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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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plus vite possible.
     
    — C'est correct,
dit-elle, mais va pas dire ça à ta femme. Ça va l'énerver pour rien. Si le bébé
arrive avant qu'il soit là, je vais m'en occuper toute seule. En attendant, tu
vas préparer tout ce qu'il faut pour ton petit et trouve-moi une paire de bons
ciseaux que tu vas faire tremper dans de l'eau bouillante.
     
    — Maudit qu'il
fait chaud, ne put-il s'empêcher de dire en s'épongeant le front avec son
mouchoir.
     
    — Ouais !
Imagine-toi si c'était toi qui devais accoucher une soirée comme à soir, reprit
la bonne Samaritaine^, là t'aurais des raisons de te plaindre, répliqua-t-elle
sur un ton réprobateur.
     
    Sur ces mots,
elle quitta Gérard et retourna dans la chambre à coucher dont elle referma la
porte derrière elle. Puis la longue attente commença.
     
    Le soleil se
coucha lentement, plongeant progressivement dans l'ombre l'appartement de la
rue Emmett. Debout devant la porte moustiquaire pour échapper à la touffeur,
Gérard écoutait la rumeur des conversations des voisins assis sur leur balcon.
De temps à autre, le rougeoiement de l'extrémité d'une cigarette venait trouer
l'obscurité.
     
    — Allume donc la
lumière, fit une voix dans son dos. Le jeune père de famille alluma le
plafonnier et vit la
     
    dame venir
mouiller une serviette, puis la tordre.
     
    — Ça s'en vient,
lui annonça-t-elle en jetant un coup d'œil à la table sur laquelle il avait
disposé tout ce que Laurette avait prévu pour la venue de son enfant. Je lui ai
dit que le docteur s'en venait pour la calmer, mais j'ai ben peur qu'il arrive
trop tard. Le bébé est prêt à sortir.
     
    Sur ces mots,
elle retourna dans la chambre où il faisait une chaleur intenable. Elle essuya
le visage de la future mère avec la serviette fraîche. Quand cette dernière se
mit à geindre, en proie à de nouvelles contractions, la voix de sa sage-femme
improvisée se fit rassurante.
     
    — Bon, ma petite
madame, je pense que ton petit aura pas la patience d'attendre que ton docteur
arrive. Ça fait qu'on va s'en occuper toutes seules, comme deux grandes filles.
Là, tu vas pousser le plus fort possible. Respire comme il faut et pousse,
pousse, pousse... Plus fort!
     
    Pendant plusieurs
minutes, elle encouragea Laurette et rythma ses efforts pour expulser son bébé
qui finit par voir le jour. Sans perdre un instant, l'inconnue coupa le cordon
ombilical, saisit l'enfant et fit en sorte de dégager ses voies respiratoires
avant d'aller le porter au père déjà alerté par les cris du nouveau-né.
     
    — Tiens.
Occupe-toi de ton gars et nettoie-le comme il faut, lui dit-elle. Attache-lui
une bande pour protéger son nombril avant de lui mettre une couche.
     
    Pendant un court
instant, la femme regarda Gérard commencer à laver son fils avec des gestes
malhabiles. Elle secoua la tête, tout de même un peu attendrie par la scène,
avant de rentrer dans la chambre en portant tout ce dont elle avait besoin pour
la toilette de l'accouchée.
     
    Le docteur Miron
n'arriva chez les Morin qu'un peu après neuf heures trente. Quand Gérard alla
lui ouvrir la porte, il aperçut le nommé Gerry, négligemment appuyé contre la
portière de sa Dodge, attendant patiemment que sa mère veuille bien venir le
rejoindre.
     
    — Vous arrivez
trop tard, reprocha timidement le père de famille au médecin. Ma femme a déjà
accouché.
     
    — Il y a pas eu
de problèmes ? demanda Albert Miron en se dirigeant vers la chambre.
     
    — Elle a été
chanceuse. Elle a eu de l'aide, se contenta de dire Gérard en lui ouvrant la
porte.
     
    Un instant plus
tard, la dame quitta la pièce en emportant le bébé qu'elle confia à son père.
     
    — Tiens. Tu peux
le bercer pendant que le docteur s'occupe de ta femme. Après, il va vouloir
l'examiner pour
     
    voir si tout est
correct. Je peux plus être utile à personne. Ça fait que j'ai plus rien à faire
ici dedans. Est-ce que mon garçon est arrivé ?
     
    — Oui. Je viens
de le voir. Il vous attend devant la porte.
     
    — Bon. C'est
parfait. Tu diras à ta femme que je lui souhaite ben de la chance avec sa
petite famille.
     
    — Je sais
vraiment pas comment vous remercier, dit Gérard, embarrassé.
     
    — T'as pas à me
remercier, répliqua-t-elle en se dirigeant vers la porte d'entrée. Ça m'a fait
plaisir de rendre service à ta femme.
     
    Elle sortit sans
autre cérémonie et monta dans la voiture que son fils venait de faire démarrer
en la

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