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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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rappelle un buisson brunâtre squelettique duquel s’envola un petit oiseau merveilleusement coloré. Peut-être un chardonneret du désert. Attachés dans des endroits solitaires, des chameaux sans propriétaire attendaient. Des petits garçons offraient des dattes. Un très vieil homme fort aimable vendait des tisanes chaudes, posées sur un plateau qu’une corde reliait à son cou.
    Musa allumait le feu tandis que je m’occupais de notre bœuf fatigué. Helena Justina se trouvait devant notre tente juste dressée et secouait les tapis comme le prêtre lui avait appris à le faire, les déroulant un à un avant de les mettre en place. C’est à ce moment-là que la catastrophe se produisit, elle s’adressa à nous sans crier, mais le sentiment d’horreur qu’elle exprimait était évident pour moi, et pour plusieurs personnes proches.
    — Marcus, à l’aide ! J’ai un scorpion sur le bras !

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    — Balaye-le vite avec l’autre main ! lui conseilla Musa d’une voix pressante.
    Il nous avait appris comment nous débarrasser des scorpions sans danger. Helena resta parfaitement immobile : soit elle ne se rappelait pas le geste nécessaire, soit le choc l’empêchait d’agir.
    Je vis Musa bondir. Helena était devenue rigide. Une de ses mains était toujours agrippée à la couverture qu’elle venait de secouer, et d’où l’horrible bestiole avait dû jaillir. Elle devait se sentir incapable de desserrer les doigts. Sur son bras tendu, l’inquiétante créature noire, moins longue que mon petit doigt, dansait à la façon d’un crabe, la queue prête à frapper. D’avoir été ainsi dérangé augmentait son agressivité naturelle.
    En m’approchant d’Helena, j’eus soudain l’impression que mes jambes étaient de plomb.
    — Ma chérie…
    Trop tard.
    Je l’avais vu arriver. La redoutable bête connaissait son pouvoir. Même si je m’étais trouvé tout près d’Helena quand il était sorti de sa cachette, je n’aurais rien pu faire pour la protéger.
    La queue s’était repliée par-dessus la tête, arrachant un cri d’horreur à ma compagne. Après l’avoir piquée, le scorpion se laissa immédiatement tomber à terre.
     
    Toute la scène n’avait duré qu’un bref instant.
    L’animal se mit à courir très vite, un peu à la façon d’une araignée. Musa parvint à le rattraper et à l’écraser à coups de pierre, en hurlant de frustration. J’avais saisi Helena dans mes bras.
    — Je suis là… (Ce qui lui était d’un faible secours si elle se retrouvait paralysée par le poison.) Musa ! Qu’est-ce que je dois faire ?
    Il leva la tête, pâle et le visage maculé de quelques larmes.
    — Un couteau ! cria-t-il sauvagement. Il faut couper à l’endroit de la morsure. Tout de suite. Profondément. Et faire sortir le sang.
    Impossible. Pas Helena. Pas moi.
    Je commençai par lui arracher la couverture des doigts et continuai de la serrer contre moi en lui soutenant le bras. C’était comme si j’avais voulu ramener le temps en arrière pour la sauver.
    Puis mes pensées reprirent leur cours normal. J’arrachai une des lanières de mes bottes pour lui faire un garrot.
    — Je t’aime, murmura-t-elle, comme si elle pensait que ce serait la dernière fois qu’elle aurait l’occasion de me le dire.
    Helena avait toujours eu d’étranges notions de ce qui était important ou non. Puis elle me tendit le bras.
    — Dépêche-toi, Marcus.
    Le prêtre s’était remis debout et me présenta un poignard à petite lame mince au manche soigneusement poli, entouré de fils de bronze. Il paraissait dangereusement aiguisé. Je refusais de penser à l’utilisation qu’un prêtre de Dushara pouvait en faire. Il m’exhortait à le prendre. Comme visiblement je ne m’en sentais pas le courage, Helena offrit son bras à Musa qui recula, horrifié. Il n’était pas plus capable que moi de lui faire du mal.
    Elle se retourna vivement vers moi. Tous les deux me dévisageaient, terrifiés. Ils avaient raison, c’était à moi d’agir. J’étais soudain prêt à n’importe quoi pour la sauver, car l’idée de la perdre m’était plus intolérable que tout.
    Musa, qui n’avait rien d’un militaire, m’offrait le poignard à l’envers, la pointe vers moi. Je tendis la main pour saisir le manche usagé, en tordant le poignet pour l’empêcher de me fendre la paume. C’est avec soulagement qu’il m’abandonna l’arme.
    Je me dépêchai d’installer Helena sur un ballot de

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