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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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par Jacques Chaban-Delmas en 1970 pour appliquer cette loi dans son esprit, puis l'éclatement de l'ORTF en sept sociétés en 1974, puis surtout la multiplication des chaînes privées après 1986, ont poursuivi l'action dans le même sens. Pourtant, des journalistes, qui devaient porter à l'époque des barboteuses, racontent que c'est dans ces années-là que le pouvoir a asservi la radio et la télévision...
    1 Journaliste de la télévision très connu.
    2 Président du Conseil constitutionnel, ancien conseiller d'État, ambassadeur et député.
    3 Membre du Conseil constitutionnel.
    4 Comme je l'ai ressenti en février (cf. p. 560).
    5 Coco, dans la bouche du Général, est ambivalent. Il signifie tantôt, péjorativement : individu (comme lascar), tantôt : communiste. Il devait s'agir ici de la première acception, encore que nombre de ces « lascars » fussent aussi communistes...
    6 Cette fois, ce ne peut être que la seconde acception.
    7 Le premier président, Wladimir d'Ormesson, a été élu à l'unanimité.

Chapitre 16
    « VOS TYPES NE S'INTÉRESSENT QU'À CE QUI CHOQUE ET À CE QUI EST MOCHE »
    Salon doré, 18 décembre 1963. Le Général rêve tout haut devant moi à ce que pourrait faire la télévision pour « élever l'esprit public ».
    « Vous savez, la télévision, c'est la meilleure et la pire des choses. Ben Gourion m'a dit qu'il s'était d'abord opposé à ce que la télévision s'installe en Israël. Il sentait qu'elle risquait de distraire ses compatriotes de la construction de leur État. Alors qu'il fallait transformer le désert en oasis, s'engager dans des kibboutz ou dans l'armée, la télévision aurait incité à l'amusement, à l' amollissement, à la paresse. Puis il a fini par se laisser convaincre qu'elle pouvait être utile pour donner une langue et une culture communes à des Juifs qui venaient de partout. Tant qu'il y a tenu la main, elle a joué ce rôle. Mais elle a échappé de plus en plus à l'État. Elle s'est mise à la galéjade, à la gaudriole, à la critique pour la critique. »

    « C'est triste, on ne peut rien faire dans ce pays »
    Pourtant, le Général aime les choses simples et saines : les films, les jeux, les matches de foot ou de boxe. Il m'a demandé plusieurs fois pourquoi on ne retransmettait pas en direct les spectacles de l'Opéra ou de la Comédie-Française.
    AP : « Les réalisateurs ne veulent pas de ces spectacles où l'on se passerait d'eux. Et les auteurs dramatiques ou les directeurs de théâtre ont peur de voir fuir les spectateurs.
    GdG. — Quand un spectacle est à bout de souffle, qu' est-ce que ça peut leur faire, quitte à diminuer le prix des places ou même à rendre le spectacle gratuit ?
    AP. — On me dit que c'est incompatible avec la qualité de la retransmission. Ce ne sont sans doute que des prétextes. La télévision soviétique pratique ainsi au Bolchoï ; mais nos syndicats communistes sont les plus acharnés contre cette idée.
    GdG. — C'est triste, on ne peut rien faire dans ce pays.
    AP. — Si, j'espère que nous arriverons à quelque chose : un réalisateur, Sabbagh, étudie comment monter un spectacle où une troupe viendrait jouer sur un plateau de la télévision le spectacle qu'elle aura épuisé en salle » 1 .
    Salon doré, 28 octobre 1964.
    GdG : « Il faut mettre la publicité à la télévision, à la fois la télévision nationale et les émissions régionales. J'en ai parlé au Premier ministre. Il n'y est pas opposé, naturellement. Il dit seulement que le moment ne s'y prête pas. Il est ennuyé de contrer Match et de contrer la presse de province. Il voudrait reporter cela après les élections municipales de mars prochain. Mais quant à la décision de principe, elle est prise. Il faut y aller.
    AP. — Il faudra une loi pour faire sauter le verrou de l'amendement Diligent 2 . Et on ne pourra pas non plus la faire voter à la veille de l'élection présidentielle.
    GdG. — Oh ! l'élection présidentielle, ça n'a pas de rapport, ça ne se jouera pas là-dessus.
    (Il aurait pu faire la même objection sur les municipales mais, pour ces élections-là, il laisse le soin de l'appréciation au Premier ministre.)
    AP. — La presse sera furieuse et ne nous fera pas de cadeaux.
    GdG. — De toute façon, elle n'en fera pas. Mais que voulez-vous qu'elle fasse ? Elle ne pourra pas empêcher que les candidats se présentent et que le peuple les juge... »

    « Si ça vous fait plaisir... »
    Au Conseil

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