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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre
Autoren: Lindsey Davis
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le long voyage. Impressionné par sa dévotion, Khaled s’empressa de nouer une liaison secrète avec elle. Quand ses parents avaient finalement découvert le pot aux roses, ils s’étaient enfuis tous les deux. À Palmyre. Malheureusement, l’ami de son père l’ayant rencontré par hasard, il s’était dépêché de prévenir ses parents. Papa et maman avaient tout de suite pris la route pour le ramener à la maison, et ils comptaient bien le marier illico presto avec une fille convenable.
    — Oh ! comme c’est triste ! m’exclamai-je, en faisant mine de compatir.
    En réalité, je me demandais si je n’allais pas assommer Khaled, jeter Sophrona en travers de mes épaules et foncer vers notre campement. Seulement, il faut être certain de son coup. J’y étais déjà parvenu, mais il faisait moins chaud, les femmes étaient plus petites, et je me trouvais sur mon propre territoire. Après un bref instant de réflexion, je renonçai à jouer à l’homme d’action. Il ne me restait donc plus qu’un seul choix, l’arme la plus subtile d’un détective privé romain : le mensonge.
    — Je comprends parfaitement votre problème, poursuivis-je, et je puis vous assurer de toute ma sympathie. En réalité, je pense même pouvoir vous aider…
    Ces nourrissons me crurent sur parole. Je n’eus aucun besoin d’expliquer ce que je fabriquais à Palmyre. J’aurais pu être le pire maquereau de Corinthe ou un contremaître enrôlant de force des ouvriers pour une mine de cuivre espagnole. Je commençais à comprendre pourquoi les marchés aux esclaves et les bordels étaient toujours si bien fournis.
    Je farfouillai dans ma bourse pour en extraire les jetons qui permettaient d’obtenir des places gratuites pour nos spectacles. Je conseillai à Khaled de surveiller les affiches qui allaient annoncer une représentation de la troupe de Chremes, et d’y inviter ses parents en signe de réconciliation. Sophrona devrait se rendre également au théâtre.
    — Et ensuite ? Qu’est-ce que tu vas pouvoir faire pour nous ? s’inquiéta-t-il.
    — Mais c’est évident, non ? Vous marier, bien sûr.
     
    J’avais peut-être eu tort de faire cette promesse sur l’inspiration du moment. Thalia risquait d’être furieuse. Même si je parvenais à arranger leur mariage, ce dont je doutais sérieusement, la charmeuse de serpents n’avait pas la moindre intention de voir sa musicienne formée à grands frais attelée à un garçon sans cervelle à l’autre bout de l’Empire. Le seul rêve de Thalia était de fournir à Rome des distractions de choix qu’elle pouvait contrôler entièrement.
    Mais je pensais avoir fait de mon mieux. L’important était de rassembler tous les protagonistes au même endroit, et la fin justifie parfois les moyens.
    Si j’avais pu prévoir quel genre de soirée théâtrale on allait leur offrir, je me serais moins inquiété. Ils seraient venus de toute façon.
    Même sans billets gratuits.

64
    Il était si tard, quand je pus enfin regagner notre bivouac, que Thalia et Helena avaient renoncé à m’attendre. Elles étaient en train de dîner. Chremes et Phrygia se trouvaient là également, mais comme ils étaient passés par hasard, ils se retenaient de piquer dans les plats. Je devinais cependant qu’Helena n’allait pas résister longtemps à la tentation de les convier à partager notre repas. Alors, pour lui éviter tout dilemme, je m’empressai de vider rapidement tous les bols dans un pot qui avait contenu des concombres, en m’aidant d’un morceau de pain aux graines de sésame. Helena me jeta un regard noir. Feignant de comprendre qu’elle avait encore faim, je pris une feuille de vigne farcie dans ma gamelle improvisée et la posai dans son bol.
    — Excuse mes doigts.
    — Si je n’avais que ça à excuser ! s’exclama-t-elle.
    Elle n’en mangea pas moins la feuille de vigne.
    — Tu as une croûte de pain sur le menton, me moquai-je.
    — Et toi une graine de sésame sur la lèvre.
    — Oh ! je vois un bouton de fièvre au bout de ton nez.
    — Arrête de dire des bêtises, Marcus, ça te changera !
    Elle n’avait pas le moindre bouton. Son teint était encore pâle, mais sa peau parfaitement saine. J’étais très heureux de constater que sa fièvre était tombée, et qu’elle paraissait suffisamment remise pour supporter les taquineries… et parfois y répondre vertement.
    — La journée a été bonne, Falco ? Tu t’es bien promené ? demanda
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