaître les drapeaux que son propre trisaïeul 2 avait plantés sur cette terre.
    «Nous avions contre nous les petites cervelles qui répétaient des slogans imbéciles en s'attachant à des apparences juridiques: "Les départements algériens font partie intégrante du territoire national au même titre que les départements bretons"... "Les Algériens sont aussi français que les Auvergnats"... "Si nous accordons l'indépendance à l'Algérie, nous amputerons le territoire français des trois quarts"... "L'Algérie, c'est la France"... "Nous sommes l'Alsace-Lorraine"... Et autres niaiseries. Ensuite, nous avions contre nous ceux qui poussaient à l'abandon de l'Algérie par idéologie, parce qu'ils dénonçaient le colonialisme, le capitalisme, l'impérialisme. Les premiers me combattaient par passion française à courte vue. Les seconds me combattaient par passion anti-française.
    « Ceux qui, dans les élites ou soi-disant telles, ont compris que le patriotisme commandait de me soutenir, n'étaient pas foule. Le comte de Paris a été un des rares à le dire; et presque le seul à le dire si bien. C'est un patriote. Son Bulletin est intelligent et courageux. Ça n'est pas si fréquent. En général, les gens intelligents ne sont pas courageux et les gens courageux ne sont pas intelligents.
    AP. — Vous croyez que

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