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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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posée sur le sol ». Le lieutenant Day cherche en vain des traces d’empreintes digitales sur l’extrémité du levier d’armement. Quant à la monture de bois, elle est « trop rugueuse pour conserver des traces, d’empreintes ». Day saisit donc la carabine par la monture et la tient ainsi pendant que « le capitaine Fritz, manœuvrant la culasse », amène « l’éjection d’une cartouche non tirée ».
    Boone a témoigné qu’au moment où Day s’apprêtait à prendre des photographies, une discussion s’est engagée sur l’origine et la marque de la carabine :
    — Nous étions juste en train de discuter autour de lui. Et il a dit [Fritz] que ça avait l’air d’une Mauser 7,65.
    L’agent Weitzman estime, lui aussi, qu’il s’agit d’une Mauser. L’un des premiers rapports de police fait également mention d’une Mauser. L’attorney Wade parlera d’une Mauser à la conférence de presse télévisée du 23, lendemain du crime  (157) .
    Au vrai, il s’agit d’une carabine marquée Made in Italy, et CAL. 6,5. Il est curieux que les policiers présents n’aient pas su lire correctement les inscriptions portées par la carabine : une erreur qui devait être, on s’en doute, surabondamment commentée. Ce n’est que plus tard que l’on annoncera que cette arme italienne est une Mannlicher-Carcano. Mark Lane, et bien d’autres, déduisent de cette « erreur » que l’on a substitué à la véritable arme du crime – une Mauser – une autre carabine, de marque Mannlicher-Carcano, appartenant à Oswald.
    Dans le même temps, le surveillant Truly est redescendu du toit qu’il a longuement exploré en compagnie de l’agent Baker. Il voit la police interroger les employés du dépôt, que l’on a groupés dans une même pièce. Sont réunis là une quinzaine d’hommes. Surpris, Truly n’aperçoit pas Oswald parmi eux – Oswald qu’il a vu, pourtant, en montant.
    Truly cherche aussitôt le capitaine Fritz qu’il trouve, au cinquième étage, examinant la carabine. Il lui signale la disparition d’Oswald, lui fournit son adresse, son numéro de téléphone, son signalement. Déjà, vers 12 h 45, à la suite de la déposition de Brennan, la description d’un suspect a été donnée aux voitures de police : un homme de race blanche, mince, mesurant environ 1,75 m, âgé d’environ trente ans. Ce signalement correspond à celui d’Oswald que Truly vient de donner à Fritz : ce dernier s’en montre frappé. Le capitaine quitte le Depository , gagne en toute hâte le quartier général de la police. Il y arrive peu après 14 heures, se rend dans le bureau des homicides et des vols qualifiés et ordonne à deux détectives de se mettre à la recherche d’un certain Lee Harvey Oswald. Le sergent Gerald L. Hill intervient :
    — Pourquoi recherche-t-on cet Oswald ?
    — Il travaille au Depository et n’a pas répondu à l’appel des employés.
    — Le déplacement sera inutile, capitaine. L’homme qui est assis là, c’est Oswald.
    Voilà de quoi couper le souffle à un capitaine de police. Fritz examine l’homme en chemise brune, assis sur le banc, des mèches collées au front et aux tempes, une coupure au-dessus de l’œil droit, l’œil gauche tuméfié. Par quel miracle l’homme que l’on suspecte d’avoir tué Kennedy est-il aux mains de la police avant même que l’on ait donné l’ordre de l’arrêter ?
     
    Fritz ne mettra pas longtemps à comprendre. À 12 h 44, le bureau central de police de Dallas a ordonné à toutes les voitures de police de rallier le secteur de Dealey Plaza. À 12 h 45, une exception est faite pour deux agents qui chacun reçoivent l’ordre de diriger leur voiture vers le centre d’Oak Cliff. L’un d’eux se nomme J.D. Tippit. Les enregistrements des communications entre Tippit et son quartier général ont été conservés. À 12 h 45, le QG le contacte et l’interroge : « Vous êtes dans le secteur d’Oak Cliff, n’est-ce pas ? » Tippit confirme qu’il s’y trouve. Réplique du QG : « Vous serez sur place pour le cas où se présenterait une urgence. »
    À 13 h 08, Tippit tente, par deux fois, d’entrer en communication avec son QG. La communication est brouillée. Peu après 13 h 16, le QG reçoit un message émis par la radio de bord de Tippit. C’est un mécanicien, Domingo Benavides qui, très ému, prévient la police que l’agent Tippit vient d’être abattu par un passant qui a

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