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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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là-dedans ?
    — Jérôme se trouvait dans la cellule contiguë à celle de
votre cousin la nuit où vous lui avez rendu visite. Quand il est arrivé ici il
a dû vous reconnaître. Ainsi que Singleton. C’est pourquoi il l’a traité de
menteur et de parjure. Et, bien sûr, lorsqu’il m’a juré qu’il ne connaissait
aucun homme capable de faire une telle chose il s’agissait d’une de ses
railleries retorses. Il a deviné que c’était vous.
    — Il ne m’a rien dit à moi. » Elle secoua la tête.
« Il aurait dû le faire. Si peu de gens savent ce qui s’est passé. Le mal
que vous autres avez commis.
    — En arrivant ici je ne connaissais pas la vérité à
propos de Mark Smeaton, Alice, ni de la reine. Vous avez raison. Ce fut cruel, pervers. »
    Une lueur d’espoir apparut dans ses yeux.
    « Alors, laissez-moi partir, monsieur. Durant tout votre
séjour ici, vous m’avez intriguée, car vous n’êtes pas un homme brutal comme
Singleton et les autres créatures de Cromwell. Je n’ai fait que rendre la
justice. Je vous en prie, laissez-moi m’en aller.
    — Non. C’est impossible, dis-je en secouant la tête. Ce
que vous avez fait est quand même un meurtre. Je suis contraint de vous faire
arrêter. »
    Elle me regarda d’un air suppliant.
    « Si vous saviez tout, monsieur. Écoutez-moi, je vous en
prie ! »
    J’aurais dû deviner qu’elle voulait me retenir là, mais je ne
l’interrompis pas. Il s’agissait de l’explication de la mort de Singleton que j’avais
cherché à élucider depuis si longtemps.
    « Mark Smeaton venait rendre visite à ses parents aussi
souvent qu’il le pouvait. Il était passé du chœur du cardinal Wolsey à la
maisonnée d’Anne Boleyn, dont il était devenu le musicien. Le pauvre Mark avait
honte de ses origines, mais il continuait à venir voir ses parents. Si les
splendeurs de la cour lui avaient tourné la tête, rien d’étonnant à cela. Elles
l’avaient séduit comme vous auriez aimé qu’elles séduisent Mark Poer.
    — Cela n’arrivera jamais. Vous avez dû vous en rendre
compte.
    — Mark m’a emmenée voir les façades des grands palais, Greenwich
et Whitehall, mais il ne m’y a jamais fait entrer, même après que nous fûmes
devenus amants. Il disait qu’on ne pouvait se rencontrer qu’en secret. Cela me
suffisait. Et puis un jour, en revenant de mon travail chez l’apothicaire, j’ai
trouvé Robin Singleton dans la maison de mon oncle accompagné d’un détachement
de soldats. Il lui hurlait dessus pour le forcer à dire que son fils lui avait
révélé qu’il couchait avec la reine. Quand j’ai saisi ce qui s’était passé, je
me suis précipitée sur Singleton pour le frapper et les soldats ont dû m’entraîner. »
Elle fronça les sourcils. « C’est alors que j’ai compris pour la première
fois de quelle fureur j’étais capable. Ils m’ont chassée mais je ne crois pas
que John Smeaton les ait informés de la nature de mes rapports avec Mark, ni
que j’étais sa cousine, car autrement ils m’auraient recherchée moi aussi pour
m’obliger par la menace à garder le silence.
    » Mon pauvre oncle est mort deux jours après Mark. J’ai
assisté au procès et vu comment le jury avait peur. Le verdict était connu d’avance.
J’ai tenté de rendre visite à Mark à la Tour, mais on a refusé de me laisser le
voir jusqu’à ce qu’un gardien prenne pitié de moi, la veille de sa mort. Il
était enchaîné dans cet horrible endroit, vêtu des oripeaux de ses beaux habits.
    — Je suis au courant. Jérôme me l’a raconté.
    — Quand Mark a été arrêté, Singleton lui a affirmé que s’il
avouait avoir couché avec la reine il serait gracié par le roi. Il m’a dit que
lorsqu’il a été arrêté il croyait naïvement que puisqu’il n’avait rien fait de
mal il serait protégé par la loi ! » Elle poussa un rire rauque.
« La loi d’Angleterre, c’est un chevalet de torture dans une cave ! Ils
l’ont torturé jusqu’à ce que le monde se réduise pour lui à un cri. Il a donc
avoué et on lui a accordé deux semaines de vie de paralytique pendant la durée
du procès, avant de lui trancher la tête. Je l’ai vu, j’étais dans la foule. Je
lui avais promis que mon visage serait la dernière chose qu’il verrait. »
Elle secoua la tête. « Il y avait tant de sang… Un flot de sang a jailli
dans les airs. Il y a toujours tant de sang…
    — Oui, en effet. » Je me

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