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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Écoutez,
monsieur Phaneuf. Est-ce que ça vous dérangerait ben gros de me montrer votre
appartement ? En même temps, je pourrais peut-être jeter un coup d'œil sur les
meubles que vous voulez vendre. Si ça m'intéresse, je pourrais revenir vous
voir avec ma fiancée et on essayera de s'arranger. Qu'est-ce que vous en
pensez? demanda-t-il, nerveux.
     
    L'homme n'hésita
qu'un court instant.
     
    — Ça me fait
rien, mais je t'avertis tout de suite, ça fait cinq ans que je suis tout seul
et je suis pas fort sur le ménage. La maison est pas mal à l'envers.
     
    Tout en marchant
aux côtés du veuf, le jeune homme scrutait la petite rue Emmett reliant les
rues Fullum et Archambault, au sud de la rue Sainte-Catherine. Elle était
calme, comme assommée par la chaleur dégagée par l'asphalte surchauffé. En
levant la tête vers l'ouest, il put voir une section de la structure métallique
du pont du Havre. Il n'y avait pas un brin d'herbe nulle part. Cinq maisons à
un étage, toutes passablement délabrées, occupaient le côté sud de la rue. Ces
résidences profitaient un peu de l'ombre projetée par les maisons à deux étages
en brique rouge qui leur faisaient face. Au coin, l'unique escalier extérieur
s'arrêtait à deux pas d'une minuscule
     
    épicerie qui
occupait le rez-de-chaussée du dernier immeuble.
     
    Georges-Etienne
Phaneuf s'arrêta devant l'avant-dernière maison du côté sud de la rue, fouilla
dans sa poche et sortit une clé. Il ouvrit une porte à demi vitrée couverte
d'une peinture vert bouteille écaillée.
     
    — Entre, dit-il à
Gérard en le précédant.
     
    Le jeune homme
fut immédiatement pris d'assaut par une puissante odeur de renfermé en posant
le pied dans le couloir sombre.
     
    — Il fait chaud
en dedans, lui dit Phaneuf. Je vais ouvrir la porte de la cuisine.
     
    Gérard ne fit
aucun commentaire, regardant tout autour de lui. Aucun détail ne devait lui
échapper. La cuisine dans laquelle son hôte venait de l'entraîner était pourvue
d'une fenêtre et d'une porte moustiquaire qui s'ouvrait sur un balcon encombré
de déchets de toutes sortes. À l'extérieur, devant le balcon, un escalier de
bois conduisait chez les locataires vivant à l'étage.
     
    La cour, très
étroite, était en terre battue. Elle était encombrée par un antique hangar au
toit de tôle passablement rouillé.
     
    — Comme tu peux
voir, reprit l'homme après l'avoir laissé regarder un bon moment à l'extérieur,
la cuisine est assez grande. Mon poêle à l'huile marche ben et la glacière est
correcte. Il va falloir que je les vende tous les deux, comme mon set de
cuisine, prit-il le soin d'ajouter en désignant de la main une table en bois
blanc autour de laquelle étaient rangées quatre chaises.
     
    La pièce était
franchement malpropre et le petit comptoir au milieu duquel se trouvait l'évier
était encombré de vaisselle sale. Le linoléum aux dessins à demi effacés qui
couvrait le parquet disparaissait sous une bonne épaisseur de crasse.
     
    — Ça, c'est une
chambre, fit Phaneuf en entrouvrant une porte donnant sur la cuisine. A côté,
c'est la salle de bain. Elle est pas ben grande, mais il y a un bain, un lavabo
et une toilette.
     
    — C'est parfait,
dit Gérard en jetant un coup d'œil attentif à la petite pièce d'à peu près huit
pieds par cinq.
     
    — Comme tu peux
voir, j'ai aussi une fournaise qui marche au bois et au charbon dans le corridor.
Elle est à vendre, elle aussi. On en a besoin l'hiver pour réchauffer les
chambres d'en avant.
     
    — Il y a combien
de chambres en avant ?
     
    — Deux. Ça, c'est
ma chambre. Elle donne sur la rue, précisa Phaneuf en ouvrant une nouvelle
porte à droite. En face, ces deux portes-là ouvrent sur une chambre double.
     
    L'hôte poussa une
porte du côté gauche du couloir pour montrer à Gérard un salon de taille
moyenne où trônait un vieux divan brun un peu avachi. Une ouverture en arc
révélait une autre pièce où étaient entassées en désordre des boîtes de tailles
diverses et une pile imposante de bûches.
     
    — T'es capable de
comprendre que c'est pas mal grand pour un homme tout seul. Moi, dans cette
chambre-là, je corde mon bois pour l'hiver. Ça me fait pas loin pour chauffer
ma fournaise.
     
    — C'est vrai que
c'est pas mal grand à entretenir pour une personne, reconnut Gérard,
passablement secoué par la saleté de l'appartement.
     
    — Ça, tu peux le
dire.
     
    — Moi,

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