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Du sang sur Rome

Du sang sur Rome

Titel: Du sang sur Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Saylor
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secouai la tête.
    — Es-tu malade ? Non ? Alors tu ferais mieux
de te dépêcher. Tous les autres sont déjà partis.
    Elle remplit une coupe d’eau fraîche et me la tendit.
    — Je croyais qu’ils t’avaient oublié jusqu’au moment où
Tiron est revenu en courant et m’a demandé où tu étais. Je lui ai expliqué que
j’avais déjà essayé de te réveiller et que tu étais toujours au lit. Alors il s’est
contenté de lever les bras au ciel et est reparti rejoindre son maître au pas
de course.
    — Quand cela s’est-il passé ?
    — Il y a seulement quelques minutes. Tu ne dois pas te
tracasser. Tiron retiendra une place pour toi à côté de lui à la tribune. J’ai
bien regardé la femme, ajouta-t-elle en souriant tandis qu’elle me débarrassait
de la coupe vide.
    — Quelle femme ?
    L’image d’Electra surgit devant moi. J’avais dû rêver d’elle,
mais je ne m’en souvenais plus très bien.
    — Celle qu’on appelle Cæcilia, précisa Bethesda.
    — Cæcilia Metella était ici ? Ce matin ?
    — Elle est arrivée juste après l’aube dans une litière
somptueuse. Les esclaves ont fait un tel vacarme que cela m’a réveillée et je
me suis levée. Elle t’a reçu deux fois chez elle, je crois ? Ce doit être
magnifique.
    — C’est vrai. Mais est-elle venue seule ? Je veux
dire avec seulement son escorte ?
    — Non, il y avait un homme. Sextus Roscius. Accompagné
par six gardes qui avaient dégainé leur glaive. L’un des gardes était très
beau.
    — Je suppose que tu n’as pas regardé Roscius ?
    — Si.
    — Comment était-il ?
    — Très pâle. Mais il faisait encore sombre.
     
    Au Forum, on se serait presque cru un jour férié. Comme c’étaient
les ides, le Comitium et la Curie du Sénat étaient fermés. Mais de nombreux
prêteurs et banquiers avaient ouvert boutique. Alors que les ruelles à la
périphérie étaient désertes, il y avait une multitude de gens dans les rues qui
menaient au centre du Forum. Des hommes de toutes les classes de la société,
seuls ou en groupe, se dirigeaient vers la tribune, tout excités par la
tragédie. La foule qui se pressait sur la place était si dense qu’il me fallut
jouer des coudes pour avancer. Aucun événement ne passionne davantage les
Romains qu’un procès, en particulier quand la vie d’un individu est en jeu.
    Au milieu de la cohue j’aperçus une magnifique litière dont
les rideaux étaient tirés. Quand je me trouvai à côté, une main jaillit entre
les tentures et me saisit le poignet. Je baissai les yeux, stupéfait qu’un bras
aussi décharné puisse avoir tant de force. La main desserra son étreinte et
disparut, laissant sur ma peau la marque clairement dessinée de cinq ongles
acérés. Les rideaux s’ouvrirent et la même main me fit signe de passer la tête
à l’intérieur.
    Cæcilia Metella était allongée sur des coussins en peluche,
elle portait une robe ample, de couleur violette, et un collier de perles. Ses
cheveux roulés en chignon étaient maintenus en place par une épingle d’argent
ornée de lapis-lazuli. L’eunuque Ahausarus était assis en tailleur à sa droite.
    — À ton avis, jeune homme, comment cela va-t-il se
passer ? murmura Cæcilia d’une voix rauque.
    — Pour qui ? Pour Cicéron ? Pour Sylla ?
Pour les assassins ?
    Son front se plissa et elle fronça les sourcils.
    — Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Pour le
jeune Sextus Roscius naturellement.
    — C’est difficile à dire. Seuls les augures et les
oracles peuvent déchiffrer l’avenir.
    — Mais après tout ce qu’a fait Cicéron, secondé par
Rufus, les juges rendront sûrement le verdict que mérite Roscius.
    — Comment puis-je répondre quand j’ignore ce que doit
être le verdict ? Comme tout bon citoyen, j’ai confiance en la justice
romaine.
    Je retirai ma tête et laissai retomber le rideau.
    Au milieu de la foule, j’entendis quelqu’un m’appeler par
mon nom. Une main se posa sur mon épaule. Je respirai profondément et me
retournai.
    Tout d’abord je ne le reconnus pas, je ne l’avais vu qu’une
fois dans sa ferme, fatigué après sa journée de travail et vêtu d’une tunique
sale. Titus Megarus d’Ameria, avec une belle toge et ses cheveux huilés et
soigneusement peignés, était si différent. Son fils Lucius, qui n’était pas
encore en âge de porter une toge, avait une simple tunique à manches longues.
De toute évidence il était ravi

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