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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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l'espace exigu des lieux,
l'atmosphère fut à la fête et on s'amusa ferme.
     
    Ce fut une toute
autre histoire pour le mariage de Colombe et de Rosaire Nadeau, à la fin du
même mois. Comme Laurette s'y était attendu, ses beaux-parents avaient fait en
sorte qu'on n'oublierait pas de sitôt le mariage de leur fille. Ils avaient
invité toute leur parenté à assister à la cérémonie et au repas qui l'avait
suivie. La robe de Lucille Morin était presque aussi belle que celle de
Colombe. Elle avait veillé elle-même aux moindres détails du déroulement de la
journée. Il était évident que la mère de la mariée rayonnait de fierté. Pour
s'en rendre compte, il n'y avait qu'à voir son air triomphant, alors qu'elle se
tenait debout à l'entrée de la salle de réception louée pour l'occasion.
     
    Une petite foule
d'invités attendait patiemment d'avoir la chance de féliciter les parents des
nouveaux mariés ainsi que les jeunes époux. En compagnie de Gérard, Laurette
avait pris place dans la file en retenant Denise contre elle, tout en portant
son fils de trois ans dans ses bras.
     
    — Mets-le donc à
terre, lui chuchota Gérard. Il est capable de marcher.
     
    Laurette ne tint
aucun compte de sa suggestion. Elle ne quittait pas des yeux sa belle-mère,
debout près de sa fille.
     
    — Regarde ta
mère, souffla-t-elle à l'oreille de son mari, un moment plus tard. Ma foi du
bonyeu, elle se prend pour la reine d'Angleterre ! On dirait même qu'elle nous
reconnaît pas.
     
    — Calme-toi donc
un peu, répliqua Gérard avec humeur. C'est normal. Elle a travaillé comme une
folle pour organiser les noces.
     
    — Ça lui donne
quoi de vouloir péter plus haut que le trou? demanda Laurette en lui tendant
Jean-Louis qu'elle commençait à trouver trop lourd. Ton père est pas
millionnaire, que je sache.
     
    — C'est sûr
qu'ils se sont privés pas mal pour payer des noces comme ça, reconnut son mari
en déposant son fils par terre.
     
    — On dirait même
que notre nouveau beau-frère a poigné la folie des grandeurs de ta mère. As-tu
entendu? Lui et Colombe vont faire un voyage de noces à Québec, mon cher !
     
    — Puis après ?
     
    — Est-ce qu'on en
a fait un, nous autres, un voyage de noces ? rétorqua Laurette, incapable de
résister à un accès de jalousie.
     
    — Peut-être que
Rosaire a plus d'argent que j'en avais quand je t'ai mariée.
     
    — Regarde-le à
côté de Colombe, chuchota-t-elle. Je l'aime ben, mais ta sœur marie pas
Rockefeller. Il a l'air d'un pot à tabac à côté d'elle, ajouta-t-elle avec une
certaine méchanceté.
     
    Après avoir
finalement pu féliciter les parents et les nouveaux mariés, Gérard et sa femme
prirent place à une table avec les Parenteau, des cousins de Conrad Morin. Gérard
ne les avait rencontrés qu'à quelques reprises et les connaissait très peu. Il
les présenta à sa femme, qui s'entendit très bien avec ces gens simples et sans
prétention.
     
    À un certain
moment durant l'après-midi, Anne Parenteau mentionna que son fils Emile et sa
femme allaient sans doute devoir se chercher un appartement à Montréal, à la
fin de l'année. La patronne de sa bru, une
     
    riche bourgeoise,
quittait le Québec pour les États-Unis, mais lui avait promis de la faire
engager comme femme de chambre à l'hôtel Saint-Paul, dont elle connaissait le
propriétaire. Comme son Emile n'avait pas d'emploi, il allait suivre sa femme à
Montréal et y chercher du travail.
     
    — Je sais
vraiment pas comment ils vont faire pour vivre à Montréal. Ils ont pas une cenne
qui les adore. ils auront pas le choix. Si ma bru lâche sa job, ils auront plus
rien pour  vivre, précisa le père, de toute évidence inquiet.
     
    — De toute façon,
monsieur Parenteau, votre garçon a sûrement plus de chance de se trouver de
l'ouvrage en ville qu'à Saint-Hyacinthe, dit Laurette pour l'encourager.
     
    — C'est ce qu'on
souhaite, intervint Anne Parenteau. C'est un bon petit couple qui demande pas
mieux que de travailler. Tout va dépendre s'ils trouvent une chambre bon marché
à louer.
     
    Poussée par son
bon cœur, Laurette offrit alors aux Parenteau d'héberger quelque temps Emile et
sa femme afin de les aider à s'établir dans la métropole.
     
    — Veux-tu ben me
dire à quoi t'as pensé de leur offrir ça? s'emporta Gérard, sur le chemin du
retour. On a déjà deux enfants. Tu trouves pas qu'on est assez dans la maison?
     
    — Il y a rien qui
dit

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