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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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votre
appartement m'intéresserait ben gros, admit le jeune homme en faisant un nouvel
effort pour cacher son enthousiasme. Si ça vous dérangeait pas trop, j'aimerais
venir le montrer à ma fiancée, à soir. Si ça fait son affaire, on pourrait
discuter du prix des meubles que vous pourriez nous vendre. Qu'est-ce que vous
en pensez ?
     
    Georges-Etienne
Phaneuf réfléchit un court moment avant d'accepter.
     
    — Mais j'aime
autant te le dire tout de suite, prit-il la précaution d'ajouter, j'ai pas
l'intention de déménager avant au moins un bon mois. Je veux pas avoir à me
presser pour faire mes boîtes.
     
    — Inquiétez-vous
pas, monsieur Phaneuf, le rassura Gérard. Si votre appartement fait l'affaire
de ma fiancée, on vous poussera pas dans le dos. Nous autres, on se marie
seulement le 14 novembre.
     
    Sur ce, le visiteur
quitta les lieux en promettant de revenir vers sept heures, ce soir-là. Quand
il apprit à Laurette qu'il avait peut-être découvert le genre d'appartement
qu'ils avaient cherché le printemps précédent, la jeune fille fut folle de
joie. Après le souper, avec la permission d'Annette et d'Honoré, il vint la
chercher pour l'amener voir le 2318, rue Emmett.
     
    Laurette ne
connaissait pas la rue Emmett, même si elle avait toujours vécu dans le
quartier. Tout en descendant la rue Fullum en direction de la rue Notre-Dame,
Gérard décrivit l'état des lieux à sa fiancée. Il ne voulait pas qu'elle
manifeste ouvertement son dégoût devant le locataire en constatant la
malpropreté qui y régnait.
     
    — Je t'avertis
tout de suite que ça va avoir besoin de tout un ménage. C'est pas mal sale
parce que Phaneuf vit tout seul et a pas l'air trop porté sur le nettoyage. En
plus, j'ai l'impression que le seul moyen de le décider à partir, ça va être de
lui acheter une couple de meubles parce qu'il veut s'en aller en chambre chez
ses sœurs.
     
    Laurette se
déclara prête à beaucoup de sacrifices pour avoir la chance de commencer leur
vie de couple dans leur appartement plutôt que dans la petite chambre que les
Charpentier étaient prêts à leur louer.
     
    Gérard sonna à la
porte et Phaneuf vint ouvrir. D'emblée, le quadragénaire à la mise peu soignée
sembla apprécier l'énergie qui émanait de la jeune fille qui accompagnait son
confrère de travail. Il fit visiter l'appartement en s'adressant presque
exclusivement à Laurette. Cette dernière sut se montrer polie et discrète,
laissant filtrer suffisamment d'enthousiasme pour plaire à son hôte.
     
    — J'aime ben
votre appartement, monsieur Phaneuf, déclara-t-elle. C'est en plein ce qu'il
nous faudrait.
     
    — Ben, venez vous
asseoir dans la cuisine. On va parler un peu, proposa le veuf en désignant aux
visiteurs la pièce voisine.
     
    En moins d'une
heure, Gérard s'entendit avec l'homme pour lui acheter à un prix fort
convenable son poêle à huile, sa fournaise, son mobilier de cuisine et son
divan. De plus, Georges-Etienne Phaneuf se déclara d'accord pour leur laisser
les lieux à compter du 1er octobre, ce qui allait laisser aux deux tourtereaux
largement le temps de nettoyer l'endroit.
     
    Ce soir-là,
Gérard et Laurette revinrent lentement vers la rue Champagne en s'extasiant sur
leur chance d'avoir découvert un logement à un prix raisonnable si près du
travail de Gérard. Une fois parvenu chez les Brûlé, le couple passa une heure à
le décrire à Honoré et Annette. Cette dernière, heureuse pour sa fille, lui
promit de confectionner les rideaux de son futur appartement.
     
    — J'ai pas vu ce
que t'as acheté, dit Honoré, mais j'ai l'impression que t'as fait un bon marché
au prix qu'il t'a laissé toutes ses affaires. Est-ce que tu vas avoir un gros
ménage à faire ?
     
    — C'est ben sale,
reconnut Gérard en réprimant difficilement une grimace de dégoût. Mais on va
avoir presque un mois et demi pour nettoyer avant notre mariage.
     
    — On va aller te
donner un coup de main pour peinturer, proposèrent en même temps Armand et
Bernard qui, assis à la table de cuisine, s'étaient contentés d'écouter les
fiancés depuis leur arrivée.
     
    — Vous êtes ben
fins, les remercia leur futur beau-frère.
     
    Cinq semaines
plus tard, un mardi après-midi, Phaneuf remit les clés de l'appartement à
Gérard, à la fin de son quart de travail. L'homme avait déménagé ses derniers
effets chez ses sœurs, la veille.
     
    Après le souper,
même s'il pleuvait et que l'obscurité

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