Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
participer à l’émotion générale.
    — Peut-être devrais-je consulter votre beau-père, dit Vicens.
    — Seriez-vous malade ? demanda Nicholau. Vous avez l’air assez pâle.
    — Non, je ne suis pas malade. J’ai été surpris et chagriné par ces nouvelles, c’est tout. Portait-il vraiment avec lui le Saint-Graal ?
    — Je ne vois pas comment cela se serait pu. Où l’aurait-il pris ?
    — Ça, je peux vous le confier, murmura Vicens. Un homme – un étranger – est arrivé en ville. Il l’avait avec lui. Il y a peu de temps.
    — Je n’y crois pas. Ici ?
    — Pourquoi pas ici ? Nous avons une splendide cathédrale…
    — Elle le sera lorsqu’elle sera achevée, le corrigea Nicholau. Mais comment avez-vous appris cela ?
    — Il me l’a proposé. En échange de beaucoup d’argent.
    — Seigneur ! s’exclama Nicholau. Il prétendait détenir le Graal ?
    — Chut, fit Vicens, personne ne doit le savoir.
    — Imaginez que cela soit vrai…
    — Mais oui. C’est le vrai Graal. Il a des papiers qui le prouvent. Pensez à ce que la présence du Graal – ici, dans notre cathédrale – ferait pour la ville ! Nous verrions des pèlerins par milliers. Chaque jour de l’année, ils afflueraient, en quête de logement et de nourriture, de l’or plein les poches avec le fervent désir de le dépenser en babioles ou en pièces de soie qu’ils montreraient à leurs voisins dès leur retour.
    — Cela va occasionner du tumulte et de la gêne, dit Nicholau. Partout où il y a des pèlerins, il y a aussi des voleurs et des coupe-jarrets. Non, je crois qu’il vaut mieux qu’il demeure caché aux regards.
    Maître Vicens le fixa d’un air incrédule et secoua la tête.
    Le marchand d’étoffe accompagna Nicholau Mallol jusque sur la place. Nicholau s’arrêta et murmura quelque chose.
    — Pardon ? fit Vicens.
    — Mes excuses, maître Vicens. Je voyais l’apprenti de mon beau-père en grande conversation avec quelqu’un et je m’étonnais de ce qu’il avait grandi en un an.
    — Il bavarde avec Baptista. Je me demande ce qu’il peut bien faire avec l’apprenti du médecin. Qu’est-ce qu’il cherche ?
    — Yusuf ?
    — Non, Baptista. Pardonnez-moi, maître Nicholau, mais j’ai des affaires à régler.
    Il regagna précipitamment son magasin.
     
    — Est-il possible que cela soit vrai, Nicholau ? lui demanda sa femme, Rebecca, alors qu’ils se préparaient à dîner.
    — Non, je ne le pense pas. Mais je dois rendre visite à Martí. Il aimait beaucoup son père, même si ce dernier l’exaspérait souvent, et il doit être effondré.
    — Je vous accompagnerai et présenterai mes hommages à maîtresse Sibilla.
    — Moi aussi, je veux venir, intervint leur fils, Carles. Et je vais leur présenter mes fromages.
    — Pas cette fois-ci, mon chéri, dit doucement sa mère. Plus tard. Je vais demander à la servante de nous accompagner, ajouta-t-elle à l’adresse de son mari. Nous ferons quelques courses pendant que vous serez auprès de Martí.
     
    — Je ne puis supporter de rester un instant de plus dans cette maison, dit Martí.
    Assis dans la cour, ils tentaient d’échanger quelques banalités.
    — Marchons le long de la rivière, ajouta-t-il.
    — La maison doit abriter de douloureux souvenirs, murmura Nicholau.
    — Cela ne durera pas très longtemps…
    — Pourquoi ? Vous voulez partir ?
    — On peut dire cela, fit Martí en se levant. Je ne pars pas exactement. C’est plus que… Il vaut mieux que je vous narre cette horrible histoire. Vous l’apprendrez tôt ou tard, de toute façon.
    Nicholau sortit de la cour en compagnie de Martí. La gêne se mêlait en lui à la curiosité.
    — Si vous ne le souhaitez pas…
    — La première fois sera la plus difficile, dit Martí. Je m’exercerai sur vous, comme un bonimenteur de foire.
    C’est seulement lorsqu’ils furent loin de la foule, assis au bord de la rivière, que Martí lui confia ce qu’il avait glané ce matin même auprès de sa mère.
    — Quinze mille maravédis ? s’exclama Nicholau. J’ai du mal à le croire.
    — Moi aussi. Comme tout homme raisonnable.
    Il prit une petite pierre qu’il jeta dans l’eau.
    — Il aurait aussi bien pu faire cela avec tout ce qu’il avait si durement gagné… le lancer dans l’Onyar. Au moins on ne l’aurait pas assassiné.
    — Vous ignoriez tout de ce qui se préparait ?
    — Je savais qu’il se passait quelque chose. Il

Weitere Kostenlose Bücher