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C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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doute – au moins – existe. Le certain, c’est qu’on a fait mourir ces deux hommes sans posséder de preuves absolues de leur culpabilité. Mais aujourd’hui ?
    Aujourd’hui, il faut se reporter à une admirable enquête, modèle de science et d’objectivité effectuée par l’écrivain américain Francis Russell. Patiemment, Russell a repris toutes les phases de l’instruction et du procès. Il a scruté chaque déposition, qu’elle fut favorable ou défavorable. Il a interrogé les témoins survivants. Il a examiné chaque pièce d’archives. Ses conclusions ? Russell se déclare certain de l’innocence totale de Vanzetti. En revanche, il exprime des doutes raisonnés sur le cas de Sacco. Il cite les propos du leader anarchiste Carlo Tresca qui, peu avant sa mort, avoua :
    — Sacco était coupable, mais Vanzetti ne l’était pas.
    Surtout, il fait état de la contre-expertise effectuée, le 11 octobre 1961, par Jack Weller et le colonel Frank Jury. En 1961, on disposait de méthodes nouvelles qui permettaient de parvenir à des résultats beaucoup plus précis que ceux obtenus par les experts du procès. Weller et Jury ont été formels : la douille de la balle mortelle était sans aucun doute sortie du pistolet de Sacco .
    Ceux qui se sont battus pour défendre Sacco et Vanzetti n’accepteront pas sans amertume une telle affirmation. Cette amertume, Francis Russell l’a partagée. Il confie dans son livre avoir commencé son enquête avec la certitude que les deux Italiens étaient innocents. Au long de son travail, cette conviction s’est modifiée.
    D’un seul coup, l’intérêt se porte sur l’un des deux condamnés : Vanzetti. Rappelons que, sur la chaise électrique, il est le seul à avoir affirmé son innocence. Sacco a préféré proclamer sa foi en l’anarchie. Nous savons aussi que la défense a envisagé de dissocier les cas de Sacco et de Vanzetti. Si l’on reconnaissait la culpabilité de Sacco, on sauvait Vanzetti. Catégoriquement, Vanzetti s’est refusé à cette discrimination. Parce qu’il était l’ami de Sacco. Parce que sa solidarité avec lui était absolue. Indiscutable, la noblesse de son attitude.
    Et Sacco ? Il n’était pas de la même trempe que Vanzetti. Alors que ce dernier répudiait toute violence, Sacco s’y livrait volontiers. Quand il parla dans l’enceinte du tribunal, il n’était pas moins sincère. Comme le dit Francis Russell, « il est possible que Sacco se soit tenu pour innocent, au sens où il croyait servir une cause supérieure à lui-même ». Sacco était un fanatique. Rien n’aurait pu entamer sa foi ni sa volonté. Il aurait pu sauver Vanzetti en s’avouant seul coupable. Il ne l’a pas fait.

XI

Tout Ankh Amon : découverte d’un trésor
    26 novembre 1922
    Le 26 novembre 1922, au fond d’un couloir que des fellahs viennent à peine de déblayer, trois hommes et une jeune fille, au comble de l’émotion, contemplent une porte fermée par plusieurs sceaux. Pour ces archéologues rompus à la connaissance de l’Egypte ancienne, aucun doute ne peut exister : ce sont ceux d’un pharaon de la XVIII e dynastie. Il a régné vers 1354 avant Jésus-Christ.
    Son nom ? Tout Ankh Amon.
    Bientôt l’annonce de la plus prodigieuse découverte archéologique du XX e siècle va courir le monde. On apprendra que lord Carnarvon, un mécène britannique, et Howard Carter, un archéologue, ont, dans la vallée des Rois, exhumé un trésor dont il n’existe aucun exemple. Certes, jusque-là, on a retrouvé un grand nombre de sépultures de pharaons : presque toutes, elles avaient été pillées et vidées de leur contenu.
    La tombe de Tout Ankh Amon, elle, est intacte.
     
    À la mi-mars 1923, lord Carnarvon fut piqué par un moustique. Très vite, la fièvre monta. Ses médecins lui conseillèrent de gagner Le Caire où assurément il serait mieux soigné. L’état du mécène s’aggravait de jour en jour. Par télégraphe, on fit appeler son fils, officier dans l’armée des Indes. Quand lord Porchester arriva au Caire, on lui annonça que son père était perdu. En toute lucidité, celui-ci avait dit :
    — C’est fini. J’ai entendu l’appel et je me prépare.
    On révéla aussi à lord Porchester que, lors de l’entrée dans la tombe, un fellah avait prédit :
    — Ces hommes vont découvrir de l’or mais aussi la mort.
    Lord Camarvon rendit l’âme le 5 avril, à 1 h 55 du matin.
    À ce moment précis, les

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