Consolation pour un pécheur
Valence. Il y demeure encore à ce jour. Cette chapelle a été édifiée sur l’ordre de l’archevêque de Valence, Vidal de Blanes, qui avait été abbé de Sant Feliu, faubourg de Gérone, à l’époque de l’évêque Berenguer.
Pendant cette longue période, des ornementations complexes et coûteuses – comme il sied au statut du Graal – furent ajoutées à l’objet original, qui était d’une grande simplicité.
Parmi toutes les revendications, il est difficile de démêler le vrai du faux. Mais les légendes et les contes mettant en scène le Saint-Graal le situent habituellement dans une forteresse entourée de montagnes inaccessibles ; la fresque qui se trouvait à l’origine dans le sanctuaire de l’église de Sant Climent, au cœur des Pyrénées, permet de penser que le Graal fut, pendant le haut Moyen Âge, un objet de vénération particulière pour les habitants de cette région. Cette œuvre pleine de délicatesse et de force montre la Vierge tenant une simple coupe dans sa main voilée. Des langues de feu s’en élèvent.
Cette peinture ne se trouve plus dans la petite église. Elle fut sauvée des trafiquants d’art qui, au début du XX e siècle, la démantelèrent soigneusement, morceau par morceau, pour la vendre ensuite aux États-Unis. La fresque fut restaurée et recouvra sa magnificence d’origine : on peut aujourd’hui l’admirer au Museu Nacional d’Art de Catalunya, à Barcelone. Une réplique fidèle a été placée dans l’église de Sant Climent.
Même si, en 1353, les prétentions du monastère de San Juan de la Peña au sujet du Graal étaient sans aucun doute les plus fortes, la croyance que la coupe sacrée se trouvait en sécurité non loin d’elles paraît avoir marqué quelques-unes des petites communautés montagnardes du nord-est de l’Espagne. Il semble que c’était cette région que les poètes avaient à l’esprit quand ils relataient les exploits de nobles et vertueux chevaliers, dédiés à leur idéal et à la quête du Saint-Graal. L’idée que de tels hommes pussent exister quelque part formait un contraste heureux avec la réalité. À l’époque, les chevaliers – des combattants sans employeur et sans seigneur pour les diriger – erraient dans les campagnes, violant, pillant et commettant toutes sortes d’actes de violence. En revanche, les nobles chevaliers de la poésie, tels que Perceval ou Galaad, recherchaient, trouvaient et parfois même devenaient les gardiens du Saint-Graal, un récipient dont le feu divin éblouissait quiconque le voyait.
SUR L’AUTEUR
Caroline Roe est née à Windsor, au Canada, et a vécu à Washington, Ottawa et Detroit avant de s’installer à Toronto. Elle est titulaire d’un diplôme de langue moderne de l’université de Toronto et d’un doctorat en études médiévales. Professeur, traductrice, écrivain, elle fait ses débuts en littérature en 1986 sous le pseudonyme de Medora Sale. Elle reçoit alors l’Arthur Ellis Award du meilleur premier roman policier en 1986 pour Murder on the Run, premier volet de la série Harriet Jeffries. Découvrant par hasard l’existence de l’évêque Berenguer de Gérone et celle de son médecin juif Isaac dans l’Espagne médiévale, elle s’en inspire pour débuter en 1998 la série des Chroniques d’Isaac de Gérone sous son nom. Le Glaive de l’archange fut pressenti à la fois pour l’Anthony Award aux États-Unis et pour l’Arthur Ellis Award au Canada. En 1999, Caroline Roe obtient le Barry Award du meilleur livre policier pour Antidote à l’avarice.
QUATRIÈME DE COUVERTURE
« Caroline Roe, une Canadienne diplômée en études médiévales, entraîne le lecteur dans l’Espagne du XIV e siècle et plus précisément à Gérone où vit une importante communauté juive. Par le biais de son héros, le docteur Isaac, un aveugle très perspicace, la romancière raconte la vie de cette cité déchirée par un antisémitisme latent et théâtre de nombreuses luttes d’influence pour le pouvoir. »
Le Courrier de l’Ouest
« Isaac de Gérone, un homme bon en ces périodes troubles, devrait réjouir les lecteurs de ce roman mêlant intrigues et tension religieuse dans l’Espagne médiévale – un livre dense, au goût de paella épicée. »
Bruce Alexander
Weitere Kostenlose Bücher