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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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journée,
elle dut tout de même faire un énorme effort de volonté pour ne pas
l'interpeller chaque fois qu'elle l'apercevait. Elle se demandait bien si
Angelina avait menacé son mari de cesser de travailler.
     
    Le surlendemain,
Emile quitta la maison assez tôt et ne revint qu'à la fin de l'après-midi. Le
même scénario se reproduisit les jours suivants, pour le plus grand soulagement
de Laurette.
     
    Quelques jours
plus tard, réussissant enfin à se retrouver seule avec Angelina, Laurette
s'enquit de la situation.
     
    — Est-ce que ton
mari s'est trouvé une job ? demanda-t-elle à sa pensionnaire.
     
    — Non, mais il me
dit qu'il cherche, chuchota la femme d'Emile, un peu mal à l'aise d'aborder
encore une fois ce sujet avec elle.
     
    — En tout cas, je
peux te dire que ton mari part de bonne heure de la maison tous les matins et
qu'il revient juste un peu avant toi.
     
    — C'est ce qu'il
me dit.
     
    Finalement, la
chance sourit aux Parenteau. Avant la fin de la semaine, Emile dénicha un
travail d'homme à tout faire. Ce soir-là, il consentit à sortir du mutisme dans
lequel il s'était volontairement enfermé depuis plusieurs jours. Il s'adressa
uniquement à Gérard après avoir versé une généreuse quantité de mélasse dans
son assiette.
     
    — Tu vas pouvoir
dormir tranquille, je me suis trouvé une job chez Wilsil, une compagnie dans
l'ouest de la ville, annonça-t-il à son petit-cousin de son habituelle voix
traînante.
     
    — Je suis ben
content pour toi, répondit Gérard en feignant d'ignorer l'agressivité évidente
de son pensionnaire. Ils font quoi dans cette compagnie-là ?
     
    — ils préparent
de la viande.
     
    — Quand est-ce
que tu commences ?
     
    — Lundi matin.
Demain matin, on va se chercher une chambre plus proche de notre ouvrage. Il
paraît qu'il y en a des pas chères dans Saint-Henri, ajouta-t-il en laissant
sous-entendre que les Morin avaient profité d'eux en exigeant un prix exagéré
pour la location de leur chambre.
     
    Gérard lança un
regard d'avertissement à sa femme, qui se préparait à intervenir, avant de
répondre calmement:
     
    — J'espère que tu
vas en trouver une.
     
    Sur ce, il se
leva et alla allumer la radio installée sur une tablette, au-dessus de la
glacière, signifiant ainsi qu'il ne voyait pas l'intérêt de poursuivre la
conversation. Emile finit de manger, but sa tasse de thé et retourna dans sa
chambre. L'air buté, Angelina se dépêcha de laver la vaisselle et alla
rejoindre son mari après avoir tendu à Laurette les cinq dollars de location
hebdomadaire.
     
    On aurait dit que
la petite femme avait soudainement choisi son camp. Après avoir semblé prendre
le parti de
     
    Laurette, elle
paraissait maintenant appuyer sans réserve la conduite de son mari et s'être
joint à sa bouderie.
     
    — Fais du bien à
un cochon, murmura Laurette, et il viendra...
     
    — Qu'est-ce que
tu dis ? lui demanda Gérard, intrigué de la voir parler seule.
     
    — Laisse faire.
Je me comprends. Garde les enfants. Il faut que j'aille chez Comtois.
     
    Le lendemain
avant-midi, Laurette partit faire la tournée des grands magasins, comme tous
les samedis. A son retour, elle trouva Gérard occupé à fabriquer sa provision
de cigarettes pour la semaine. A son entrée dans la cuisine, elle jeta un
regard vers la porte de la chambre louée aux Parenteau et s'aperçut que la
pièce était vide.
     
    — Ils sont pas
encore rentrés ? demanda-t-elle à son mari qui avait entrepris de couper le
tabac qui dépassait des tubes blancs avec une paire de ciseaux.
     
    — Ils sont
partis, laissa-t-il tomber.
     
    — Comment ça,
partis ?
     
    — Ben oui. Ils
ont trouvé une chambre à Saint-Henri et ils l'ont louée. Ils sont revenus à
l'heure du dîner. Ils ont fait leurs bagages et ils sont partis.
     
    — Tu parles de
deux beaux sauvages, toi ! Il me semble qu'ils auraient pu m'attendre pour me
dire merci.
     
    — Ben non. Il
faut croire qu'ils ont pensé nous avoir assez ben payés pour la chambre.
     
    — Ah ben ! Ça
m'apprendra à aider le monde, conclut Laurette en allumant une des cigarettes
que son mari venait de confectionner. C'est pas demain la veille qu'ils vont
remettre les pieds ici dedans, ces deux ingrats-là ! Bon débarras ! Si c'est
comme ça, on va pouvoir commencer notre ménage la semaine prochaine sans les
avoir dans les jambes. En plus, on va pouvoir souper à l'heure qu'on veut,
maintenant qu'ils sont plus

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