Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
Vom Netzwerk:
1944 à Mulhouse, plus récemment à Colomb-Béchar.
    Le général Ely transmet au président de la République le télégramme de Salan et l’appuie personnellement par quelques lignes très fermes : geste important.
    Le 9 mai, le FLN annonce que trois prisonniers français ont été exécutés « en représailles des assassinats commis par l’armée française ». Parmi les Européens, la colère gronde. Cela s’exploite, une colère. On tient enfin le prétexte idéal pour une manifestation qui, elle, peut déboucher sur le « coup » tant attendu.
    Le 10 mai, Delbecque et Alain de Sérigny repartent pour Paris. Sérigny a laissé à la rédaction de son journal L’Écho d’Alger un éditorial qui doit paraître le lendemain et qui constitue un appel sans ambiguïté au général de Gaulle. Dans l’avion, Delbecque écoute la radio. Tout à coup, il tend l’oreille : on annonce qu’une grande manifestation de protestation est prévue à Alger pour le 12. Il sursaute. C’est une maladresse insigne, car le lendemain, 13 mai, Pflimlin sollicitera l’investiture des députés. Utilisant la radio du bord, Delbecque envoie un message à Alger : if faut reporter la manifestation au 13 mai. Il sera obéi.
    À Paris, Delbecque va régler des problèmes capitaux. Pouget avait déjà assuré la liaison avec le général Petit et le général de Beaufort. Le 12, le général Gribius, qui commande le Groupement blindé, est convoqué rue Saint-Dominique. Il a droit à une harangue de Delbecque lui annonçant la prochaine prise de pouvoir du général de Gaulle :
    — Ces événements ne se passeront toutefois pas sans provoquer des remous, en métropole surtout. Il nous faut compter sur la force militaire entourant la capitale. C’est vous qui la commandez. Êtes-vous avec nous ou contre nous ?
    Courte hésitation de Gribius, vite dissipée quand, dans le bureau voisin, le général Petit lui confirme qu’il faut marcher. Gribius regagne son corps, réunit ses adjoints, leur commande de mettre leurs unités sur pied de guerre. Pour foncer sur la capitale, tout sera prêt dans quelques heures.
    Le même 12 mai, c’est, dans le bureau de Delbecque, un véritable défilé : des commissaires de police, des agents du SDECE, des officiers de gendarmerie  (86) .
    Grave question : Soustelle partira-t-il pour Alger ? Il hésite, puis estime qu’il doit se trouver à son banc, à la Chambre, au moment du vote d’investiture que sollicitera Pflimlin. Il s’envolera aussitôt après l’échec qu’il prévoit pour le nouveau candidat au gouvernement.
    Le 12 mai au soir, Delbecque et Pouget repartent pour Alger.
    L’aube s’esquisse à peine, le 13 mai, lorsque Delbecque et Pouget descendent d’avion sur l’aérodrome d’Alger. Ils sautent dans une voiture qui, à toute allure, les conduit à l’antenne d’El-Biar. Là, jusqu’à 7 heures du matin, avec les conjurés restés sur place, ils vont faire le point de la situation. Avec bonheur, Delbecque a retrouvé Neuwirth. Il apprend par lui que les activistes sont prêts. Les unités territoriales aussi. Des tracts ont inondé Alger et sa région. Toutes les informations se trouvent centralisées à l’ antenne qui, grâce à un code, reste en rapport avec Paris et les autres villes d’Algérie. C’est ainsi que, toutes les demi-heures, Delbecque fera le point avec Debré ou Soustelle – baptisés l’Archange et le Matou. Les paras protègent la villa d’El-Biar.
    Les activistes locaux se sont donné rendez-vous, à 11 heures, à la Maison des étudiants. Il s’agit de prendre les gaullistes de vitesse. Ils attaqueront le GG (Gouvernement général) à 18 heures précises. Un grand drapeau tricolore agité, près du monument aux morts, par Martel ou l’un de ses hommes, donnera le signal de l’attaque.
     
    À Paris, au début de l’après-midi, Pierre Pflimlin monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour solliciter l’investiture.
     
    Qu’a prévu Delbecque ? Une délégation du Comité de vigilance se présentera au Gouvernement général, au moment où la foule l’assiégera. Elle se rendra auprès de Pierre Maisonneuve qui, après le départ de Lacoste, incarne l’autorité républicaine. Elle lui remettra un manifeste. Après quoi, en présence du fonctionnaire, la délégation se transformera en Comité de Salut public et exigera la formation, à Paris, d’un gouvernement – lui aussi de Salut public – présidé par de

Weitere Kostenlose Bücher