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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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prêtre. (Devant l’air ébahi d’Helena, il précisa :) C’est un prêtre de mon temple.
    — Et alors ?
    — Quand l’assassin est redescendu de la montagne en courant, j’étais occupé à l’intérieur, et quand je suis sorti, c’est tout juste si j’ai eu le temps de l’apercevoir. Mais Shullay, lui, travaillait dans le jardin.
    J’étais furieux que Musa n’ait pas jugé bon de nous révéler ce détail si important, mais l’excitation qui s’empara d’Helena apaisa instantanément ma colère.
    — Tu veux dire que Shullay a très bien pu le voir ?
    — C’est possible, mais je n’ai pas eu l’occasion de le lui demander. Et ne sachant pas où je me trouve, il peut difficilement me passer un message. Toutefois, quand nous arrivons dans une nouvelle ville, je vais tout de suite me renseigner au temple, au cas où il se serait débrouillé à me répondre. Bien sûr, si j’apprends quoi que ce soit, Falco sera le premier au courant.
    — J’y compte bien, Musa, c’est important, insista Helena qui se contrôlait merveilleusement.
    Ils restèrent ensuite silencieux, réfléchissant chacun de son côté. Puis, au bout d’un moment, Musa reprit la parole.
    — Tu ne m’as rien dit des préoccupations de notre ami le scribe ? Est-ce que j’ai le droit de le savoir ?
    — Eh bien, soupira-t-elle, puisque tu es notre ami, en effet, je crois pouvoir te répondre.
    En quelques phrases, elle parla au prêtre d’affection fraternelle et de rivalité – les raisons qui, selon elle, m’avaient poussé à me soûler à Scythopolis. J’aurais été de mauvaise foi en la désavouant.
    Peu de temps après, Musa se leva et se retira dans sa partie de tente.
     
    Helena Justina demeura assise toute seule dans la lumière mourante du feu. J’eus envie de l’appeler. Elle vint me rejoindre avant que je sois parvenu à articuler son nom. Elle se nicha tout contre moi. Je fis l’effort de lever un bras qui m’obéissait mal, et cette fois, je parvins à lui caresser les cheveux. Malgré mon état, nous étions assez bons amis pour rester paisiblement étendus l’un contre l’autre.
    Je sentis la tête de ma princesse peser de plus en plus lourdement contre ma poitrine, et elle s’endormit très vite. Après que je fus certain qu’elle avait cessé de se faire du souci pour le monde en général et moi en particulier, je me laissai sombrer dans le sommeil à mon tour.

36
    Quand je me réveillai le lendemain, j’entendis le grattement furieux d’un stylet. Je devinai immédiatement de quoi il s’agissait : Helena s’était attelée à la correction de la pièce que Chremes attendait de moi.
    Je me laissai rouler hors du lit. Étouffant un gémissement, je me traînai jusqu’à un seau pour y remplir un gobelet d’eau que je vidai avidement. Mon état ne s’en trouva pas grandement amélioré. Je fis néanmoins l’effort d’enfiler mes bottes avant d’émerger péniblement de la tente. La lumière vive m’obligea à baisser les paupières, et je crus pendant un bref instant que ma tête allait exploser. Après un moment d’adaptation plutôt pénible, en rouvrant les yeux, j’aperçus ma fiole d’huile et mon strigile posés sur une serviette, à côté d’une tunique propre. L’allusion était parfaitement claire.
    Assise en tailleur sur un coussin placé à l’ombre, Helena Justina s’activait sans perdre un instant. Elle avait enfilé une tunique rouge que j’aimais particulièrement, mais n’avait mis aucun bijou et était restée pieds nus. Travailleuse efficace, elle avait déjà corrigé deux rouleaux de parchemin et en parcourait un troisième. Elle avait placé un encrier double devant elle, contenant de l’encre rouge et de la noire. Nous l’avions trouvé dans la malle aux manuscrits, et il devait probablement appartenir à Heliodorus. Elle effectuait ses corrections à l’encre rouge de son écriture nette. Ce travail lui plaisait tellement qu’elle en avait les joues rose vif.
    Elle leva les yeux vers moi. Son regard était amical. Je me contentai de hocher la tête avant de prendre la direction des thermes.
     
    Quand je revins, je me déplaçais toujours lentement, mais rasé, lavé, vêtu d’une tunique propre, je me sentais tout de même presque humain. Helena avait sans doute eu le temps de terminer la pièce. Je la trouvai parée de boucles d’oreilles d’agate et de deux bracelets, afin d’accueillir le maître de maison avec tout le respect qui lui

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