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Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Titel: Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Abtey
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ou l’autre, cela m’est bien égal.
    Amadéor avale sa médecine d’une lampée. Il s’essuie grossièrement la bouche et lance encore une fois, avant de partir :
    — Madame.
    L’aveu
    Ami lecteur, laissons don Juan quitter l’hôtel de Desdémone. Revenons maintenant au château de Saint-Germain où le roi s’interroge sur le sort des protagonistes de cette histoire.
    — Votre Majesté, dit d’Artagnan à son auditeur, je dois vous rassurer.
    — S’il vous plaît ! s’exclame le roi. Vous savoir enfermé, passe, mais tenu comme prisonnier par l’un de nos amis – car vos amis sont les miens – c’est trop éprouvant ! Et puis, cette situation m’est bien désagréable, voir ce beau trio que vous formez, vous, Amadieu, monsieur de Villefranche et Amadéor, ainsi divisé, sachant qu’Hercule court si grand péril, et ne jamais savoir que penser de cette Perséphone au double visage, c’est trop, beaucoup trop ! Pis, je me suis surpris à regretter sa mort, à vouloir prier pour empêcher son meurtre.
    — C’est humain, Sire. Votre Majesté, si je puis me permettre, l’histoire que je vous raconte est ainsi faite, et je me suis engagé,sur ma parole de gentilhomme, à vous la livrer dans toute sa nudité. Oui, il était temps que revienne don Juan de Tolède. Je ne pouvais rien tenter pour l’empêcher d’agir, je respirais mal encore, je ne pouvais m’opposer ni par la parole ni par la force à la détermination de monsieur de Villefranche, tenant barrage devant la porte.
     
    « On frappe.
    C’est Amadéor, qui se fait annoncer.
    Edmond se recule, il laisse entrer.
    — Alors ? demande-t-il.
    — Fausse alerte, répond don Juan.
    Je respire. Mais Edmond se dresse, il est prêt à sortir l’épée.
    — Comment cela, fausse alerte ?
    — Cette femme n’a aucune intention de tuer Hercule. Ni ce soir, ni un autre jour. Je vous en donne ma parole.
    — Comment pouvez-vous en être certain ?
    — Ce serait trop long à vous expliquer. Cet alchimiste s’est servi de vous, il était jaloux d’Hercule. Il a tout avoué avant de passer la barque.
    — Je ne vous crois pas. Vous vous êtes laissé abuser par cette femme, à moins que vous n’ayez passé un accord avec elle… pour prendre la relève !
    — Je ne vous permets pas. Vous m’insultez.
    — Prenez cela comme vous voulez, mais je vais franchir cette porte et faire ce qu’il faut, je ne peux prendre aucun risque, Hercule est sous ma protection. Je suis responsable de sa vie, entendez-vous !
    Don Juan de Tolède ne sait comment convaincre son interlocuteur. Il est hors de question de sortir les armes. J’ai beau tenter, de mon côté, de plaider en faveur de Desdémone, le gentilhomme ne veut rien entendre. Il veut passer, il veut la mort de l’Italienne.
    Cette fois, c’est don Juan qui fait barrage devant la porte.
    — Mais enfin, monsieur, dit Edmond avec colère, pourquoi vouloir défendre à tout prix cette femme chargée de crimes ! Car elle l’est, cela, vous ne pouvez le nier ! Sur ce point, n’est-ce pas, cette lettre dit vrai ! Il n’y a point d’équivoque !
    — Ces crimes passés sont affaire entre Dieu et sa conscience.
    — Écartez-vous. Il faut protéger Hercule, coûte que coûte ! Sa vie m’importe plus qu’à vous !
    — Détrompez-vous.
    — Allons ! Comment pouvez-vous…
    — Hercule est mon fils.
    Droit au cœur
    « Vous imaginez, Majesté, dit d’Artagnan, la réaction d’Edmond de Villefranche. Il reste bouche bée. D’abord, il ne veut pas y croire. Mais j’apporte confirmation et je suis à prendre au sérieux. L’affaire est trop grave, la parole trop conséquente, je n’irai pas me rendre complice d’un tel mensonge.
    Edmond demande à s’asseoir.
    Ce choc l’a frappé au moment où toutes ses forces se concentraient pour le pousser à accomplir un acte définitif. Il perd pied, le ressort est rompu.
    — Mais comment pouvez-vous en être certain ? demande-t-il, en se tournant vers don Juan.
    — Ce pendentif qu’il portait au cou, répond celui-ci, m’appartenait.
    — Mais je croyais que son père était mort ?
    — Je l’étais, d’une certaine manière… J’ignorais l’existence d’Hercule, jusqu’à ce jour, jusqu’à ce matin même. Mais attention, je compte sur votre discrétion, Hercule n’en doit rien savoir, il ne comprendrait pas. Je ne suis pas fier de tout ce que j’ai fait, je ne veux pas que mes erreurs, mes fautes et mes crimes retombent sur lui. Ai-je votre

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