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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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l’emmène dans une des tombes.
    La femme du marchand d’encens dont il avait parlé à Helena.
    — Et le chargement vous a pris longtemps ?
    — Tout ce putain d’après-midi ! Pas étonnant, puisque je travaillais quasiment tout seul. D’ailleurs, j’avais pas fini de transporter toutes ces fichues portes quand ta copine est redescendue de la montagne, et que la nouvelle s’est propagée que quelqu’un était mort. À ce moment-là, les autres étaient arrivés et me regardaient aussi me battre avec les décors. C’était presque le moment de partir, et on se demandait ce que fabriquait Heliodorus. Alors quelqu’un a demandé à Helena Justina à quoi ressemblait le cadavre, et on a tout de suite deviné de qui il s’agissait.
    — Tu as une idée de l’endroit où se trouvaient les jumeaux, pendant que tu chargeais les chariots ?
    — Non.
    Il ne fit aucun effort pour me suggérer des possibilités. Pouvait-on les soupçonner ou étaient-ils au-dessus de tout soupçon ? Davos me laissait seul juge. Mais je devinais que si on en venait à les accuser, il s’en désintéresserait. Sans doute un autre exemple de jalousie professionnelle.
    J’étais certain que les jumeaux se fourniraient mutuellement des alibis. Conclusion, je me retrouverais dans la situation que je connaissais bien, où aucun des suspects ne pouvait avoir commis le crime. Je laissai échapper un soupir.
    — Davos, parle-moi encore du soir où Musa a été poussé dans le bassin à Bostra. Tu te trouvais derrière lui ?
    — Oui, mais je fermais la marche.
    — Tu étais le dernier ?
    — Exact. À la vérité, il faisait tellement mauvais, cette nuit-là, que je n’avais même plus envie d’aller boire avec les clowns. La pensée de reprendre le chemin inverse dans l’obscurité m’enlevait tout mon plaisir. Je venais de prendre la décision de m’en aller discrètement et de regagner ma tente. Un instant de plus, et je n’aurais même pas pu entendre les cris de ton Nabatéen.
    — Et tu n’as pas pu voir qui se trouvait près de Musa quand il a senti qu’on le poussait ?
    — Qu’est-ce que tu crois ? Si je l’avais vu, je te l’aurais dit depuis longtemps. Ça m’aurait au moins évité que tu me casses sans arrêt les pieds avec tes questions ! s’exclama-t-il en riant.
    — Désolé. (Je ne l’étais pas du tout et refusais de déclarer forfait.) Parlons maintenant de la nuit où Ione a été assassinée.
    — Par tous les dieux ! murmura-t-il en souriant. Vas-y, je t’écoute.
    — Tu dînais avec Chremes, Phrygia et Philocrates.
    — Oui, sauf que Philocrates n’est pas resté avec nous jusqu’à la fin – comme toujours. Mais il était déjà tard quand il nous a quittés. Alors, si tu penses qu’il a pu tuer cette fille, c’est que Mercure lui a prêté ses ailes. Non, je suis sûr qu’il est allé rejoindre une autre femme et qu’il était toujours en train de la satisfaire quand Helena a trouvé le corps.
    — Il faudrait tout de même être sûr qu’il y avait une autre femme…
    — Ah ! pour ça, il faudra que tu vérifies avec lui.
    Une fois encore, la façon désinvolte dont il me lança cette phrase me parut convaincante. Les tueurs qui cherchent à effacer leurs traces ont tendance à discourir avec force détails sur tous ceux qui pourraient être impliqués à leur place. Pas question de ce jeu-là avec Davos. Il me disait ce qu’il savait, à moi de me débrouiller pour le reste. Ce qui ne m’était pas d’un grand secours. Je tentai un coup de bluff : — On m’a dit qu’elle te plaisait bien, Ione.
    — Oui, elle me plaisait bien. Un point c’est tout.
    — C’est pas avec toi qu’elle avait rendez-vous au bassin ?
    — Qu’est-ce que tu racontes ? Tu sais très bien que je soupais avec Chremes et Phrygia.
    — Oui, évidemment. Ce que je me demande, toutefois, c’est si cette petite fête chez le directeur ne faisait pas partie d’une conspiration. Peut-être que vous étiez tous dans le coup ?
    À la lumière du feu de camp, je pouvais voir clairement son visage sceptique et désabusé.
    — Oh ! va te faire foutre, Falco ! Si tu as envie de raconter des conneries, tente ta chance ailleurs, d’accord ?
    — C’est quelque chose qu’un enquêteur est obligé d’envisager, Davos. Donne-moi une bonne raison de laisser tomber cette idée.
    — J’en vois pas. Tu devras te contenter de notre parole.
    Et la parole de Davos me paraissait fiable. C’était un homme

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