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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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séparément ?
    — Je n’en suis pas sûr.
    — Il y avait beaucoup d’argent en jeu ?
    — Je l’ignore aussi, mais je pense que oui.
    — Tu comptes les interroger bientôt ?
    — Avant de tenter quoi que ce soit dans cette direction, je dois savoir exactement quoi leur demander. Ces deux-là sont beaucoup trop malins pour qu’on se risque à improviser avec eux.
    En réalité, j’avais même du mal à croire qu’ils aient pu se faire avoir par un tricheur. Arrogants comme ils savaient l’être, ils avaient dû trouver la potion amère à avaler. Je me demandais quelle était leur réaction dans ces circonstances.
    — Tu crois qu’ils cachent quelque chose ? demanda Helena. Quelque chose d’important ?
    — J’en ai de plus en plus l’impression. Et toi, chérie, tu en penses quoi ?
    — J’en pense que tout ce qui a trait à ces deux compères doit être encore beaucoup plus compliqué qu’on peut l’imaginer, prophétisa-t-elle.
     
    Sur la route de Canatha, j’eus l’occasion de demander à Davos ce qu’il savait des parties de dés. Il était au courant. Il se rappelait qu’Heliodorus et les jumeaux s’étaient disputés à l’occasion, mais rien de grave. Il avait deviné que le scribe dépouillait les autochtones. Il n’avait jamais participé à ces parties de dés. Il sentait venir les ennuis de loin et tâchait de les éviter.
    Je n’avais pas très envie d’interroger Chremes à ce sujet, car il m’était impossible de le faire sans aborder sa propre légèreté dans la conduite des affaires financières de la troupe. Je me réservais cependant la possibilité de reporter mon interrogatoire. Je posai néanmoins la question à Phrygia. Elle pensait que le jeu était parfaitement ancré dans les habitudes des hommes, et que la tricherie en faisait partie intégrante. Elle-même évitait le jeu, comme toutes les autres habitudes masculines dégoûtantes…
    Helena offrit d’interroger Philocrates, mais je répondis que nous pourrions nous débrouiller sans son aide.
    En revanche, selon son humeur, nous demanderions peut-être à Byrria ce qu’elle savait sur la question quand elle viendrait dîner avec nous.

50
    À mi-chemin de Canatha, lors d’une étape sur une plaine volcanique qui nous offrait une vue sur le sommet couronné de neige du mont Hermon, Helena essaya de jouer les marieuses, et je la secondai de mon mieux. Pour des raisons que nous ne découvrîmes que plus tard, ce ne fut rien d’autre qu’une perte de temps.
    Avoir comme invités deux personnes qui font tout pour s’ignorer met les nerfs de leurs hôtes à rude épreuve. Nous avions pourtant fait provision d’un excellent vin, offert des poissons délectables, des dattes fourrées – par moi selon une méthode toute personnelle –, des viandes savoureusement épicées, des olives, des noix, des pâtisseries collantes à souhait. Nous avions prévu de placer les deux jeunes tourtereaux l’un près de l’autre, mais ils trouvèrent le moyen de s’installer chacun à une extrémité du feu. Helena et moi n’eûmes d’autre choix que de nous asseoir côte à côte entre les deux. Ma princesse conversa avec Byrria, qui était sa voisine, tandis que je dévisageais Musa d’un regard sévère. Le prêtre, qui visiblement s’était découvert un appétit féroce, restait le visage plongé dans son bol. Je ne sais pas ce qu’il valait dans l’exercice de ses fonctions religieuses, mais en tant que prétendant, sa méthode était déplorable. De son côté, Byrria ne lui prêtait pas la moindre attention. Celui qui parviendrait à arracher cette marguerite de la prairie aurait une sacrée poigne.
    Fort heureusement, la qualité du dîner compensait le manque d’action. Dans l’espoir de les animer un peu, je servais le vin généreusement – sans m’oublier, bien sûr. À la fin du repas, je finis par me laisser aller en arrière en posant ma tête dans le giron d’Helena. Je me sentais parfaitement détendu – ce qui était normal, vu l’état d’ébriété dans lequel je me trouvais –, et je m’écriai :
    — J’abandonne ! Un homme digne de ce nom doit savoir reconnaître ses limites. Je suis incapable de me mettre à la place d’Éros. Je ne dois pas avoir les flèches qu’il faut dans mon carquois.
    — Je suis désolée, murmura Byrria, faussement contrite. Je n’avais pas compris que l’invitation à dîner était soumise à des conditions.
    Son reproche était lancé d’une

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