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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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adopter.
    Pompidou. — Ils disaient : "Ah ! Si vous saviez ce que c'est ! " GdG. — J'ai été frappé de leur acharnement. Et les voilà aujourd'hui qui s'élèvent contre les mesures qu'ils ont exigées et qui nous ont permis de nous arracher au marasme de la IV e . »
    Puis il conclut :
    « La session a été satisfaisante. Cela tient au fait que la source du pouvoir n'est plus désormais le Parlement. La question est de savoir si cette disposition essentielle de la Constitution se maintiendra.
    « Si le Parlement veut redevenir la source du pouvoir, cela recommencera comme avant et on retombera dans la gabegie. La source du pouvoir, c'est le peuple, qui exprime sa volonté par le choix du Président. Une fois le Président choisi, l'État est fermement établi sur ses bases. »

    « Il n'y a que des dictatures, ou des poupées de son »
    Après le Conseil, le Général se laisse aller d'autant plus librement à son euphorie qu'il m'a demandé de ne pas en faire état :
    GdG : « Regardez partout, en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, dans le monde, il n'y a guère en ce moment qu'un gouvernement qui tienne bon et assure toutes les libertés. C'est nous. Voyez parmi les puissances : il n'y a que des dictatures, ou des poupées de son. »
    Le Général ne cessa d'être débordant d'optimisme jusqu'en novembre 1965, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle. À la longue, n' avait-il pas été excédé par le perpétuel pessimisme de Michel Debré ? S'il n'avait pas été à ce point rempli de confiance en la France, en son régime et en lui-même, aurait-il eu l'énergie d'entreprendre tant de projets ?
    1 La IV e République.
    2 Ce qui, dans cet entretien et d'autres de 1964 ou 1965, se rapporte à cette double réforme, du Sénat et des régions, sera publié dans le tome III, puisque c'est en 1969 que se situe son aboutissement dramatique.
    3 Les institutions de la Rome républicaine prévoyaient, quand le salut public en dépendait, de remplacer le mandat annuel des deux consuls, par le mandat semestriel d'un « dictateur ». De Gaulle pense ici à l'article 16.
    4 Quelques décrets seront en effet signés « à bord du Colbert », en septembre et octobre 1964.
    5 La première était en février, à l'occasion d'un projet de voyage à Moscou (voir p. 546) ; la deuxième, en avril, dans une conversation sur l'ORTF (voir p. 174).

Chapitre 12
    « LE POUVOIR NE DOIT DÉPENDRE D'AUCUN PARTI, Y COMPRIS CELUI QUI SE RÉCLAME DE MOI »
    Le 10 mars 1965, en Conseil, le Général avait fait une allusion peu enthousiaste à un discours de Roger Frey 1 prônant un parti gaulliste fort, sur lequel aurait reposé la République.

    Après le Conseil :
    AP : « Je ne vais pas revenir, bien entendu, sur votre mise au point à propos du discours de Roger Frey.
    GdG. — Ah non ! C'était pour le Conseil.
    AP. — Vous estimez que le pouvoir ne doit dépendre ni de l'Assemblée ni d'un parti ?
    GdG. — Le pouvoir en France ne doit dépendre d'aucun parti, y compris celui qui se réclame de moi. »
    23 mai 1965, dans le train de La Flèche à Paris. Le Général revient sur le rôle des partis. Sans que j'aie besoin de le relancer, il déroule son panorama historique :
    « La dépendance à l'égard des partis, c'est relativement récent dans notre histoire politique. Nous n'avions jamais cru en France, sauf à partir de la III e , que le pouvoir procédait des partis.
    « Le pouvoir a procédé d'abord, pendant des siècles, du Roi : " au nom du Roi, etc." Bon. Ensuite, le pouvoir, sous la Révolution, a procédé soi-disant du peuple, qui alors s'exprimait par les sections, par l'émeute, etc., et il y avait, naturellement, des organismes politiques, qui s' appelaient " les Jacobins ", " les Girondins ", qui exerçaient le despotisme au nom du peuple. On utilisait les partis, mais les instruments d'action étaient, en réalité, des dictatures, celle Danton, puis de Robespierre. La Révolution, ce n'était pas le régime des partis. Il n'y a jamais eu une majorité à la Convention. Et le jour où elle s'est faite, la majorité, ç'a été pour abdiquer.
    « Après ça, est venu Napoléon, qui n'a pas gouverné avec les partis ! Et puis, il y a eu la Restauration et la monarchie de Juillet, qui se trouvaient en porte à faux, parce qu'elles n'étaient pas assez fortes dans le peuple pour gouverner sans les partis. Les partis se sont constitués et ont paralysé le gouvernement dans les assemblées.

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