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C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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regardent à l’intérieur. Ils aperçoivent alors le début d’un couloir en pente, « de la même largeur que l’escalier d’entrée et d’une hauteur de deux mètres environ ». Comme Carter l’avait déjà constaté par le trou pratiqué sous le linteau, une masse de terre et de pierres bouche complètement le couloir. Carter donne aussitôt l’ordre de la dégager. Les ouvriers remontent de pleins paniers de tessons de poteries, de jarres en albâtre brisées ou entières, de vases peints, des objets de toute sorte et notamment des outres qui avaient dû servir à contenir l’eau nécessaire au plâtrage de la porte. Tous en tombent d’accord : voilà la preuve que la tombe a déjà été ouverte.
    Va-t-on se trouver une fois de plus dans une tombe vidée de ses trésors ?
    La nuit tombe. On a presque déblayé le couloir. Rien n’indique l’existence d’une seconde porte ou d’une chambre funéraire.
    26 novembre , « Le plus beau jour de ma vie », écrira Carter. On continue à déblayer. Au milieu de l’après-midi, à dix mètres de la première porte, se découvre une seconde porte, presque semblable à la première. Des sceaux : ceux de Tout Ankh Amon. Des marques très claires démontrent une fois encore que cette porte a déjà été forcée. Carnarvon, Carter et Callender se convainquent peu à peu qu’il ne s’agit pas réellement d’une tombe mais d’une cachette où, après le pillage, on a pu porter une momie et des objets sauvegardés.
    Voici entièrement dégagée la seconde porte. Callender tend à Carter une barre de fer. Howard tremble un peu – il le confiera – lorsqu’il pratique, dans le coin supérieur gauche, une petite ouverture. Il allume une bougie, approche la flamme de l’ouverture. Il veut savoir si un gaz dangereux n’emplit pas la salle. La flamme résiste vaillamment à cette épreuve. Carter, en se servant de la barre de fer, agrandit le trou. Il va pouvoir plonger son regard à l’intérieur.
    « D’abord, je ne vis rien ; l’air chaud qui s’échappait de la chambre faisait clignoter la flamme de la bougie. Puis à mesure que mes yeux s’accoutumaient à l’obscurité, des formes se dessinèrent lentement : d’étranges animaux, des statues et partout le scintillement de l’or. Pendant quelques secondes – qui durent sembler une éternité à mes compagnons – je restai muet de stupeur. Et lorsque lord Carnarvon demanda enfin : “Vous voyez quelque chose ? ”, je ne pus que répondre : “Oui, des merveilles ! ” Alors j’élargis encore l’ouverture pour que nous puissions voir tous les deux. »
    Par le trou, Carter introduit alors une torche électrique. Spectacle bouleversant ! Ce qui apparaît devant eux, c’est une salle entière remplie d’objets tantôt familiers aux archéologues, tantôt inconnus, empilés les uns sur les autres en quantité invraisemblable. « D’abord, juste en face de nous (nous avions enregistré leur présence dès le début sans vraiment y croire), se trouvaient trois grands lits funéraires dorés… Puis, sur la droite, deux statues attirèrent notre attention. Deux statues du roi, en bois, grandeur nature, se faisant face telles des sentinelles, habillées d’un pagne et de sandales d’or, armées d’une massue et d’une longue canne, portant au front le cobra sacré…»
    Et des centaines de coffres peints, de vases d’albâtre, de lits, de chaises admirablement sculptées. Et des cannes de toute taille. Et des boîtes. Et un trône en or. Et une profusion de chars démontés où l’or et les joyaux étincellent. Derrière, et semblant les regarder, une autre statue du roi.
    Un trésor sans égal en vérité. Mais aucun sarcophage. Nulle momie. Les trois archéologues voient renforcée leur conviction : il s’agit bien d’une cachette. La plus riche des cachettes, certes, mais rien d’autre.
    C’est alors – alors seulement – qu’ils discernent entre les deux sentinelles noires, une autre porte scellée .
    Dans l’instant, ils ont compris. La pièce qu’ils ont sous les yeux n’est qu’une antichambre. Au-delà de la porte scellée, on trouvera assurément une autre chambre. Plusieurs peut-être. Maintenant, ils n’en doutent plus : dans l’une de ces chambres, ils découvriront le pharaon.
    Récit de Carter  : « Nous en avions assez vu pour l’instant. Après avoir rebouché le trou, nous refermâmes la grille de bois qu’on avait placée sur la

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