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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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belle maison, sentit le besoin d'ajouter Lucille.
     
    — Comment ça se
fait que tu lâches Saint-Hyacinthe ? demanda Gérard à son beau-frère.
     
    — Cummings m'a
transféré au bureau-chef. J'avais pas le choix, il fallait qu'on déménage,
expliqua Rosaire en allumant un cigare qu'il venait de tirer de la poche de
poitrine de son veston.
     
    — Il a été nommé
superviseur, se rengorgea sa belle-mère.
     
    — Est-ce que
c'est pour ça que tu fumes le cigare à cette heure ? lui demanda Laurette,
sarcastique.
     
    — Non. C'est
parce que ça prend plus de temps à fumer qu'une cigarette, répondit Rosaire en
riant.
     
    — Félicitations,
le beau-frère, dit Gérard sans la moindre trace de jalousie. Est-ce que ça veut
dire que tu vendras plus de chars ?
     
    — Pantoute. Je
veux continuer. Je vais avoir une grande cour en arrière de notre nouvel
appartement. J'ai l'intention de garder là un ou deux chars à vendre.
     
    — De quoi a l'air
ton nouveau logement? demanda Laurette à sa belle-sœur.
     
    — C'est un très
bel appartement, s'empressa de dire Lucille avant même que sa fille ait eu le
temps de répondre. La maison est quasiment neuve. Elle a juste cinq ans. Pensez
donc, Laurette, une maison en brique et en pierre de taille. ils ont loué un
grand cinq et demi au rez-de-chaussée. C'est de toute beauté.
     
    — Je vais avoir
toute la place qu'il me faut pour mon piano, parvint à dire Colombe en
affichant un petit air déplaisant.
     
    — On vient
d'aller le visiter, précisa Conrad. C'est sur un beau boulevard. Le quartier
m'a l'air pas pire.
     
    — C'est sûr que
ça doit être pas mal plus beau qu'ici, fit sa bru, acide.
     
    — C'est juste un
peu plus neuf, fit remarquer Rosaire, avec son habituelle diplomatie. Inquiète-toi
pas, ça finira ben par vieillir comme tout le reste, ajouta-t-il, pour consoler
sa belle-sœur.
     
    — Vas tu
peinturer avant d'entrer là ? demanda Gérard.
     
    — Oui. Il faut
que je peinture partout. Je vais commencer la semaine prochaine.
     
    — Je vais aller
te donner un coup de main, lui offrit généreusement son beau-frère.
     
    Pendant quelques
minutes, on parla de ce que le jeune couple aurait à faire avant d'être
installé dans son nouvel
     
    appartement.
Laurette se taisait, en proie à une profonde jalousie. Pourquoi Colombe
avait-elle la chance de s'établir dans un beau quartier alors qu'elle devait
élever ses enfants dans un appartement misérable infesté par les rats où on
gelait tout l'hiver? Elle était certaine que là où sa jeune belle-sœur allait vivre,
l'air ne transportait pas les effluves des compagnies de la rue Notre-Dame et
qu'il y avait des arbres et de* l'herbe.
     
    — Prendriez-vous
un Verre de liqueur? offrit l'hôtesse en surmontant difficilement sa mauvaise
humeur. J'ai du cream soda et de l'orangeade.
     
    — Merci, ma
fille, mais on sera pas longtemps, la remercia sa belle-mère. Colombe et
Rosaire veulent aller voir s'ils trouveraient pas un beau mobilier de salle à
manger en érable pour leur nouvel appartement.
     
    — Il y a pas de
crainte à avoir, ils vont en trouver s'ils sont prêts à payer le prix.
     
    — A propos, j'ai
eu la visite d'Anne Parenteau, reprit sa belle-mère. C'est elle qui m'a appris
que son garçon et sa femme restaient plus chez vous.
     
    — Ils sont partis
la semaine passée, se contenta de dire Gérard. Emile a fini par se trouver une
job chez Wilsil. Il a décidé de se louer une chambre à Saint-Henri pour être
plus proche de son ouvrage.
     
    — C'est ce que
m'a dit sa mère. Il paraît que lui et sa femme étaient pas trop contents de la
façon que vous les avez traités, dit Lucille en jetant un regard entendu à sa
bru.
     
    — Ah oui ?
Qu'est-ce qu'ils ont bavasse dans la famille ? demanda Laurette, l'air mauvais.
     
    — D'après ce
qu'Anne Parenteau m'a raconté, reprit sa belle-mère sans tenir compte du
mécontentement évident de sa bru, ils avaient rien à reprocher à Gérard,
mais...
     
    — Mais quoi,
madame Morin ?
     
    — Mais il paraît
que vous avez été très dure avec Angelina et son mari.
     
    — Ah ben, maudit
verrat, par exemple ! s'emporta Laurette en se levant d'un bond. J'aurai tout
entendu dans ma chienne de vie ! On ramasse deux pouilleux à moitié morts de
froid devant notre porte, en plein mois de janvier, on les aide par pure
charité chrétienne et c'est comme ça qu'ils nous remercient !
     
    — La mère d'Emile
m'a dit

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