Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
l’entrepôt.
    — Croyez-vous que je me réjouisse à l’idée de dépouiller une veuve de sa maison ? Et ce qu’on dit est-il vrai ? Qu’il avait besoin de mon argent pour acheter…
    — Un objet sacré ? l’interrompit Isaac. Oui, c’est exact. Ou plutôt il pensait que votre argent lui permettrait de se le procurer. Je ne crois pas qu’un tel objet existe à Gérone ou que la personne qui l’a proposé à Gualter le détenait.
    — Sait-on de qui il s’agit ? le pressa Astruch. Dans ce cas, je pourrais peut-être obtenir qu’il honore cette dette…
    — Pas encore, mais on l’apprendra, j’en suis certain.
    — J’aimerais en être aussi sûr que vous. Me tiendrez-vous au courant si vous apprenez quelque chose ?
    — Je vous le promets.
     
    Francesc Monterranes acheva un souper léger et sortit profiter de la fraîcheur du soir. Le soleil était couché depuis longtemps, mais ses derniers feux éclairaient encore le ciel à l’occident. La fin de la chaleur et une brise légère avaient poussé maints habitants à sortir sur les places et les terrasses, mais Francesc ne recherchait nulle compagnie et il entra dans le jardin de l’évêque.
    — Père Francesc, lui dit aussitôt une voix qu’il ne connaissait que trop bien. C’est plus agréable ici, n’est-ce pas ?
    — Oui, père Ramon, répondit Francesc en se résignant à la conversation.
    — Et comment se porte Son Excellence ?
    — Un peu mieux, je crois. Il avait besoin de repos.
    — Sans aucun doute, dit Orta. Après un tel printemps, c’est le cas pour nous tous, non ?
    Il rit en gage de bonne volonté et continua comme s’il n’attendait aucune réponse.
    — C’est une chose terrible qui s’est passée cette nuit.
    — C’est vrai. Mes prières les plus sincères s’adressent à la famille, qui est très éprouvée. Cela me trouble de voir qu’une telle violence a pu se déchaîner contre un honnête citoyen ici même, dans cette ville.
    — Il y a tout de même un aspect intéressant dans cette affaire. Vous n’êtes pas de mon avis ?
    — Un aspect intéressant, père Ramon ?
    — Oui. J’ai entendu dire qu’il avait été tué alors qu’il entreprenait d’acheter le Graal pour l’offrir à la cathédrale.
    — Ce n’est pas exactement ça, rectifia Francesc. Il semble qu’il avait l’intention de le donner au monastère du Saint-Sépulcre de Palera.
    — Vraiment ? s’étonna Orta. Mais c’est extraordinaire ! Tout à fait extraordinaire !
    Le chanoine cessa un instant de parler.
    — Mais comme il n’a pas réussi à l’acheter, n’en parlons plus. Avez-vous songé à l’importance que cela aurait pour nous – pour nous tous – si le Graal venait à être exposé dans la cathédrale ?
    — L’importance ?
    — Vous y avez certainement réfléchi, mon cher Francesc, dit Orta. Voyez quelle notoriété connaîtrait notre cathédrale si elle abritait un objet aussi sacré.
    — C’est possible…
    — C’est certain. Cette notoriété s’étendrait inévitablement à nous tous, de l’évêque aux chanoines et à tous ceux qui vivent dans cette ville. À mon avis, nous devrions faire l’effort de le retrouver et de l’installer ici. En avez-vous parlé à l’évêque ?
    — Non, dit Monterranes. Mais vous pouvez être assuré que je vais le faire. Très rapidement.
    — Excellent. Il y a aussi quelques renseignements que j’ai glanés aujourd’hui et que Son Excellence aimerait connaître…
    Sur ce, Ramon de Orta entraîna Francesc Monterranes dans le coin le plus discret du jardin.

CHAPITRE VII
    Mardi 3 juin 1354
     
    Très tôt le lendemain matin, Martí Gutiérrez s’installa avec l’employé de son père et entreprit d’étudier, lentement, avec méthode, les papiers et documents de ce dernier. Au bout d’une heure environ, il tomba sur une annotation qui causa son étonnement.
    — Qu’est-ce que cela ? demanda-t-il à l’employé en désignant un chiffre.
    — Je l’ignore, dit l’autre en relevant la tête des factures qu’il parcourait. C’étaient ses transactions privées. Je ne m’en occupais jamais.
    Martí jura à voix basse, rassembla la liasse de papiers sur laquelle il travaillait, la mit au coffre et sortit.
     
    — Maître Astruch, dit Martí Gutiérrez d’une voix tendue. C’est très aimable à vous d’accepter de me recevoir.
    — Mais je vous en prie, maître Martí.
    Astruch quitta la fenêtre pour accueillir

Weitere Kostenlose Bücher