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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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regard. Je ne l'ai jamais vu à ce point fasciné par un homme, si ce n'est par Malraux. Miracle de l'un, génie de l'autre.
    1 Autour de Mme de Gaulle : Mme Reiners (fille du Chancelier), M. et Mme Galichon, mon épouse, l'aide de camp. Couve et Joxe, qui ont assisté au déjeuner (où je n'étais pas), se sont éclipsés avant le dîner.
    2 La hiérarchie de la RTF, à laquelle j'ai transmis ce double souhait, a poussé les études de ce projet avec Guy Lux, inventeur d' « Intervilles ». En 1966, craignant que les matches uniquement franco-allemands ne réveillent des passions antagonistes, l'ORTF créera l'émission « Jeux sans frontières », en y associant d'autres pays d'Europe.
    3 Ville de Lombardie, proche du lac de Côme.

Chapitre 7
    « L'ALLEMAGNE A LA PSYCHOLOGIE D'UN PEUPLE PROTÉGÉ »
    La relation franco-allemande et les travaux de Bruxelles emmêlent leurs échéances. Celle du 31 décembre 1963 apparaît bien vite difficile à franchir : le nœud de la difficulté, c'est l'agriculture.

    Au Conseil du jeudi 14 novembre 1963, Maurice Herzog rend compte de la mise en place du tout nouvel Office franco-allemand pour la Jeunesse — cette création du traité :
    «Le gouvernement allemand est sensible aux pressions du Bundestag et veut mettre l'accent sur l'aspect européen du nouvel Office. Il a demandé qu'une part des crédits favorise des échanges avec de jeunes Européens, surtout de jeunes Anglais, histoire de compenser leur exclusion du Marché commun. J'ai cru devoir accepter le principe de quelques déplacements de Français et d'Allemands dans des pays européens autres que la France et l'Allemagne. »
    Le Général explose : « C' est une mauvaise plaisanterie ! C'est contraire au traité ! Ne réintroduisons pas l'Angleterre par ce biais ! Les Allemands, il faut les envoyer promener, ce ne sera pas la première fois dans l'Histoire.
    Herzog. — Donc, je reste ferme.
    GdG. — Naturellement ! Ou devenez-le, si vous ne l'avez pas été ! Il suffit de dire non, il suffit de ne pas se coucher. C'est quand même moins difficile que de monter sur l'Himalaya ! »
    Herzog propose de nommer François Altmayer secrétaire général de l'Office franco-allemand de la jeunesse. « II a été déporté en Allemagne. »
    GdG (impitoyable) : « Les Allemands, il connaît. »

    Après le Conseil, il me dit : « Il est bien, cet Altmayer. Il a su tourner la page... En somme, c'est ce que nous faisons. »

    « Si le traité de Rome est transgressé, nous ne nous en embarrasserons plus »
    Salon doré, 20 novembre 1963.
    AP : « Passera-t-on le cap du 31 décembre à Bruxelles ?
    GdG. — Il faudra bien. Ce sera difficile d'aboutir à un accord,mais on devrait y arriver, sinon au 31 décembre, du moins au début de janvier. On arrêtera la pendule.
    AP. — Des journalistes assurent que vous n'attachez aucune importance à vos propos du 31 juillet dernier — ce qu'ils appellent votre "ultimatum" à nos partenaires du Marché commun. Pour qu'il y ait ultimatum, il faudrait qu'existe pour la France un projet de rechange, et ils n'en croient rien...
    GdG. — Mais si ! Il ne faut jamais se laisser acculer à une situation où on n'a pas de solution de rechange ! Il y a déjà un projet de rechange tout trouvé, au cas où nos partenaires refuseraient décidément le Marché commun agricole. C'est que l'on maintienne, sous forme de traité de commerce, ce qui est acquis dans le Marché commun, et que l'on continue dans la même voie, par des traités de commerce bilatéraux ou multilatéraux. Ces traités, nous les négocierions durement, dans l'optique de nos seuls intérêts qui, d'ailleurs, dans une large mesure, peuvent correspondre aux intérêts de l'Europe. Si le traité de Rome est transgressé, pourquoi voulez-vous que nous nous emprisonnions dans ses règles ? Nous ne nous en embarrasserons plus. (Il n'a pas bronché en prononçant ces syllabes, ce qui n'est pas facile.)

    « Erhard, je ne lui demande pas de choisir entre la France et l'Amérique »
    AP. — Pensez-vous que le Chancelier Erhard soit prêt à soutenir fermement l'alliance privilégiée franco-allemande ?
    GdG. — Pourquoi pas ? Il ne peut guère se permettre de la rompre. Bon gré, mal gré, il faut qu'il aille de l'avant. Le peuple allemand ne lui pardonnerait pas de trahir ce grand élan qui le pousse vers la réconciliation franco-allemande. Mais il est possible qu'il n'y mette pas autant de dynamisme qu'Adenauer.
    AP. —

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