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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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non pas deux mais « trois Noirs aux fenêtres du quatrième étage et la fenêtre entrouverte du cinquième étage, juste au-dessus d’eux ». Le cameraman Couch a vu – lui aussi – le fusil à la fenêtre :
    — Après le troisième coup de feu, Bob Jackson qui était, si je m’en souviens bien, placé à ma droite, a crié quelque chose dans ce genre : « Regardez à la fenêtre, là-haut ! Voilà le fusil ! » Je me rappelle avoir alors lancé un coup d’œil vers une fenêtre située tout à fait à droite de ce qui me parut être le cinquième ou le sixième étage, et avoir vu dépasser environ une trentaine de centimètres d’un fusil – le canon que l’on ramenait à l’intérieur.
    La femme du maire de Dallas, Mrs Earle Cabel, assise dans la voiture qui suivait celle du vice-président Johnson, a vu, à une fenêtre du cinquième étage « quelque chose qui faisait saillie », sans qu’elle pût préciser « s’il s’agissait d’un objet ou du bras de quelqu’un ».
    Deux fonctionnaires du comté de Dallas, James N. Crawford et Mary Ann Mitchell regardent passer le cortège. Au troisième coup de feu, Crawford lève la tête et voit « quelque chose bouger », à une fenêtre ouverte du cinquième étage du Depository , la seule ouverte. Il dit à Miss Mitchell que, « si c’étaient des coups de feu, ils avaient été tirés de cette fenêtre ». La Commission Warren lui demandera de décrire de façon plus précise « ce qu’il avait vu bouger ».
    — Cela devait être une silhouette, répondit-il, quelque chose comme la partie supérieure d’un corps humain, à partir de la taille ; mais le mouvement fut très rapide et plutôt indistinct et c’était de couleur très claire… Quand j’ai vu cela, j’ai immédiatement pensé que c’était une personne qui venait de se retirer de la fenêtre…
    Les Noirs aperçus à la fenêtre du quatrième étage ont témoigné, eux aussi ; il s’agit de James Jarman Jr, trente-quatre ans, emballeur, Bonnie Roy Williams, vingt ans, magasinier, et Harold Norman, vingt-six ans, chargé de « réunir les articles objets de commandes ». Ils ont affirmé avoir pensé que les coups de feu « venaient d’au-dessus d’eux ».
    — J’ai même remarqué, dit Norman, des bruits qui ressemblaient à ceux que pouvaient faire les douilles en tombant par terre et la culasse du fusil au moment de l’éjection.
    Williams déclare que « du ciment lui est tombé sur la tête ». Jarman se souvient de « tous les débris que Bonnie Roy avait reçus sur la tête ». Il avait alors constaté : « Ce coup de feu a peut-être bien été tiré de l’étage supérieur, au-dessus de nous. » Jarman atteste que Norman avait répondu : « Je crois que c’est vrai, car j’ai entendu le bruit de la culasse et celui de douilles tombant sur le plancher. »
    Lors de reconstitutions ultérieures, les 9 mai, 7 juin et 6 septembre 1964, les sept membres de la Commission Warren, placés dans la salle du Depository où se trouvaient les Noirs au moment de l’attentat, entendront nettement le bruit de douilles tombant sur le plancher de l’étage supérieur.
     
    Si l’on compare les témoignages relatifs à l’origine des coups de feu, on en vient aux déductions que voici :
    1° Une majorité substantielle de témoins estime que les coups de feu viennent de la butte.
    2° Aucun des témoins appartenant à cette majorité n’a vu quelque personne que ce soit tirer de cette butte. Tout au plus parle-t-on d’une fumée, d’un homme portant un étui qui aurait pu contenir un fusil et d’un homme s’enfuyant après l’attentat.
    3° Une faible minorité désigne le cinquième étage du Depository comme lieu d’origine des coups de feu.
    4° Les témoins de cette minorité ont vu , soit un homme en train de tirer, soit un fusil braqué sur le président.
    En résumé, les témoins de la majorité ont seulement ressenti l’ impression que les coups de feu venaient de la butte. Tandis que les témoins de la minorité sont à même de désigner un bâtiment, une fenêtre, un tireur, un fusil. Que la Commission Warren se soit ralliée plutôt aux témoignages de la minorité qu’à ceux de la majorité, voilà qui n’a rien pour étonner.
    Ce qui, en revanche, nous apparaît extrêmement critiquable, c’est que ce ralliement à la minorité a eu pour corollaire le rejet pur et simple des conséquences qui pouvaient être tirées

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