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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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cantine, s’éloigne de lui sans hâte. Le long d’un mur latéral de la cantine, est installée une machine débitant des boissons non alcoolisées. C’est vers cette direction que s’avance l’inconnu. De la porte de la cantine, Baker ordonne :
    — Vous, venez ici !
    Voyant que Baker ne le suit plus, Truly fait demi-tour et rejoint le policier au moment où, dans l’encadrement de la porte de la cantine, il menace un homme de son revolver. Ce dernier ne montre aucune émotion, ni même de surprise : « Il ne semblait pas excité, dira Truly, ou particulièrement effrayé, ou quoi que ce soit. Il était peut-être un peu saisi, comme je l’aurais été sans doute si quelqu’un m’avait interpellé. Mais je ne peux pas me rappeler un changement quelconque d’expression sur son visage. » L’homme est de taille moyenne, très mince. Ses cheveux et ses yeux sont noirs. Il obéit.
    — Connaissez-vous cet homme ? demande Baker à Truly.
    — Oui.
    Il explique qu’il s’agit de l’un des employés du Depository . Il s’appelle Lee Harvey Oswald. Pour Baker – inconsciemment – le meurtrier, si meurtrier il y a, doit être étranger au personnel du Depository . Il abandonne donc Oswald et, suivi cette fois de Truly, se précipite vers l’escalier. Ils grimpent jusqu’au toit qu’ils inspectent en détail. Sans résultat.
    Oswald – toujours avec la même tranquillité – est allé prendre au distributeur une bouteille de Coca-Cola. Il revient sur ses pas, traverse la grande salle du secrétariat, se dirige vers l’escalier. Il croise la directrice administrative du Depository , Mrs R.A. Reid, qui se souviendra de la bouteille pleine qu’il tient à la main. Elle s’écrie :
    — On a tiré sur le président ! Mais peut-être ne l’ont-ils pas atteint !
    Oswald, dira Mrs Reid, « grommela quelque chose d’indistinct ». Il continue son chemin, descend l’escalier, parvient à 12 h 33 à la porte de la façade, à peine trois minutes après le premier coup de feu. La police n’a pas encore bouclé le bâtiment. On entre, on sort, on se bouscule. L’allure et la démarche d’Oswald sont parfaitement normales. Quand il sort, personne ne le remarque.
    Tous ces gens qu’il croise, qui courent et qui crient, Oswald ne paraît même pas les voir. Il ne s’arrête pas, ne pose de question à personne. Il longe Elm Street, en direction de Murphy Street. Sept îlots d’immeubles plus loin, un autobus arrêté s’apprête à repartir. Oswald frappe à la porte et monte. L’autobus démarre.
     
    Quelques instants plus tard, la police fait irruption dans l’immeuble du Depository . Les témoignages de Brennan et de Euins, enregistrés immédiatement après l’assassinat, ont été aussitôt suivis d’effet. On fouille minutieusement l’immeuble. Vers 13 heures, le shérif-adjoint Luke Mooney pénètre dans une pièce de l’extrémité sud-est du cinquième étage : une réserve de livres encombrée de cartons pleins et vides. Il remarque une pile de cartons disposés – de façon insolite – devant la fenêtre. Il s’approche, inspecte la pièce avec une attention grandissante. Tout à coup – à 13 h 12 – il aperçoit à terre, près de la fenêtre, trois douilles vides. Sur-le-champ, il fait avertir le capitaine J.W. Fritz, chef de bureau des homicides du département de la police de Dallas, qui donne des instructions formelles pour que rien ne soit « touché ni déplacé » tant que les spécialistes du laboratoire de criminologie de la police ne seront pas arrivés : ils doivent photographier les objets en état et rechercher les empreintes digitales. Le shérif-adjoint Mooney est expressément chargé de faire bonne garde.
    Quelques minutes plus tard, le lieutenant J.C. Day, du département de la police de Dallas, fait irruption sur les lieux. Il photographie les trois douilles découvertes sur le sol. Rien, jusque-là, n’a été déplacé.
    À 13 h 22, le shérif-adjoint Eugene Boone et le constable-adjoint Seymour Weitzman découvrent, entre deux rangées de cartons – à l’extrémité nord-ouest du cinquième étage – près de l’escalier, « une carabine à culasse mobile munie d’une lunette de visée ». « Personne ne toucha l’arme, affirme la Commission Warren, ni ne changea la place de quoi que ce soit en attendant l’arrivée du capitaine Fritz et du lieutenant Day. » L’arme fut photographiée, « telle qu’elle était,

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