Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
penses-tu de lui, Marcus ?
    — Rien de particulier. Il me plaît. J’aime sa personnalité.
    Et c’était tout. Je le considérais comme un prêtre étranger somme toute assez banal.
    — Moi, j’ai l’impression qu’à Pétra on le considère comme un garçon qui a un brillant avenir devant lui.
    — C’est ce qu’il t’a dit ? Ça peut changer, ricanai-je. Surtout s’il rentre avec une superbe actrice romaine pendue à son cou.
    Aucun prêtre agissant de la sorte ne serait accepté nulle part, même pas à Rome. Les temples abritent bien des débauchés, mais il faut malgré tout y observer certaines règles.
    Helena Justina me fit la grimace.
    — Qu’est-ce qui te fait croire que Byrria accepterait de se pendre au cou d’un homme, quel qu’il soit.
    Je tendis la main pour lui remettre une mèche de cheveux en place, et profitai de l’occasion pour lui caresser la nuque.
    — Si Musa était intéressé par quelque chose – et j’avoue que j’en doute –, c’était probablement par une nuit passée dans son lit.
    — Et moi je suis sûre, affirma-t-elle pompeusement, que Byrria n’a jamais eu l’intention d’offrir davantage. Elle était seule et désespérée, et Musa est très différent des hommes qui la harcèlent d’habitude.
    — Hmm. C’est ce que tu as pensé quand tu m’as harcelé ? (Je me rappelais dans le moindre détail la nuit au cours de laquelle nous avions admis que nous nous désirions mutuellement.) Vraiment, j’espérais que tu n’étais pas tombée dans mon lit par simple désespoir.
    — Malheureusement non. (Helena savait comment me faire enrager mieux que personne quand je le cherchais.) Je me suis dit : Une seule fois pour voir à quoi ressemble la passion… L’ennui, c’est que ça m’a donné une envie irrésistible de recommencer !
    — J’espère que tu ne penseras jamais : Ça, c’était une fois de trop ! (Je lui tendis les bras.) Je ne t’ai pas embrassée, ce matin.
    — C’est exact ! s’exclama-t-elle d’une voix changée, comme si un baiser de moi lui paraissait une proposition intéressante.
    Je fis tout pour l’embrasser d’une façon qui l’empêcherait de changer d’avis.
    Au bout d’un moment, elle interrompit ma démonstration.
    — Tu peux vérifier ce que j’ai fait aux Oiseaux si tu veux. Tu me diras si tu es d’accord.
    Helena Justina était un scribe bourré de tact.
    — Je suis sûre que ta révision convient parfaitement.
    Plutôt que de perdre mon temps à vérifier son travail, je préférais continuer à l’embrasser.
    — Peut-être que j’ai travaillé pour rien, précisa-t-elle. On ne sait pas si la représentation aura lieu.
    — Et pourquoi donc ?
    Helena laissa échapper un grand soupir.
    — Notre orchestre s’est mis en grève.

37
    — Eh ben, les choses s’annoncent mal, s’ils envoient le scribouillard pour essayer de nous mater !
    Mon arrivée, au milieu des musiciens et des machinistes réunis, me valut nombre de quolibets et quelques applaudissements moqueurs. Ils s’étaient regroupés dans une sorte d’enclave établie à un bout de notre campement. L’air résolu, environ quinze personnes faisaient cause commune et attendaient que les comédiens s’intéressent à leurs réclamations. Des bébés au visage barbouillé trottinaient autour d’eux. Deux ou trois chiens grattaient leurs puces. L’atmosphère tendue qui régnait au sein de ce groupe me donnait un peu la chair de poule.
    — Quel est le problème ? demandai-je de mon ton le plus amical.
    — Tu sais aussi bien que nous quel est le problème !
    — Pas du tout. J’étais dans ma tente complètement soûl. Même Helena ne m’adresse plus la parole.
    Feignant toujours d’ignorer l’ambiance peu amicale, je m’accroupis dans le cercle qu’ils formaient en leur souriant naïvement. J’en profitai pour voir qui se trouvait là. Ils m’adressèrent en retour des regards furieux.
    Notre orchestre se composait d’Afrania, la flûtiste, d’une autre fille qui jouait de la flûte de Pan, d’un vieux type au nez en bec d’aigle qui frappait des cymbales l’une contre l’autre avec beaucoup de délicatesse, et d’un jeune homme pâle qui pinçait la lyre quand l’envie lui en prenait. Ils étaient conduits par un personnage grand et mince au crâne dégarni qui soufflait dans un instrument à vent en marquant la mesure avec son pied. Comparé à celui d’autres entreprises théâtrales, notre orchestre était important, mais

Weitere Kostenlose Bücher