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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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la puanteur traditionnelle de la ville. Une amélioration légère aurait pu être agréable, mais pas à ce point. Les odeurs étaient celles de la vie. La propreté était celle d’un désert vide.
    Le rendez-vous de cette nuit-là était à Tverskaïa, dans une taverne située non loin de l’auberge où nous avions logé en des temps plus heureux. Je ne savais pas si nous étions censés nous retrouver à l’intérieur ou à l’extérieur. L’intérieur est l’endroit le plus évident lorsque l’on se rencontre dans une auberge, mais nous courions le risque qu’elle grouille de soldats français à la recherche du moindre endroit où ils pourraient se détendre. Quand j’arrivai, je compris que la question n’était plus à débattre. Il n’y avait plus d’intérieur ni d’extérieur, car il n’y avait plus de taverne. Elle avait, comme la totalité des autres bâtiments du pâté de maisons, intégralement brûlé.
    Je restai et attendis de l’autre côté de la rue, qui était moins endommagé, appuyé contre le mur et analysant les ruines des bâtiments d’en face. Je fus soudainement terrassé par la fatigue. Je n’avais pas dormi depuis la tombée de la nuit, la veille, tout au fond de la crypte de cette église à Zamoskvorechié. Mes paupières commencèrent à s’affaisser. Je tentai de les maintenir à demi ouvertes, puis de n’en fermer qu’une, puis l’autre, puis je décidai de m’accorder quelques secondes de repos en les fermant toutes les deux.
    Je m’éveillai dans un sursaut. Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi, mais j’étais encore debout et je doutais donc que cela ait été davantage que quelques secondes. Quelque chose se déplaçait dans les ombres noires, calcinées, en face de moi. Le mouvement s’interrompit lorsque je l’observai.
    — Vadim, sifflai-je, avec davantage d’espoir que d’impatience.
    Il n’y eut aucune réponse. J’espérais voir Vadim, mais j’étais bien conscient d’avoir tout autant rendez-vous avec les Opritchniki. C’était un risque que je devais prendre, mais je compris soudain à quel point j’étais ridicule. J’en avais maintenant tué quatre. Comment pouvais-je être certain qu’aucun des autres ne m’avait silencieusement observé lorsque j’agissais ? Même s’ils ne m’avaient pas vu de leurs propres yeux, ils pouvaient vite devenir soupçonneux. Et je ne savais que trop bien comment ils avaient pris leur revanche sur Max pour les crimes qu’il avait commis à leur encontre.
    Il y eut de nouveau du mouvement parmi les décombres, cette fois sur la droite ; je ne l’aperçus que du coin de l’œil. Je me plaquai contre le mur, mais je savais que je pouvais encore être clairement vu. J’avais été stupide de venir. Il y avait encore cinq vampires lâchés dans la ville, avec de bonnes raisons de s’attaquer à moi. Même si je me dissimulais dans la plus profonde crypte, ils finiraient par me trouver, et je leur avais facilité les choses en me rendant à notre rendez-vous. Peut-être avais-je espéré qu’ils me croient assez rusé pour supposer que je ne me montrerais pas. Mais, à leur place, j’aurais aussi tenté le coup.
    J’aperçus un éclair lumineux, un reflet dans l’œil d’un Opritchniki, puis j’entendis un mouvement provenant d’un peu plus bas dans la rue. Je posai la main sur ma poitrine et sentis la dureté rassurante de l’icône du Sauveur. Je lui adressai une prière silencieuse. Cela dut le surprendre ; Il n’avait pas entendu parler de moi depuis de nombreuses années, mais j’avais été élevé dans la croyance qu’Il n’était pas du genre à garder une rancune mesquine. Je me glissai le long du mur vers l’extrémité de la rue, priant pour qu’ils n’y aient pas posté un garde, mais sachant que, même si je courais, ils pourraient facilement me rattraper. Ils pouvaient jouer avec moi. Me laisser m’enfuir cette nuit-là pour frapper un autre soir. Aucun endroit ne serait sûr dans une ville qui était désormais à la merci de leur bestialité — une ville où je les avais menés.
    Soudainement, il y eut un couinement et le bruit d’une chute de décombres. Je regardai et vis un chat bondissant des ruines de la taverne vers la rue. Il se retourna, prêt à se défendre quand un autre chat jaillit à sa poursuite. Tous deux étaient squelettiques, mais le premier avait un morceau de nourriture dans la gueule, et le second le désirait.
    Je m’enfuis. Je

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