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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Toi aussi, va
étudier dans la cuisine, dit-il à Jean-Louis, étendu sur son lit dans la pièce
voisine.
     
    Rien ne séparait
les deux chambres et Gérard ne voulait pas de témoin. Richard s'était levé et
attendait la raclée promise au début de la journée. Étrangement, les colères
fracassantes de sa mère lui faisaient beaucoup moins peur que le calme de son
père. Quand il vit ce dernier retirer la ceinture de son pantalon, il se
réfugia dans un coin de la chambre, terrifié.
     
    — Je le ferai
plus, p'pa. C'est promis, dit-il en tremblant.
     
    Gérard le souleva
sans peine, laissa tomber son ceinturon, le déposa à plat ventre sur ses genoux
et lui administra trois claques retentissantes sur les fesses avant de le
déposer sans ménagement sur le lit.
     
    — Tu te coucheras
tout de suite après le souper, dit-il à son fils avant de sortir de la pièce.
     
    Chaque fois que
ce genre de scène se passait, tous les enfants devenaient subitement très
calmes. La soirée se passa dans un silence presque complet.
     
    Le lendemain
après-midi, Laurette mit Carole dans son landau et entreprit de faire une
promenade dans les rues du quartier pour repérer des annonces d'appartements
     
    à louer. Elle en
trouva une sur la rue Dufresne, près de la rue Notre-Dame et une autre sur la
rue D'Iberville.
     
    Le soir même,
elle renonça à effectuer son épicerie hebdomadaire. Déterminée à ne pas laisser
filer une occasion intéressante, elle avait décidé d'aller visiter les
logements disponibles en compagnie de Gérard.
     
    — Je suis fatigué
de ma semaine, dit ce dernier quand elle lui fit part de son projet. Ça peut
ben attendre demain.
     
    — Justement, ça
peut pas attendre, rétorqua-t-elle. Il y a juste deux appartements à louer dans
le coin. ils vont" partir tout de suite. Je te demande pas grand-chose.
Moi, j'irai faire ma commande demain plutôt que d'aller magasiner.
     
    — Taboire ! Il me
semble que c'est pas si pressant que ça! protesta son mari, mis de mauvaise
humeur par son insistance.
     
    — Ben oui, Gérard
Morin, c'est pressant ! C'est pas en lisant ton journal, assis sur ton steak,
qu'on va trouver une place qui a du bon sens.
     
    — C'est correct,
on va y aller, accepta-t-il pour avoir la paix.
     
    Dès le souper
terminé, Gérard la suivit en rechignant.
     
    — Ce sera pas
long, le consola Laurette au moment de quitter la maison. Denise va garder les
petits. Dans une heure, on va être revenus.
     
    Le couple
descendit d'un bon pas la rue Fullum jusqu'à Notre-Dame et se dirigea vers la
rue Dufresne.
     
    — Regarde, il y a
un logement à louer, lui fit remarquer Gérard en passant devant une vieille
maison de la rue Notre-Dame.
     
    — T'es pas malade
? s'emporta Laurette. C'est un troisième étage. Nous vois-tu poignés là avec
les enfants ? Il nous faut un premier étage.
     
    Les locataires de
l'appartement de la rue Dufresne n'apprécièrent pas beaucoup d'être dérangés,
mais permirent tout de même aux visiteurs d'en voir assez pour qu'ils se
rendent compte que les lieux étaient en plus mauvais état que leur appartement
de la rue Emmett. De plus, le loyer était un dollar plus cher par mois.
     
    — Il nous reste,
toujours celui de la rue D'Iberville, déclara Laurette en se remettant en
marche. Si on pouvait l'avoir, celui-là, on resterait pas loin de chez Armand.
Carole pourrait même jouer avec Louise.
     
    Mais les Morin
n'eurent pas plus de chance à cet endroit. La maison était plus récente, mais
l'appartement n'était constitué que de quatre pièces. De plus, le propriétaire
exigeait un loyer bien supérieur à celui qu'ils payaient déjà.
     
    — Maudit verrat !
ragea Laurette, tu me feras pas croire qu'on va être encore poignés pour rester
sur Emmett.
     
    — On n'est pas si
mal, lui fit remarquer son mari. C'est enrageant que le loyer vienne manger
chacune de mes augmentations de salaire, mais on y peut rien.
     
    — Arrête, bonyeu
! T'appelles ça pas si mal, toi, un logement pas chauffable pendant l'hiver et
où il y a des rats plein la cave ? protesta sa femme avec véhémence.
     
    Gérard se tut,
laissant sa compagne digérer son dépit. Il ne reprit la parole qu'au moment de
rentrer chez lui.
     
    — De toute façon,
il reste encore deux jours avant que le bonhomme vienne chercher le bail,
dit-il pour lui remonter le moral. On peut peut-être avoir un coup de chance...
     
    — Quand est-ce
qu'on est chanceux, nous

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