C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
un petit nuage de fumée apparut à 2 m ou 2,50 m du sol, sortant juste de dessous ces arbres . » Holland s’est déclaré assuré d’avoir entendu quatre détonations : « Je suis certain d’avoir vu cette fumée sortir de dessous ces arbres. » Sa réaction immédiate : il vient d’assister à une tentative d’assassinat. Et il pense que le ou les meurtriers s’abritent derrière la clôture en planches : « Immédiatement après les coups de feu, je contournai en courant l’extrémité du pont, derrière la clôture, pour essayer d’apercevoir quelqu’un là derrière. » Quand il y arrive, il trouve sur la butte douze ou quinze policiers : tous, ils ont donc eu le même réflexe ; tous, ils ont voulu rejoindre l’assassin sur la butte . « Pendant un bon bout de temps, nous cherchâmes des douilles. » Ils examinent aussi les voitures stationnées dans le parking. « Je me rappelle – témoigne Holland – la troisième voiture en partant de cette clôture, une familiale qui avait l’arrière tourné vers les planches, ça devait être la troisième voiture, et il y avait un endroit, peut-être de 90 centimètres sur 60, qui me donnait l’impression que quelqu’un s’y était tenu pendant longtemps… Le pare-chocs portait des traces de boue en deux endroits. »
On a demandé à Holland de préciser sa pensée :
— Comme si quelqu’un avait nettoyé ses chaussures ?
— Ma foi, a répondu Holland, comme si quelqu’un avait nettoyé ses chaussures, ou alors, comme si quelqu’un s’était hissé sur le pare-chocs pour regarder par-dessus la clôture (150) .
Le constable adjoint Seymour Weitzman a été l’un des premiers policiers à atteindre la clôture. Mark Lane, avocat américain qui a enquêté, à titre personnel, sur l’assassinat, voit en Weitzman l’un des policiers « les plus efficaces de Dallas » : non seulement il a récupéré, du côté sud d’Elm Street, un fragment du crâne du président mais, plus tard, il a découvert, dans le Depository , la carabine qui avait servi à tirer sur le président. Au moment du passage de la Lincoln, quand Weitzman a entendu des coups de feu, il s’est précipité vers le talus. Il déclarera avoir « monté la pente en courant et, arrivé au sommet, escaladé la clôture ». Il décrira la confusion « qui régnait derrière la clôture, l’arrivée d’autres policiers ». Il précisera : « Je demandai à un cheminot si, pendant le passage du président, il avait vu ou entendu quelque chose. Il répondit qu’il avait vu quelqu’un lancer quelque chose dans les buissons. » Weitzman lui demanda « d’où, à son avis, les coups de feu avaient été tirés ». Le cheminot désigna « la partie du mur où il y avait un bouquet d’arbustes ».
En définitive, sur les quatre-vingt-dix personnes auxquelles on demanda où elles situaient l’origine des coups de feu, cinquante-huit déclarèrent que ceux-ci venaient de la direction de la butte herbeuse et trente-deux furent d’un avis différent.
Le 22 novembre, Lee Bowers Jr, aiguilleur au service de l’ Union Terminal Company , se trouvait au poste d’aiguillage, sur la butte, juste derrière la pergola. Bowers a déclaré à l’enquêteur de la Commission Warren que, vers 10 heures du matin, « la police avait bloqué la circulation dans le secteur compris entre le poste d’aiguillage et Elm Street, si bien qu’il était facile de voir et de suivre les personnes qui se déplaçaient dans les parages ». Bowers a affirmé qu’au cours de la demi-heure précédant l’assassinat, trois voitures ont pénétré dans cette zone : une Oldsmobile modèle 1959, portant la plaque d’un autre État que le Texas, et ornée d’une affiche « Goldwater for Président (151) » ; une Ford noire modèle 1957, pilotée par un homme « qui semblait tenir un microphone devant sa bouche » ; une Chevrolet, ornée de la même affiche Goldwater. L’Oldsmobile « passa devant le dépôt de livres scolaires, avança de quinze à vingt mètres et fit le tour du secteur devant le poste d’aiguillage, et également à l’ouest du poste, comme pour chercher une sortie ou pour explorer le secteur. Puis elle revint par la seule route possible, le même passage par lequel elle était arrivée ». La Ford, elle, « pénétra un peu plus loin dans la même zone que la première ; après y avoir « circulé pendant trois ou quatre minutes, elle
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