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Des souris et des hommes

Des souris et des hommes

Titel: Des souris et des hommes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Steinbeck
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Bientôt, on me foutra dehors. Sitôt
que je pourrai plus balayer une chambre, on m'enverra à la charge du comté.
Peut-être bien que si je vous donnais mon argent, à vous autres, vous m' laisseriez
piocher vot'jardin, même après que j’pourrais plus très bien le faire. Et je
laverais la vaisselle, et d'autres petites choses comme ça. Mais je serais chez
nous, et on me laisserait travailler chez nous.
    Il dit
misérablement :
    — Vous
avez vu ce qu'ils ont fait à mon chien, ce soir ? Ils disaient qu'il
n'était plus bon pour personne même pas pour lui-même. Quand on m' foutra
dehors, je voudrais que quelqu'un m'envoie un coup de fusil. Mais ils ne feront
point ça. J'aurai nulle part où aller, et j’pourrai plus trouver de travail.
J'aurai trente dollars de plus quand vous serez prêts à partir.
    George se
leva.
    — On
le fera, dit-il. On l'arrangera cette bonne vieille maison, et on ira y
habiter.
    Il se
rassit. Ils étaient tous assis, immobiles, hypnotisés par la beauté de la
chose, l'esprit tendu vers le futur, quand cette chose adorable viendrait à se
réaliser.
    George
dit, spéculatif :
    — Supposez
qu'il y ait une fête, ou qu'un cirque vienne en ville, ou un match de base-ball,
n'importe quoi.
    Le vieux
Candy opina à cette idée.
    — Ben,
on irait, dit George. On demanderait la permission à personne. On dirait
simplement : « Allons-y », et on irait. On se contenterait de
traire la vache, de jeter un peu de grain aux poulets, et on irait.
    — Et
de donner de l'herbe aux lapins, intervint Lennie. J'oublierais jamais de les
nourrir. Quand c'est-il qu'on va le faire, George ?
    — Dans
un mois. Dans un mois exactement. Tu sais ce que je vais faire ? J’vais
écrire aux gens qui y habitent pour leur dire que nous l'achetons. Et Candy
enverra cent dollars en versement.
    — Pour
sûr, dit Candy. Ils ont un bon poêle, là-bas ?
    — Oui,
ils ont un bon poêle, un poêle à charbon et à bois.
    — J'emporterai
mon petit chien, dit Lennie. Sacré nom, il se plaira, là-bas, tu parles, nom de
Dieu !
    Au-dehors,
des voix s'approchaient. George dit rapidement :
    — Ne
dites rien à personne. Rien que nous trois et personne d'autre. Ils seraient
capables de nous foutre à la porte pour nous empêcher d'avoir notre argent. Y a
qu'à continuer comme si on devait charrier de l'orge toute notre vie, et puis,
un beau jour, brusquement on recevra sa paie et on foutra le camp.
    Lennie et
Candy opinèrent en grimaçant de joie.
    — Faut
le dire à personne, murmura Lennie à soi-même.
    Candy dit :
    — George.
    — Oui ?
    — C'est
moi qu'aurais dû tuer mon chien, George. J'aurais pas dû laisser un étranger
tuer mon chien.
    La porte
s'ouvrit. Slim entra, suivi de Curley, de Carlson et de Whit. Slim avait les
mains noires de goudron et il était furieux. Curley était collé à son coude.
    Curley dit :
    — J’voulais
pas t'offenser, Slim. J’te demandais simplement.
    Slim dit :
    — Ben,
tu m'as demandé trop souvent. J'en ai plein le dos. Si tu n' peux pas
surveiller ta sacrée femme, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Fous-moi
la paix.
    — J’m'efforce
de te dire que j’voulais pas t'offenser, dit Curley. J’pensais seulement que tu
l'avais peut-être vue.
    — Pourquoi
que tu ne lui dis pas de rester chez elle, là où elle devrait être ? dit
Carlson. Laisse-la traîner comme ça autour des chambrées, et, dans pas
longtemps, t'auras quelque affaire sur les bras, et puis tu pourras rien y
faire.
    Curley se
retourna d'un bond vers Carlson.
    — Toi,
te mêle pas de ça si tu ne veux pas prendre la porte.
    Carlson
rit :
    — Bougre
de salaud, dit-il. T’as essayé de foutre la trouille à Slim, mais ça n'a pas
marché. C'est Slim qui te l'a foutue, la trouille. T’as autant de courage qu'un
lapin. J’me fous pas mal que tu sois le meilleur boxeur du pays. T’as qu'à
venir te frotter à moi, et je te la ferai valser ta sacrée sale gueule.
    Candy se
joignit avec joie à l'attaque.
    — Un
gant plein de vaseline, dit-il avec dégoût.
    Curley le
fulmina du regard. Ses yeux allèrent alors se poser sur Lennie qui souriait
toujours, ravi à l'idée de son ranch. Curley s'approcha de Lennie comme un
terrier.
    — Qu'est-ce
que t’as à rire ?
    Lennie le
regarda ahuri.
    — Hein ?
    Alors
Curley explosa de rage :
    — Amène-toi
ici, gros enfant de putain. Mets-toi debout. Il sera pas dit qu'un gros enfant
de putain comme toi aura

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