Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
Vom Netzwerk:
cabales. Vous estimez donc que vous entendez mieux que Sa Majesté le bien du royaume.
    ¿ cela François resta coi, et le marquis de Vardes dit cette fois sans aucune ‚preté, mais avec une sorte de résignation
    - Monsieur mon fils, vous êtes le plus grand benêt de la création.
    Mais je noulus le voir aller dans cette voie davantage, et je repris
    - François, êtes-vous allé à la Cour de vous-même ?
    - Nenni., Monsieur! Le roi m'y a mandé.
    - Et que vous a-t-il dit ?
    - Pas un mot.
    - qu'il vous ait convoqué ne vous a pas mis puce au 342
    poitrail qu'il s˚t quelque chose au sujet de La Capelle et du refuge qu'y allait trouver, gr‚ce à vous, la reine-mère ?
    - Nenni, Monseigneur. Et comme le silence du roi persistait, je lui ai demandé mon congé, et Sa Majesté l'a refusé.
    - Cependant, vous voilà céans.
    - C'est que je me suis échappé.
    - …chappé ! s'écria le marquis de Vardes. Morbleu! Vous voulez dire que vous avez quitté le Louvre sans prendre congé du roi ?
    - C'est bien cela, en effet, dit François baissant la tête.
    Nous nous regard‚mes, béants.
    - Savez-vous bien, François, s'écria le marquis de Vardes, ce que vous avez fait là ? Un outrage tel et si grand à Sa Majesté qu'il ne vous le pourra jamais pardonner! Le dernier des faquins n'e˚t pas agi plus mal ! Cette discourtoisie viole outrageusement l'étiquette et elle aggrave tant votre trahison que trois perspectives et trois seulement s'ouvrent d'ores en avant devant vous : l'exil à perpétuité, ou l'embastillement, ou la hache du bourreau.
    ¿ ces mots, le pauvre François parut tout proche des larmes que cependant il refoula à grands efforts, tant il craignait qu'en plus, on le trouv‚t couard. Je voulus couper court.
    - Marquis, dis-je à Monsieur de Vardes, il est temps, comme disait notre bon roi Henri, que notre sommeil nous dorme. Plaise à vous de permettre aux mousquetaires de dresser leurs tentes dans votre cour et de nous loger tous trois dans la citadelle.
    Ce qui fut fait, mais au moment o˘ le marquis de Vardes me montra ma chambre, je quis de lui un bec à bec et je lui dis dès que l'huis fut clos sur nous
    - Marquis, à mon sentiment, votre fils doit quitter la France sans délai.
    - J'en suis bien convaincu. Mais o˘ peut-il aller ? Aux Pays-Bas ? En Lorraine ? En Allemagne ? Ces pays sont nos ennemis et un séjour chez eux confirmerait le soupçon de félonie.
    343
    - Cependant, dis-je, il reste l'Angleterre. J'ai une amie àLondres qui pourrait recevoir votre fils et le prendre en main.
    - Mais cela me va co˚ter les yeux de la tête ! s'écria le marquis de Vardes, levant bras et yeux au ciel en son désarroi.
    - Il vous en co˚tera uniquement le bateau pour traverser la Manche. Mon amie, Lady Markby, est une haute dame, fort bien garnie en pécunes et fort généreuse.
    - Et que fera votre haute dame de ce benêt ?

- Elle lui trouvera, j'en suis s˚r, quelque emploi en sa demeure.
    Sur ce, je pris congé du marquis et m'allai coucher, mort de sommeil. ¿ cet instant, avant que mon sommeil me dorme, je me sentis conforté dans une remarque que je m'étais déjà faite au siège de La Rochelle quand ce pendard de Sanceaux, par deux fois, avait failli m'empêcher de visiter Madame de Rohan : ceux qui dans les grandes affaires peuvent faire le plus de dég‚ts, ce ne sont pas toujours les Machiavels, mais deux espèces distinctes de petits f‚cheux
    les importants et les sots.
    Toutefois, une fois dans les draps, je ne dormis pas, non que je me fisse beaucoup de souci pour François. Lady Markby aimant à la folie le haut-de-chausses, surtout quand il était jeune et vigoureux, ne fera qu'une bouchée du duveteux poussin. Et qu'y verrais-je à redire ? Elle sera aussi pour lui une sorte de mère. Elle lui apprendra les bonnes manières, le jeu de paume, l'anglais, et que sais-je encore ? De toute façon, en attendant que le roi lui pardonne, ce qui n'est pas pour demain, François sera beaucoup plus à
    sa place dans un lit qu'à la tête d'une place forte. Chacun a le talent qu'il peut.
    344
    - Monsieur, un mot de gr‚ce.

    - Est-ce vous, belle lectrice ?
    - Peux-je vous poser question ?
    - Vous l'avez toujours fait.
    - C'est que meshui, il me semble que votre épouse, Madame la duchesse d'Orbieu, a quelque droit à quérir de vous des éclaircissements sur l'histoire que vous contez.
    - Oui, mais pourquoi ce droit serait-il exclusif ? Je serais bien ingrat si je refusais de vous ouÔr.

Weitere Kostenlose Bücher