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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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déclinons cette offre généreuse, c'est notre affaire. Ce n'est pas une raison pour eux d'être hostiles. Si nous reconnaissons la Chine communiste, c'est notre affaire. Nous les aurons prévenus. Nous ne sommes pas obligés de leur demander la permission. Quand ils ont monté un débarquement à Cuba et que, maintenant, ils trafiquent avec Khrouchtchev, eh bien, ils ne nous ont pas demandé la permission ? Et ainsi de suite, n'est-ce pas ?
    AP. — Vous comptez le dire dans votre conférence de presse ?
    GdG. — Non. Il ne sert à rien d'envenimer les choses. »
    Le Général est bien en selle sur son « dada ». Il aime le chevaucher, mais il reste maître des allures. Comme il a l'intention d'aller loin, il sait ménager sa monture.
    1 Sir Alec Douglas Home était lord Home avant de résigner sa pairie pour briguer un siège à la Chambre des Communes, passage obligé pour devenir ministre.
    2 Chancelier fédéral d'Allemagne, successeur d'Adenauer.
    3 Finalement, Nixon, candidat républicain contre Kennedy en 1960, ne sera pas candidat en novembre 1964 contre Johnson ; il laissera passer un tour, et battra Humphrey en 1968.
    4 Le Général pense encore que Nixon sera candidat (cf. note, p. 47).

Chapitre 8
    «IL FAUT QUE LES AMÉRICAINS S'EN AILLENT»
    Salon doré, 3 juin 1964.
    AP : « Qu'est-ce que vient faire George Ball ?
    GdG. — Je ne sais pas. En ce moment-ci, je suis assailli de messages de Johnson. Il m'a envoyé, mais ne le dites pas, Anderson 1 l'autre jour en catimini. Il m'envoie maintenant George Ball à grand renfort de trompes. Il est ficelle, Johnson. Comme il n'a pas pu me faire venir à Washington, il essaie de m'entreprendre. Il me fait de bonnes manières. »

    « J'aurais foutu ce gouvernement au clou »
    Salon doré, 17 juin 1964.
    AP : « C'est bizarre, qu'on ait fait sortir — en même temps que Johnson vous envoie ses messages affectueux — les lettres, insultantes pour vous, de Roosevelt à Churchill.
    GdG. — Oh ! Il ne doit y être pour rien. Ça doit être automatique. Vous savez que le statut du Département d'État, c'est de rendre les archives publiques au bout de vingt ans.
    AP. — Quand même, ça se retourne contre les démocrates, ça prouve que Roosevelt, leur idole, n'avait rien compris.
    GdG. — Roosevelt avait très bien compris. Seulement, c'était un type qui voulait dominer l'univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l'embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. Il pensait que le jour où les Américains auraient débarqué en France, si le Maréchal était encore là, il n'aurait rien à leur refuser ; ce qui était bien vrai. Ensuite, Vichy étant devenu vraiment impossible, il a laissé tomber Vichy. Il a essayé de se rattraper sur Giraud. Puis, voyant que ça ne donnait rien, il a essayé de se rabattre sur Herriot. Il a même tenté de fabriquer un gouvernement à Paris au moment où j'allais y entrer, avec Laval, Herriot. Tout ça a été manigancé en liaison avec Abetz 2 , et avec le frère de Dulles, qui était à Genève pour le compte de la CIA (il prononce à la française).
    AP. — Allen Dulles.
    GdG. — Oui, c'est ça. D'abord moi, en arrivant à Paris, j'aurais foutu ce gouvernement au clou. (Ai-je mal entendu ? il aurait dû dire au trou — le mont-de-piété n'est pas la place d'un gouvernement, même comme celui-là !) Vous pensez, à l'époque, Herriot, Laval et Abetz, ça ne pesait pas lourd. Tous au clou ! (Il dit bien au clou.) Mais Roosevelt se figurait qu'Herriot assurerait la continuité avec la III e et Laval avec Vichy, et que tout ça allait apparaître comme la République. Seulement, Hitler, ça l'a exaspéré quand il a su ça. Il a dit : "De quoi, de quoi ? Laval, Herriot, et tous ceux-là ?" Alors, il a fait savoir à Laval de s'en aller à Sigmaringen, il l'a fait dire aussi au Maréchal, il a désavoué Abetz, il a fait remettre Herriot dans sa prison. Il a tout nettoyé.
    « Seulement, Bohlen se comporte envers moi comme Roosevelt il y a vingt ans. Il reçoit en permanence des députés, des sénateurs, des journalistes, et il les monte contre nous. Je n'en ignore rien. Ils font tous ça, les Américains.

    « Churchill piquait une lèche éhontée à Roosevelt »
    « Roosevelt, c'était pareil, il ne traitait qu'avec des gens qui étaient mes ennemis. Il avait autour de lui, à Washington, des types comme Chautemps.
    AP. — Et Saint-John Perse.
    GdG. — Oui, Léger qui avait

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