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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Mémoire, inventé par Henri de France.
    4 Les ingénieurs allemands l'appellent plaisamment Never Twice Same Colour (Jamais deux fois la même couleur).
    5 Le métro de Montréal a été construit de 1962 à 1966.
    6 La société Berliet vient de signer un contrat et vendra 10 000 camions en Chine entre 1965 et 1972.
    7 Cette « définition » française de la télévision, autre invention d'Henri de France, était plus fidèle que la définition allemande (625 lignes) ou anglaise (450 lignes). Mais, l'exemple de la France n'ayant pas été imité, elle-même a dû se rallier au 625 lignes.

Chapitre 14
    «NOUS TOUCHONS LÀ LES DIVIDENDES DE NOTRE INDÉPENDANCE»
    Salon doré, lundi 4 janvier 1965. J'ai demandé une audience spéciale au Général avant de partir jeudi pour Moscou.
    GdG : « Votre voyage tombe au bon moment. Kossyguine a convoqué Baudet et nous fait des ouvertures tous azimuts 1 .
    « Cette affaire de la télévision en couleurs peut jouer un rôle pionnier. C'est l'affaire de la Force multilatérale en petit : si le procédé américain triomphe, la colonisation américaine va encore progresser en Europe. Vinogradov m'a dit, le 1 er janvier : "Peut-être va-t-on réussir à faire quelque chose entre nos deux pays pour la télévision en couleurs." Je lui en avais déjà parlé à l'automne à Rambouillet quand il était venu chasser. Alors, je lui ai dit : "Autant vaut que ce soit un procédé européen qui triomphe. Si ce sont les Américains qui gagnent, ça ne nous arrange, ni vous les Russes, ni nous les Français." Et il en a convenu. Si le procédé français s'impose, ou encore un procédé franco-russe, ce sera toujours un procédé européen.

    Le surlendemain, 6 janvier, je précise au Général : « D'après ce que nous téléphonent les techniciens de l'ORTF, qui m'ont précédé à Moscou, ça ne se présente pas bien. Les techniciens soviétiques sont très impressionnés par la puissance américaine. J'ai l'impression que la seule façon de déboucher, ce serait de montrer aux Soviétiques que cette affaier constitue une amorce pour une coopération franco-soviétique très étendue.
    GdG. — Mais ils vont peut-être essayer aussi de faire de la coopération bilatérale avec les Américains ?
    AP. — C'est plus difficile, les Américains ont tout et n'ont besoin de rien. »

    « On lui avait fait une démonstration ? »
    Salon doré, mardi 12 janvier 1965. Le Général me reçoit dès mon retour de Moscou:
    GdG: « Il faisait froid, à Moscou ? J'ai vu les télégrammes de Baudet sur vos conversations. Ça s'est bien passé ?Alors, vous avezvu Kossyguine ? Il a dit : "Je veux voir M. Peyrefitte" ? (Derrière le détail des gestes diplomatiques, il est soucieux de lire les signes.)
    AP. — Exactement. C'est lui qui a pris l'initiative.
    GdG. — Vous n'aviez pas demandé d'audience ?
    AP. — Non, je ne voulais pas être demandeur.
    GdG. — C'est au Kremlin qu'il vous a reçu ?
    AP. — Oui, dans le bureau qui était celui de Khrouchtchev.
    GdG (soudain curieux — pense-t-il au décor de son entretien avec Staline ?). — Comment c'est, ce bureau ?
    AP. — Une grande salle peinte en jaune, avec du mobilier Chippendale inélégant ; au mur, des portraits de Marx, Engels, Lénine, Staline ; une vaste table de bois clair couverte de sous-main, de crayons, de bouteilles d'eau gazeuse ; par la fenêtre, on aperçoit les bulbes d'or des églises du Kremlin.
    GdG. — Alors, qu'est-ce qu'il vous a dit, Kossyguine ?
    AP. — Il a tout de suite mis la conversation sur la télévision en couleurs, qui leur paraît une affaire très importante par ses prolongements techniques, commerciaux, industriels, politiques. C'est le cadeau qu'ils voudraient faire aux peuples de l'Union soviétique en octobre 1967 pour l'anniversaire de la révolution d'Octobre.
    GdG. — On lui avait fait une démonstration ?
    AP. — Il l'avait vue lui-même au domicile de Brejnev, chez qui on avait installé un récepteur.
    GdG. — Ils ont vu l'expérience ensemble ?
    AP. — Oui. Nous avions emporté dans nos bagages un certain nombre d'appareils qui ont été installés chez nos principaux interlocuteurs. On en avait prévu un pour l'ambassade de France. Au dernier moment, les Soviétiques ont demandé à l'ambassadeur de se priver du sien, de manière qu'une haute autorité soviétique puisse en bénéficier. C'était Brejnev, avec Kossyguine.

    « Comme si c'était un pays sous-développé ? »
    GdG. — Et

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