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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Une armée capable d'intervenir partout »
    Salon doré, 25 novembre 1964.
    AP : « La loi-programme militaire va bientôt venir devant le Parlement. On s'étonne que vous ayez précipité les choses.
    GdG. — Inutile de traîner ! Il faut que la France marque sa volonté. La loi une fois votée, le fait est accompli.
    AP. — Et une procédure plus solennelle, un référendum ?
    GdG. — Pour le moment, ça ne me paraît pas nécessaire. Si nous nous trouvions dans des embarras, sous une pression anglo-saxonne puissante, alors oui. Mais ils ne sont pas en état de nous mettre des bâtons dans les roues. Ni les étrangers. Ni le parti de l'étranger, c'est-à-dire tous sauf l'UNR. »
    Il se cale sur son fauteuil, la tête rejetée en arrière, les bras sur les accoudoirs : « Quand on veut une chose, il faut s'en donner les moyens. Nous allons échapper à l' annualité budgétaire, qui a fait que nous avons toujours été en retard. Nos forces vont se trouver dotées d'un armement qui sera, et pourra se maintenir, au niveau des derniers progrès. Ça ne leur était jamais arrivé en un demi-siècle. Nous allons avoir en cinq ans une armée moderne, technique, scientifique, adaptée à nos besoins et à nos moyens. Une armée capable d'intervenir partout. Une armée qui nous permettra de mener une politique de défense mondiale et une politique étrangère mondiale. Une armée digne de la France. »
    LES SÉQUELLES ALGÉRIENNES
    1 Il est paradoxal que ce rôle éducateur et intégrateur de l'armée soit abandonné au moment où le chômage et les difficultés de l'intégration des jeunes immigrés atteignent un seuil critique (1997).

Chapitre 8
    « IL Y A ENCORE QUELQUES FOUS, IL N'Y A PLUS DE FOLIE COLLECTIVE »
    Avant le Conseil du 28 novembre 1962, Foyer 1 me raconte comment le Général lui a signifié la grâce du général Jouhaud, après l'avoir fait attendre cinq mois. Foyer, bravant la colère du Général en compagnie de Pompidou, avait ménagé un délai, pendant lequel Jouhaud s'était résolu à commander à l'OAS de cesser le combat ; ce qui interdisait à de Gaulle d'envoyer Jouhaud devant le peloton.
    Mais le Général s'était contenté de suspendre l'exécution 2 . Il avait gardé sous le coude le décret de grâce. C'est seulement à la sortie du dernier Conseil que le Général, ayant emmené Foyer dans son bureau, lui a tendu le texte : « Voilà, j' ai signé ce décret, ça vous ennuiera probablement, je crois me souvenir que vous vous étiez opposé à cette grâce. »
    Foyer me raconte cette histoire avec jubilation : « La mauvaise foi du Général m'émerveille ! » Attitude fréquente chez les proches du Général. Ils racontent ses roublardises avec une satisfaction que seuls se permettent ceux qui sont convaincus de sa grandeur.
    Est-ce vraiment de la mauvaise foi ? N'est-ce pas plutôt une forme subtile de remerciement ? En intervertissant ironiquement les positions, le Général reconnaît que Foyer était en désaccord avec lui — et que ce désaccord a abouti à la bonne décision.

    « Tant qu'il y aura des crimes, il faudra qu'il y ait des châtiments »
    Salon doré, 19 décembre 1962. Je questionne le Général sur le prochain procès des conjurés du Petit-Clamart 3 :
    GdG : « Les juges peuvent se tromper. Ils peuvent être aveuglés par des idées préconçues, par des préjugés de caste. Un tribunal militaire a bien condamné Dreyfus, et Weygand continuait mordicus à le croire coupable. Quand des militaires se persuadent de la culpabilitéde Dreyfus des décennies après sa réhabilitation, c'est la meilleure preuve que ce sont des crétins. Des crétins, il y en a partout, même dans les tribunaux. C'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait des avocats, qui puissent assurer une bonne défense (il appuie), une vraie défense. Il faut qu'il y ait des garanties. Il faut qu'il y ait des voies de recours. Mais il faut bien qu'il y ait des juges, des tribunaux, des prisons, des gens pour prononcer des peines et des gens pour les exécuter. Tant qu'il y aura des crimes, il faudra des châtiments. »

    « Si les officiers se mettent à dévaliser les bijouteries... »
    Au Conseil du 3 janvier 1963, Frey fait une communication sur la subversion : « La lutte contre la subversion a marqué des points. Pourtant, la subversion a progressé aussi : 14 000 attentats par explosifs, plusieurs centaines de blessés, 28 morts, sans compter l'attentat sur le Strasbourg-Paris.
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